Message aux prêtres du monde entier, par Mgr Piacenza

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Le « grand Mystère déposé entre nos mains »

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ROME, Mardi 30 mars 2010 (ZENIT.org) – « On ne rendra jamais pleinement compte du grand Mystère qui est déposé entre nos mains, toutefois nous sommes appelés à une tension continuelle vers la perfection morale, pour conformer nos vies « au mystère de la Croix du Seigneur » et être imitateurs de ce que nous accomplirons », déclare Mgr Piacanza dans un message en date du 27 mars 2010.

A l’occasion de Pâques, et en cette année sacerdotale, le Secrétaire de la congrégation romaine pour le Clergé, Mgr Mauro Piacenza, adresse ce message aux prêtres du monde entier.

Il est publié à la veille du Jeudi saint, jour où l’Eglise commémore l’institution du sacerdoce et de l’Eucharistie par le Christ, au Cénacle de Jérusalem.

Cette semaine sainte est aussi l’occasion dans chaque diocèse de la messe « chrismale » au cours de laquelle l’évêque, entouré des prêtres du diocèse, bénit le Saint-Chrême et les huiles saintes, utilisée pendant l’année pour les sacrements. Cette messe est aussi l’occasion du renouvellement des promesses sacerdotales. A Rome, le pape préside cette messe le matin du Jeudi saint, à Saint-Pierre.

Message de Mgr Mauro Piacenza

« Que le Seigneur Jésus-Christ, lui que le Père a consacré par l’Esprit et rempli de puissance, vous fortifie pour sanctifier le peuple chrétien et pour offrir à Dieu le sacrifice eucharistique » ; « Recevez l’offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites, et conformez-vous au mystère de la Croix du Seigneur ».

 (Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum,

editio typica altera , Typis Polyglottis Vaticanis 1990)

Du Vatican, le 27 Mars 2010

Très chers Confrères dans le Sacerdoce,

En ces jours du temps pascal nous revivrons le Mystère de notre Rédemption et nous accomplirons des gestes et prononcerons des paroles qui se situent vraiment au coeur de notre existence sacerdotale. Nous revivrons, le Vendredi Saint, le geste humble et prophétique de la prostration, identique à celui que nous avons vécu au jour de notre Ordination ; nous aurons ainsi l’occasion d’accueillir, lors du Saint Triduum, les dons renouvelés de la grâce, en mendiant de la Providence Divine la capacité de porter des fruits abondants pour nous et pour le Salut du monde.

Comme nous le rappelle la formule de l’onction chrismale, nous sommes investis de la même puissance que le Christ, de cette potestas par laquelle le Père a consacré son unique Fils dans le Saint Esprit, et qui nous est donnée dans le but explicite de sanctifier son Peuple et d’offrir le Sacrifice Eucharistique. Toute autre utilisation du pouvoir sacramentel reçu en vertu de l’Ordre Sacré est illégitime et dangereuse, que ce soit pour notre salut personnel ou pour le bien même de l’Église.

Ce n’est pas par hasard que le rite, comme s’il était conscient de la disproportion absolue entre la grandeur du Mystère et la petitesse de l’homme, rappelle : « Agnosce – ayez conscience de ce que vous ferez ». On ne rendra jamais pleinement compte du grand Mystère qui est déposé entre nos mains, toutefois sommes appelés à une tension continuelle vers la perfection morale, pour conformer nos vies « au mystère de la Croix du Seigneur » et être imitateurs de ce que nous accomplirons – « quod tractabis ».

Telle est l’extraordinaire et irréductible nouveauté quotidienne du Sacerdoce : le Mystère a été déposé en nos mains – « tractabis » ! Le Seigneur du temps et de l’histoire, Celui qui a fait toutes choses, de qui nous venons et vers qui nous allons, l’Auteur de la vie, fait participer quelques unes de ses pauvres créatures à son pouvoir salvifique, en se livrant totalement dans leurs mains comme un Agneau immolé et sans défense. Que ce dépôt ne soit jamais trahi ! Puisse-t-il maintenir éveillée la conscience du baiser de prédilection que nous avons reçu, et nous conduire, y compris et surtout au temps de l’épreuve, à redire notre « oui » total : un « oui » conscient de ses limites, mais pas bloqué par elles ; un « oui » libre de tout complexe d’infériorité ; un « oui » conscient de l’histoire, mais jamais intimidé face à elle ; un « oui » qui, à partir de celui prononcé par la Bienheureuse Vierge Marie dans la maison de Nazareth, a traversé les siècles, en devenant actuel dans les Saints et dans l’aujourd’hui de notre existence.

Un prêtre qui a conscience de ce qu’il fait, en conformant sa vie au Christ, est vainqueur du monde ! Et cette victoire est le véritable « certificat » de la Résurrection du Christ.

+ Mauro Piacenza

<p>Archev. tit. de Vittoriana

Secrétaire

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ZENIT Staff

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