ROME, Mercredi 31 mars 2010 (ZENIT.org) - A l'approche du Vendredi Saint, les initiatives se multiplient dans les diocèses de France pour rappeler la Passion du Christ. Célébration en plein air, exposition ou encore méditation sur Internet, le chemin de croix sera mis à l'honneur et rendu accessible à tous.

- C'est un Chemin de Croix écrit et peint par des hommes et femmes de la rue que propose l'association parisienne Aux captifs, la libération et le mensuel Prions en Eglise pour ce Vendredi Saint. Il est diffusé sous la forme d'un livret distribué gratuitement dans les paroisses parisiennes à 130 000 exemplaires ou d'une animation (son et image) à télécharger.

« Le jugement, l'isolement, le rejet, l'angoisse la mort, ou sa proximité, chacun peut les connaître », explique Jean-Guilhem Xerri, président de l'association Aux captifs, la libération et le père Benoît Gschwind, rédacteur en chef de Prions en Eglise. « Les personnes de la rue en font encore davantage l'expérience. Celles et ceux qui ont dessiné, écrit, prié ce chemin de croix nous disent aujourd'hui quelque chose du mystère de la souffrance, quelque chose de leur propre chemin de croix ».

- Sur Internet, Notre Dame du Web, site ignacien, propose une courte méditation en images sur la passion. De l'Ecce homo à la Crucifixion, « les images défilent jusqu'à la présence, à la fin, de Marie et de Jean autour de Jésus, qui portent déjà trace de la Résurrection », soulignent le site web.

- A Perpignan, diocèse encore marqué par les traditions catalanes, la procession du Vendredi Saint débutera à 15h dans les rues de la ville. A cette occasion, les membres de la Confrérie de la Sanch portent en procession dans les rues de la ville les nombreux misteris, des représentations grandeur nature des différentes scènes de la Passion, traditionnellement conservés dans les paroisses de la ville. Les pénitents qui portent aujourd'hui ces lourds misteris sont vêtus d'une « caparutxa », habit traditionnel composé d'une longue robe noire ou rouge et d'une capuche conique et pointue qui leur masque le visage.

Créée par le Dominicain saint Vincent Ferrier au 15°siècle, la confrérie de la Sanch avait pour vocation de commémorer la Passion du Christ, mais aussi de venir en aide jusqu'au lieu du supplice aux condamnés à mort qui, comme Jésus, vivaient ces moments dans la solitude.

- Dans la cathédrale de Monaco, une exposition de photographies et de sculptures du Chemin de Croix réalisé par Maria de Faykod pour les Sanctuaires de Lourdes est accessible au public du 13 février au 10 avril 2010.

Intitulé « De la Passion à la Résurrection », ce Chemin de Croix est une oeuvre monumentale, sculptée dans du marbre de Carrare, dont la particularité est d'avoir été rendu accessible à tous les pèlerins y compris ceux qui sont à mobilité réduite.

Ce Chemin de Croix « nous conduit à contempler et à suivre en esprit le Christ Jésus qui gravit la Via Dolorosa et parvient à la lumière de la Résurrection », a salué l'archevêque de Monaco, Mgr Bernard Barsi, évoquant la « beauté » et la « finesse des visages des personnages ». Il a particulièrement évoqué la 17e composition sculpturale - Maria de Faykod a ajouté trois nouvelles stations -, intitulée ‘La théophanie du Christ ressuscité', qui « dévoile le regard d'amour et d'espérance que portent sur Jésus les disciples d'Emmaüs au soir de Pâques », a rappelé Mgr Barsi.

- A Paris comme à Bordeaux, Lyon ou dans d'autres villes de France, c'est dans les rues de la ville que le Chemin de Croix aura lieu.

« Dès les premiers siècles, des chrétiens eurent à cœur de venir en pèlerinage à Jérusalem, où Jésus avait vécu sa Passion », rappelle le diocèse de Lyon. « Pour ceux qui, au retour, voulaient raviver leur souvenir de la ville sainte, comme pour ceux qui ne pouvaient faire un tel voyage, les Franciscains, gardiens des lieux saints de Jérusalem, introduisirent en Europe, à partir du XVe siècle, des reproductions de divers épisodes de la Passion du Christ. Les chrétiens commencèrent à parcourir ce ‘chemin de croix' comme s'ils avaient été dans les rues de Jérusalem, du palais de Pilate au Saint-Sépulcre en passant par le Golgotha, en s'arrêtant à chaque station pour méditer sur les souffrances du Christ ».

Marine Soreau