ROME, Mercredi 6 octobre 2010 (ZENIT.org) - « La liberté religieuse doit être intégrée aux politiques extérieures de l'Union européenne », lit-on dans la déclaration écrite présentée par des députés européens à l'occasion de la Conférence sur la « persécution des chrétiens », qui s'est tenue mardi 5 octobre au parlement européen, à Bruxelles.

La conférence était organisée par le groupe du Parti populaire européen (PPE), le groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE), et la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE).

La Déclaration écrite initiée par Mario Mauro (PPE) et Konrad Szymański (CRE) devrait être soumise à la plénière du Parlement européen dans les semaines à venir. Elle devra recevoir les signatures de 380 membres du Parlement européen en trois mois pour être adoptée.

A l'occasion de cette conférence, le secrétariat de la COMECE a présenté son mémorandum sur la liberté religieuse (cf. ZENIT 4 octobre 2010) qui rappelle que « le droit à la liberté de religion est si étroitement lié aux autres droits fondamentaux que l'on peut soutenir à juste titre que le respect de la liberté religieuse est comme un «test» pour l'observance des autres droits fondamentaux ».

« Des violations du droit à la liberté de religion ou de croyance ont lieu dans le monde entier et concernent près de 100 millions de chrétiens chaque année », souligne l'association chrétienne Open Doors International.

D'après les dernières statistiques, précise l'organisme au service de l'Église persécutée, en 2010 les 10 pays dans lesquels les chrétiens sont le plus persécutés en raison de leur foi sont : la Corée du Nord, l'Iran, l'Arabie Saoudite, la Somalie, les Maldives, l'Afghanistan, le Yémen, la Mauritanie, le Laos et l'Ouzbékistan.

La conférence a donné la parole à des témoins éminents de la persécution des chrétiens dans le monde : Mgr Eduard Hiiboro Kussala, évêque du diocèse catholique de Tombura, Yambio (Sud Soudan), Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkuk (Irak), Dr T.M. Joseph, principal du collège Newman à Thodupuzha (Inde) et Kok Ksor, président de la ‘Montagnard Fondation' (Vietnam).

Parmi les députés, Konrad Szymański (CRE) a rappelé que « 75% des décès liés aux crimes de haine basés sur la religion touchent des personnes de foi chrétienne, faisant ainsi des chrétiens les croyants les plus persécutés au monde ».

« L'Europe ne peut rester indifférente », a-t-il averti, soulignant que « la souffrance de masse des chrétiens est un crime qui est aujourd'hui encore oublié » et rappelant aux responsables politiques « les responsabilités qui sont les leurs ».

Pour sa part, rapporte un communiqué de la COMECE, le député Mario Mauro (PPE) a souligné que « la liberté religieuse est la condition par laquelle doivent passer toutes nos autres liberté ».

« Etre libre d'exprimer et de pratiquer la religion dans laquelle nous croyons signifie échapper à l'abus de pouvoir », a-t-il ajouté. « C'est la raison pour laquelle nous devons insister sur la défense de ce principe ».

Quant à Othmar Karas, vice-président du groupe PPE en charge des questions interreligieuses, il a mis en avant le fait que « la non-discrimination est universelle » ; que « la liberté religieuse et la non-discrimination vont de pair » ; et que « les religions sont d'importants éléments de l'identité européenne », considérant donc comme « crucial » le dialogue religieux pour « la conscience politique et européenne ».

Isabelle Cousturié