Les chrétiens ont le droit de proclamer leur foi, affirme le P. Samir Khalil

Il dresse un premier bilan du Synode pour le Moyen-Orient

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ROME, Jeudi 28 octobre 2010 (ZENIT.org) – Il est « inacceptable » que les chrétiens ne puissent pas, comme les musulmans, proclamer leur foi dans les pays du Moyen-Orient, a estimé le père Samir Khalil Samir, professeur d’histoire de culture arabe et d’islamologie à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, au Liban.

Expert au Synode, le père jésuite a dressé sur Radio Vatican un premier bilan de l’assemblée synodale. Il a estimé que la phase « la plus difficile » commençait maintenant pour les chrétiens du Moyen-Orient : celle de mettre en œuvre les conclusions du Synode.

Le père Samir a estimé que, durant ces 15 jours, les pères synodaux avaient réussi à évoquer « toute la variété des problèmes du Moyen-Orient, qui ont une incidence sur la vie des chrétiens et qui les poussent à émigrer ».

Parmi les thèmes abordés : « le rapport avec l’Etat, la question de la paix dans la région, la question de la violence et surtout la question de la communion interne à l’Eglise catholique, entre les chrétiens avec l’œcuménisme, et avec nos frères musulmans ».

Evoquant le dialogue avec les musulmans, le père jésuite a rappelé que « pour le musulman, de manière spontanée – étant donné que les musulmans sont une majorité absolue, plus de 90 % de la population de la région – l’annonce du Coran va de soi, en toutes circonstances ».

« Le chrétien a seulement la permission de prier dans son église, mais ne doit pas témoigner en dehors de sa foi », a-t-il expliqué. « Maintenant, nous disons que cela est inacceptable : nous voulons une société faite de citoyens, un point c’est tout, et pas de druzes, de chrétiens, de musulmans chiites ou sunnites. Nous sommes tous d’accord pour dire que la foi fait partie de la vie sociale. Nous ne le nions pas », a-t-il poursuivi.

« Nous ne voulons pas une société laïque, athée, mais nous voulons dire que la religion est un fait personnel, qui a une incidence sur la société et que nous avons donc le droit, comme les musulmans, de proclamer notre foi », a ajouté le père Samir. « Cela a été dit clairement ».

Interrogé sur l’appel du Synode à la communauté internationale pour appliquer les résolutions de l’Onu pour redonner la paix au Moyen-Orient, le père jésuite d’origine égyptienne a rappelé que « la paix est la condition de fond ».

« Comme peut-on faire la paix, sinon par le droit et la justice ? », a-t-il ajouté. A ses yeux, « le droit, au niveau politique, n’est pas une affaire personnelle », mais « doit être un accord avec la communauté internationale représentée par l’ONU ». « Nous disons, avec le Saint-Père et les gens de bonne volonté : la paix ne peut exister que dans le respect du droit ».

Quelques jours après la conclusion de 15 jours de réflexion sur le sort de chrétiens du Moyen-Orient, le père jésuite a estimé que le travail commençait « maintenant. Il faut « réfléchir » puis « agir » et « non pas le contraire », a-t-il estimé.

« Maintenant, la phase la plus difficile commence, celle d’apprendre à dialoguer entre musulmans, chrétiens, juifs, athées : apprendre à faire justice, apprendre comment traiter les immigrés, apprendre à accepter le pluralisme », a ajouté le père Samir. « Comme l’a dit le pape dans le discours final, il s’agit maintenant d’apprendre à capter une polyphonie ». « Je suis optimiste parce que je suis croyant », a-t-il conclu.

Marine Soreau  

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ZENIT Staff

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