Restaurer Saint-Yves-des-Bretons, grâce à une souscription populaire

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Signature à Rome de la convention de financement

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Anita Bourdin

ROME, vendredi 18 mai 2012 (ZENIT.org) – La fête de saint Yves, le 19 mai, rassemble les Bretons dans le monde entier, mais cette année, à Rome, c’est aussi l’occasion de lancer une souscription populaire pour la restauration de la petite église Saint-Yves-des-Bretons, décorée de médaillons des saints de Bretagne.

Sa façade a été restaurée en 2003 notamment grâce au Conseil régional de Bretagne.

On en sait pas toujours que les différentes « nations »avaient autrefois leur église à Rome et leur centre d’accueil des pèlerins. Pour la France, on connaît la prestigieuse église Saint-Louis-des-Français, mais il existe aussi la merveilleuse Saint-Nicolas-des-Lorrains, ainsi que Saint-Claude-des-Bouguignons, et pour d’autres « nations », l’église des Florentins et celle des Flamands par exemple.

La Fondation française du Patrimoine lance donc aujourd’hui, 18 mai, une souscription populaire en faveur de la restauration de l’église Saint-Yves des Bretons de Rome, avec la signature de la convention de financement, indique l’ambassade de France près le Saint-Siège.

Le communiqué précise que la souscription publique « vise à faciliter la réalisation des travaux, qui pourraient être inaugurés lors de la fête de Saint-Yves, le 19 mai 2013, année du 500ème anniversaire de l’institution canonique de la confraternité de Saint-Yves-des-Bretons qui a été obtenue grâce à l’intervention d’Anne de Bretagne ».

La convention a été signée entre le R. P. Bernard Ardura, O. Praem, administrateur de la Fondation des Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette, et M. Jean-Pierre Ghuysen, délégué régional de la Fondation du Patrimoine Bretagne.

« La restauration des décors intérieurs s’impose pour assurer la sauvegarde de ce témoignage unique de la présence bretonne à Rome, et de l’art religieux de la seconde moitié du XIXème siècle. Elle concerne le plafond, les peintures murales et les marbres, le sol en marbre et en mosaïque cosmatesque, les menuiseries, l’ameublement, et l’éclairage qui mettra l’ensemble en valeur », indique la même source.

Cette restauration « complètera les restaurations engagées depuis plusieurs années par les «Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette », fondation placée sous la tutelle de l’Ambassade de France près le Saint-Siège, qui gère l’important patrimoine cultuel français à Rome ». Elle ont bénéficié du soutien financier du ministère de la Culture, des Collectivités régionales concernées (Bretagne et Lorraine), et des mécénats populaire et d’entreprise mobilisés par la Fondation du Patrimoine.

Les signataires de la convention insistent sur le fait que « Saint-Yves des Bretons témoigne de la chaîne de solidarité et d’hospitalité des Bretons à Rome, depuis la concession en 1420 d’une église, à laquelle fut adjointe un hôpital pour les pauvres et les pèlerins, comme en atteste l’inscription latine sur les écussons qui ont été conservés à Saint-Louis des Français: « maison de l’hospice de l’Église saint Yves nation bretonne. ». «Cette église atteste l’ancienneté du rayonnement extérieur de la Bretagne et la fidélité à l’idéal de droit et de justice que véhicule l’image du saint homme de Tréguier. »

Yves Hélory (1253-1303) est considéré comme « l’avocat des humbles et des opprimés », indique la Liturgie des Heures au 19 mai. Il était en effet prêtre dans le diocèse de Tréguier. Il exerça le ministère de juge ecclésiastique à Rennes, puis de recteur de Tredrez et de Louannec. « Vivant pauvre parmi les pauvres, il joignait à la droiture et à la patience une inépuisable charité. Sa porte était ouvert à tous », indique la même source.

Le petit sanctuaire de Saint-Yves-des-Bretons se trouve à Rome au 5, Vicolo della Campana, à quelques pas de Saint-Louis-des-Français. Le communiqué de l’ambassade de France précise l’histoire de cete présence bretonne à Rome :

« Sur l’emplacement de l’actuelle église existaient déjà, au début du VIIème siècle, une église et un monastère. Vers le milieu du XVème siècle, l’église initiale est accordée à la communauté bretonne de Rome. Restaurée au milieu du XVIème siècle, l’église est réunie à la fin du siècle à Saint-Louis-des-Français. Progressivement abandonnée dans le courant du XIXème siècle, elle est démolie en 1875.

« Une nouvelle église, de taille plus réduite, incorporée dans un nouvel immeuble d’habitation des Pieux Etablissements, est immédiatement reconstruite par les architectes Filippo Chiari puis Luca Carimini. Elle s’inspire du style toscan du XVème siècle.

« Elle conserve des éléments du XVIème siècle et des vestiges romains récupérés de l’édifice d’origine : colonnes en granit et chapiteaux corinthiens en marbre. L’arc en plein-cintre présente en médaillon « La Vierge et l’Enfant » de l’artiste de la Renaissance florentine Luca della Robbia. De part et d’autre, les douze queues d’hermine sont surmontées d’une tête de lion. La corniche du fronton révèle la dédicace « en l’honneur de Saint Yves, prêtre avocat des pauvres. »

Comme chaque année, la messe patronale sera célébrée en l’église, le 19 mai,  à 11h30, sous la présidence de Mgr Lucien Fruchaud, évêque émérite de Saint- Brieuc et Tréguier.

Les écussons portant la mention « Domus hospitalis eclesie S Yvonis Nat Britanie », maison de l’hospice de l’Église saint Yves nation bretonne, qui viennent d’être re-scellés en façade, seront dévoilés à l’issue de la célébration.

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ZENIT Staff

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