P. Gerald P. Fogarty, S.J.

Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, vendredi 5 octobre 2012 (ZENIT.org) – Œcuménisme, liberté religieuse, exégèse biblique et justice sociale : tels étaient les sujets que les évêques américains désiraient mettre sur la table lors du concile Vatican II.

Un congrès international - sur le thème : « Le concile œcuménique Vatican II à la lumière des archives des pères conciliaires » -s’est en effet déroulé du 3 au 5 octobre, au Vatican, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile : une initiative du Comité pontifical des sciences historiques, en collaboration avec l’université du Latran.

A cette occasion, le P. Gerald P. Fogarty, S.J. est intervenu sur le thème : « Des preuves d’archives sur les préoccupations théologiques de l’Eglise américaine ». Voici une synthèse de son intervention.

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Une étude des experts du concile, voulue par le pape Jean XXIII, sans doute sur recommandation de la hiérarchie des États-Unis, indique les sujets que les évêques voulaient voir discutés lors du concile qui se préparait. Bien que John Courtney Murray, théologien leader de la « liberté religieuse » dans le pays, ait été absent à la première session, l'archevêque Karl Alter de Cincinnati, président du conseil d'administration de la National Catholic Welfare Conference (NCWC), avait déjà proposé que le concile examine cette question.

La question de l’œcuménisme était étroitement liée à celle de la liberté religieuse. Dès le début du concile, Gustav Weigel, SJ, bien que n'étant pas un expert, fut mandaté pour servir d’interprète pour les observateurs protestants du concile. En outre, Thomas Stransky, CSP, dont la congrégation américaine de Saint-Paul était à la pointe des efforts œcuméniques, et John Long, SJ, ordonné dans le rite byzantin, furent nommés au nouveau Secrétariat pour l'unité des chrétiens.


Une autre question théologique demeurait à l’arrière plan, moins présente dans la conscience de la plupart des évêques : la nature de l'exégèse biblique à l'origine de la controverse à l'Université catholique d'Amérique à la veille du concile. Parmi les experts américains du concile, il y avait deux professeurs en Ecriture sainte ; ils représentaient les deux parties dans ce débat en cours qui allait occuper un temps considérable pendant la première session. Enfin, un expert représentant l'engagement de longue date de l'Eglise américaine pour la justice sociale était aussi présent. Mgr George Higgins était directeur du Département de l'action sociale de la NCWC et un négociateur reconnu dans le monde du travail, une position qui l’a également amené à entrer en contact avec la communauté juive.


La position des évêques américains, comme ceux des autres nations, allait évoluer au cours des quatre séances du conseil. Les documents disponibles des évêques qui ont participé au Concile et ceux des experts conciliaires nommés après la première session, ainsi que ceux des experts privés des évêques fournissent des informations sur cette évolution.