L’Irak dans les deux documents conclusifs du synode

Les souffrances du pays et des chrétiens

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ROME, Samedi 23 octobre 2010 (ZENIT.org) – L’urgence de la situation des chrétiens en Irak a été l’un des éléments décisifs pour la convocation du synode pour le Moyen-Orient. Mais il faudrait se garder de réduire le message du synode sur l’Irak aux paragraphes qui sont consacrés explicitement à ce pays : c’est tout le message qui concerne chaque nation représentée au synode.

Les évêques d’Irak y ont d’ailleurs pris la parole avec courage et sans tergiverser. Le Message et les propositions mentionnent l’Irak à différents endroits.

Le message dit notamment (n. 3.3) : « Nous avons réfléchi, dans nos réunions et nos prières, aux souffrances sanglantes du peuple irakien. Nous avons fait mémoire des chrétiens assassinés en Irak, des souffrances permanentes de l’Église de l’Irak et de ses fils déplacés et dispersés de par le monde, qui portent avec eux les soucis de leur terre et de leur patrie ».

Les émigrés aussi sont mentionnés au même paragraphe : « Les Pères synodaux ont exprimé leur solidarité avec le peuple et les Églises en Irak et ont exprimé le vœu que les émigrés, forcés à quitter leur pays, puissent trouver là où ils arrivent les secours nécessaires, afin de pouvoir retourner dans leurs pays et y vivre en sécurité ».

Le paragraphe suivant (3.4.) peut s’adresser aux Irakiens comme à d’autres nations où les chrétiens sont minoritaires : « Nous avons réfléchi aux relations entre concitoyens, chrétiens et musulmans. Nous voudrions ici affirmer, dans notre vision chrétienne des choses, un principe primordial qui devrait gouverner ces relations : Dieu veut que nous soyons chrétiens dans et pour nos sociétés moyen-orientales. C’est le plan de Dieu sur nous, et c’est notre mission et notre vocation que de vivre ensemble chrétiens et musulmans. Nous nous comporterons dans ce domaine guidés par le commandement de l’amour et par la force de l’Esprit en nous ».

« Le deuxième principe qui gouverne ces relations, ajoute le message, est le fait que nous sommes une partie intégrante de nos sociétés. Notre mission, basée sur notre foi et notre devoir envers nos patries, nous oblige à contribuer à la construction de nos pays avec tous les citoyens, musulmans, juifs et chrétiens ».

Quant aux Propositions, elles mentionnent l’Irak dans leur invitation au pèlerinage : « L’Orient fut la terre de la Révélation biblique. Très tôt, cette région devint but de pèlerinage sur les pas d’Abraham en Irak, sur les pas de Moïse en Égypte et au Sinaï, sur les pas de Jésus en Terre Sainte (Égypte, Israël, Palestine, Jordanie, Liban), sur les pas de saint Paul, des Eglises des Actes des Apôtres et de l’Apocalypse (Syrie, Chypre, Turquie) ».

« Le pèlerinage aux Lieux Saints a été encouragé par les Souverains Pontifes, rappellent les propositions. Il est l’occasion d’une catéchèse approfondie, par un retour aux sources. Il permet de découvrir la richesse des Églises d’Orient, de rencontrer et encourager les communautés chrétiennes locales, pierres vivantes de l’Église ».

Un bon exemple de comment le synode, sans toujours nommer chaque nation, s’adresse à chacune dans toutes ses propositions.

La proposition 5 en est un autre exemple tout à fait applicable à l’Irak : « La persécution doit éveiller la conscience des chrétiens dans le monde à une plus grande solidarité. Elle doit aussi susciter l’engagement à réclamer et à soutenir le droit international et le respect de toutes les personnes et de tous les peuples ».

« Il faudra attirer l’attention du monde entier, insiste le synode, sur la situation dramatique de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient, qui souffrent de toutes sortes de difficultés, allant parfois jusqu’au martyre ».

Cette proposition s’achève sur un appel : « Il faut aussi demander aux instances nationales et internationales un effort spécial pour mettre fin à cette situation de tension, en rétablissant la justice et la paix. »

Prudent au début sur le terme « persécution », le synode l’emploie finalement. Et une mention spéciale du synode concerne les martyrs « d’hier et d’aujourd’hui » (proposition 26), et la célébration commune des martyrs chrétiens (proposition 29)  : « Instituer une fête commune annuelle des martyrs pour les Églises d’Orient et demander à chaque Église orientale d’établir une liste de ses propres martyrs, Témoins de la foi. »

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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