Cité du Vatican © A_mededkov

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Santé du pape : des cardinaux du monde entier s’expriment

Ce sont les personnes les plus proches du pape qui ont une vision plus juste de la situation

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Il s’agit des personnes les plus proches du pape François et elles offrent une vision plus juste de la situation, en donnant une approche différente face aux spéculations sur un possible conclave pour élire un nouveau pape et sur le renoncement du pape pour motif de santé.

Les cardinaux de l’Eglise ont expliqué le processus de la maladie du pape et ont répondu aux fausses informations et rumeurs qui sont apparues depuis l’hospitalisation du Pontife le 14 février dernier. Il s’agit des personnes les plus proches du pape François et elles offrent une vision plus juste de la situation, en donnant une approche différente face aux spéculations sur un possible conclave pour élire un nouveau pape et sur le renoncement du pape pour motif de santé.

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, a déclaré lors d’une entrevue au Corriere della Sera le 22 février que le plus important dans ces moments là c’est la santé du pape, sa récupération et son retour au Vatican. Les médias parlent du possible renoncement du pape François, hospitalisé à l’hôpital gemelli, mais ils représentent le côté tabloïd de l’actualité.

Face à la diffusion de fausses nouvelles sur l’ambiance au Vatican, le cardinal a déclaré : « Honnêtement je dois dire que je ne sais pas s’il y a de tels manœuvres et traitement, dans tous les cas je reste à l’écart. D’autre part, je crois qu’il est assez normal que dans ces situations, des rumeurs incontrôlées se répandent ou qu’il y ait des commentaires inappropriés : ce n’est certainement pas la première fois que cela arrive. Néanmoins, je ne crois pas qu’il y ait un mouvement particulier et même que l’on puisse dire qu’il n’y a pas d’autre solution.

Le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Victor Manuel Fernandez, a été interviewé par le quotidien argentin La Nation, le 21 février et a déclaré : « Je ne vois pas de climat pré-conclave. Je ne vois pas plus de discussions sur un éventuel successeur qu’il y a un an, c’est-à-dire rien de spécial. Pour moi, il est important que le corps du pape ait bien réagi au traitement actuel. »

Concernant les pressions exercées sur le pape pour qu’il démissionne en raison de sa maladie, le cardinal argentin a déclaré : « Cela n’a aucun sens que certains groupes fassent pression sur lui pour qu’il démissionne. Ils l’ont déjà fait à plusieurs reprises ces dernières années et il ne peut s’agir que d’une décision totalement libre du Saint Père pour qu’elle soit valable. »

Le cardinal Giovani Battista, 91 ans, doyen du Collège des cardinaux, a exclu toute position alarmiste sur la maladie du pape. Il lui revient néanmoins de communiquer la nouvelle de la mort du pape par l’intermédiaire de son bureau et de présider les funérailles en tant que doyen des cardinaux.

Pour clarifier le rôle des cardinaux, il est bon de rappeler qu’il revient au cardinal camerlingue, Kevin Joseph Farrell, d’administrer les biens de l’Église en cas de décès du pape et d’initier le processus de préparation du conclave. Pendant la période de siège vacant, le Collège des cardinaux est en charge des affaires de l’Église, mais sans prendre de décisions impliquant des changements permanents.

Le cardinal Gianfranco Ravasi, préfet émérite du dicastère pour la culture, a déclaré que le pape François peut démissionner « s’il a de sérieuses difficultés à accomplir son service », mais « son grand désir est d’accomplir au moins le Jubilé ». C’est à lui seul de prendre la décision. « Ce sera à lui de décider, bien sûr. Peut-être demandera-t-il des conseils, mais le dernier mot sera évalué par lui-même, en conscience », a-t-il déclaré au Corriere della Sera à propos d’une éventuelle démission en cas de graves problèmes de santé.

Le cardinal Ravasi a également déclaré : « S’il se trouvait dans une situation où sa capacité à avoir un contact direct avec les gens était très limitée, alors je pense qu’il pourrait décider de démissionner ».  Il a rappelé que le pape François avait déjà remis une lettre de démission conditionnelle au cardinal secrétaire d’État au début de son pontificat.

Le cardinal Paolo Lojudice, archevêque de Sienne, a sévèrement critiqué la diffusion de fausses nouvelles sur la santé du pape François dans une interview accordée à ACI Prensa, les qualifiant de « fantasmes » et d’« irrespect absolu ». Il a déploré que « chaque fois qu’il y a un pape malade, certains cercles attisent ces fantasmes », qui sont, selon lui, typiques d’une société d’« hyper-communication compulsive ».

Le cardinal Paolo Lojudice a également souligné que les médias encouragent ces rumeurs et « ne s’intéressent pas beaucoup au bien de l’Église ni au bien et à la santé du Saint-Père ». Par conséquent, dans les médias, « il me semble qu’il n’y a rien de nouveau, même pas dans ce domaine. Malheureusement, cela s’est toujours produit. Chaque fois qu’il y a un pape malade, certains cercles agitent ces fantasmes, ces fausses nouvelles ». 

En outre, il a rappelé qu’en période d’incertitude, la tradition de l’Église est de faire confiance : « Nous devons toujours garder à l’esprit que l’Église est guidée, premièrement, par l’Esprit Saint et, deuxièmement, que le premier et fondamental maître et berger est Jésus ».

L’archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline, bras droit du pape, a déclaré le 20 février que le pape François avait une position claire : « Si vous voulez vraiment qu’il se repose, il faut le mettre à l’hôpital, sinon il ne se reposera jamais. » Mgr Aveline n’a pas exclu la démission du chef de l’Église : « Tout est possible ! »

Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, a reconnu le 20 février que le récit visant à alimenter les spéculations sur la gravité de la situation du pape et à créer une atmosphère de pré-conclave est morbide. Il a déclaré à ACI Prensa qu’il est « légitime de s’inquiéter » de la santé du Saint-Père. Toutefois, cette inquiétude « doit rester dans les limites » et il a regretté que les nombreuses spéculations sur sa santé aient généré un « climat morbide ». 

« La situation est sans aucun doute délicate et le pape n’a pas réservé ses efforts, malheureusement, d’un certain point de vue », a-t-il déclaré. Le pape « se rétablit et retournera au Vatican dans quelques semaines ». 

 

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Rédaction

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