ROME, mercredi 2 novembre 2011 (ZENIT.org) – Brunor est dessinateur et scénariste chrétien : il a publié plusieurs vies de saints en bandes dessinées ( Bernadette, Jeanne d’Arc, saint Martin, Monsieur Vincent, dans la collection « A ciel ouvert »… Il a déjà présenté des albums aux lecteurs de ZENIT (Cf. Zenit des 21 décembre 2005, 3 décembre 2008, 4 décembre 2008, 13 avril 2010). Et ce mois-ci, sort un nouvel album de la série « Les indices pensables », dont le titre ne manquera pas d’attirer l’attention : « Le hasard n’écrit pas de messages ». L’auteur le présente aux lecteurs de ZENIT.
Zenit – La bande dessinée a un rôle à jouer dans la nouvelle évangélisation ?
Brunor – Bien sûr, car c’est un moyen humble, qui est accessible à tous. Tous les parents, grands-parents chrétiens se demandent comment rejoindre leurs jeunes qui s’éloignent de la foi. Beaucoup ont compris qu’il suffit de laisser traîner un album de Bd dans la maison, pour que leur ado s’en empare tôt ou tard et le lise discrètement dans son coin. Cet album va faire son travail tout seul, à condition qu’il véhicule d’authentiques informations, en mesure de faire avancer la réflexion.
Ce sont ces informations que vous appelez des « indices » ?
Oui, car toute recherche se nourrit d’indices. Les indices sont le pain de la réflexion. Si on ne trouve pas d’indices authentiques et vérifiables, on piétine, on tourne en rond, on n’avance pas et l’on finit par abandonner. C’est le problème de toute enquête, qu’elle soit policière ou d’investigation journalistique. L’intelligence et la pensée se nourrissent d’indices vrais. Car le véritable pain de l’intelligence, c’est la vérité. Les fausses informations, les photos truquées, l’intox, nous conduisent sur des fausses pistes. C’est extrêmement grave quand cela conduit un innocent en prison, quand l’enquête est mal conduite ou « intoxiquée » par des faussaires. On a vu cela dans certaines affaires de justice.
La question de l’existence de Dieu est une « affaire de justice » ?
Cette grande question a fait l’objet de nombreuses réflexions depuis l’Antiquité… Certaines philosophies matérialistes ont souvent réussi à nous faire croire que la question de Dieu ne relevait que de la foi, ou plutôt, de la »croyance », de ce qu’ils appellent avec mépris : « la religion ».
Pour Platon la « pistis » la croyance est le dernier degré de l’intelligence, le plus bas.
Mais si ce monde a un Créateur, ce n’est pas une question de croyance, c’est une question d’indices qu’il faut chercher. Saint Augustin avait bien compris cela, il disait : « Nous disposons de deux Livres pour connaître Dieu, le Livre de la Révélation (Ancien et nouveau Testament) et l’autre Livre, c’est la Création elle-même… »
Or, au temps d’Augustin, ce second Livre, personne ne savait encore le lire. On se contentait d’en regarder les images, si vous me permettez cette métaphore de dessinateur…
C’est déjà pas mal d’admirer la beauté de la création dans ces images…
Oui, c’est un premier pas dans la recherche… Mais au IVe siècle, celui d’Augustin, rappelons-nous que la Terre était plate, que l’Univers n’avait que 5000 ans* et qu’il était tout petit, réduit à notre unique galaxie. On ne savait pas encore lire ce Livre qui pouvait nous parler de son Auteur.
Mais depuis mille cinq cents ans, il y a eu du progrès !?
Et ce sont ces formidables progrès dans la connaissance qui nous permettent de trouver des indices de l’existence de Dieu, et de les partager avec ceux qui cherchent. Car nous voyons se confirmer l’intuition de Saint Augustin : le Livre de la Création nous parle du Créateur. Ce qui est normal, puisque nous constatons que toute oeuvre nous dit quelque chose de son auteur.
(à suivre, demain…)
*SPFC éditions, diffusion Salvator, pour tout public de 13 à 93 ans !
*D’après des calculs de généalogies approximatifs
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