Nobel de la paix : un prix qui suscite perplexités et critiques, selon l’OR

ROME, Mardi 13 Octobre 2009 (ZENIT.org) – Après la remise du Prix Nobel de la paix 2009 au président américain Barack Obama, L’Osservatore Romano, sous la plume de Lucetta Scaraffia, a évoqué un prix qui suscite « des perplexités et des critiques ».

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« La remise du prix Nobel de la paix à M. Barack Obama a surpris un peu tout le monde, à commencer par le président des Etats-Unis lui-même », a souligné le quotidien du Vatican dans son édition du 11 octobre.

D’autant plus qu’à « juger sur la base des décisions qu’il a prises jusqu’ici, il serait difficile de qualifier le président de totalement pacifiste, vu que ses mesures sur le plan de l’engagement militaire américain en Irak et en Afghanistan semblent se situer à mi-chemin entre une fidélité aux principes pacifistes proclamés pendant la campagne électorale et une politique plus réaliste, que certains ont même qualifiée de poursuite de celle du ‘va-t’en-guerre’ de Bush ».

Ainsi, Lucetta Scaraffia juge-t-elle que « les commentateurs ont été presque unanimes à définir ce prix comme une forme de pression pour incliner Obama vers des choix pacifistes dans la suite de son mandat ».

En recevant le prix Nobel, « M. Obama devrait se souvenir qu’en 1979 il a été précédé par Mère Teresa de Calcutta, qui eut le courage, dans sa déclaration officielle à l’occasion de la remise du prix, de rappeler que la guerre la plus dure, et faisant le plus grand nombre de ‘victimes’, est la pratique de l’avortement, légalisé et facilité également par les structures internationales », a ajouté L’Osservatore Romano en évoquant la politique « d’oscillation » de Barack Obama sur les « grands thèmes bioéthiques » comme l’avortement.

L’auteur s’est enfin interrogé sur la remise du prix et sur les candidatures qui n’ont jamais abouti comme celle de Jean-Paul II, candidat en 1999 (quand le Nobel fut remis à Médecins sans frontières) mais surtout en 2003, « après sa condamnation de la guerre en Irak ».

Le pape était considéré « par les membres du jury comme trop conservateur dans d’autres domaines et l’on craignait, en récompensant avec lui l’Eglise catholique, de privilégier une confession religieuse importante aux dépens des autres », affirme Lucetta Scaraffia.

« Mais dans le même temps, comme l’a déclaré le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, nous ne pouvons manquer de nous réjouir de voir reconnu à travers le président Obama l’effort en vue du désarmement nucléaire et l’indubitable propension personnelle à une politique visant davantage à obtenir la paix qu’à affirmer la puissance américaine dans le monde », a-t-elle conclu.

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ZENIT Staff

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