ROME, Jeudi 23 septembre 2010 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège respecte la règle de la transpaence financière dans ses transactions et l’affaire qui touche l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) se réduit à un « simple malentendu », explique le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, dans une lettre en anglais adressée le 22 septembre 2010 au « Financial Times ».
Une enquête financière de magistrats romains a en effet été déclenchée – « par surprise » dit le P. Lombardi -, contre le président de l’IOR, Ettore Gotti Tedeschi, et son directeur général, Paolo Cipriani, à propos de deux transferts financiers à partir d’un compte de l’IOR ouvert dans une banque italienne : l’un, de 20 millions d’euros, vers la branche allemande d’une banque américaine ; l’autre, de trois millions d’euros, vers une banque italienne. Ils ont été saisis à titre « préventif ».
Le journal financier britannique avait donné de l’importance à l’incident en y consacrant hier sa « une ». La réponse du P. Lombardi a été publiée hier soir sur le Financial Times en ligne.
Aucune malversation, mais « un malentendu, actuellement en voie d’explication, entre l’IOR et l’institut ayant reçu l’ordre de transfert », déclare le P. Lombardi.
« Par conséquent, le Saint-Siège confirme sa totale confiance dans les dirigeants de l’IOR, ainsi que sa volonté de pleine transparence dans les opérations bancaires menées en harmonie avec les normes et procédures de la finance internationale », ajoute le responsable de la communication du Vatican.
Il explique son intervention exceptionnelle, qui est en effet une « première » dans la communication du Saint-Siège : « Le caractère international de l’activité de l’IOR et la réputation de son président dans le monde de la finance justifient mon intervention pour que des informations inexactes ne continuent pas à pénaliser l’activité de l’institut et la dignité de ses dirigeants ».
Le P. Lombardi assure que « la nature et le but des opérations incriminées pouvaient être expliqués simplement et rapidement, car il s’agissait d’opérations de trésorerie dont l’IOR était lui-même le destinataire, par l’intermédiaire de comptes dont il dispose dans certaines banques ».
Il précise aussi ce qu’est cet institut : ce n’est pas à proprement parler une « banque » : « Au sens strict du mot, l’IOR n’est pas une banque mais un organisme gérant internationalement les fonds des institutions catholiques ayant pour fin l’apostolat et la charité. Implanté sur le territoire de l’Etat de la Cité du Vatican, il n’est pas soumis à la juridiction des Banques nationales. Son statut particulier fait que son insertion dans le système financier international et ses règles nécessitent une série d’accords, notamment en vertu des nouvelles normes fixées par l’Union Européenne pour la prévention du terrorisme et du recyclage de capitaux, et pour examiner les procédures permettant au Saint-Siège d’entrer dans la Liste Blanche ».
L’IOR gère en effet des fonds pour le compte du Vatican et d’institutions catholiques du monde entier, notamment des organisations caritatives, des instituts religieux et par exemple des cliniques catholiques. La « White List » indique les Etats se conformant aux normes bancaires internationales.
Le P. Lombardi cite le Président de l’IOR, M. Ettore Gotti Tedeschi, qui a justement « la mission de garantir la transparence des activités de l’IOR et le respect des normes d’accès du Saint-Siège à la White List. Il s’y consacre depuis sa nomination par mandat des autorités vaticanes et du Conseil de surveillance de l’Institut ».
« C’est pourquoi, précise le P. Lombardi, d’intenses contacts avec la Banque d’Italie, l’Union Européenne, l’OCDE et le GAFI sont en cours (…) afin de parvenir au plus tôt à une solution ».
C’est la raison pour laquelle, explique-t-il aussi, la Secrétairerie d’Etat a exprimé, par son communiqué de mardi (cf. Zenit du 21 septembre 2010) son étonnement et sa perplexité devant l’enquête du Parquet de Rome ».
Anita S. Bourdin