Les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir, estime Mgr Bruguès

ROME, Lundi 13 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique a exprimé son inquiétude devant la diminution, voire la disparition des « matières de mémoire » comme l’histoire ou les langues anciennes, dans certaines écoles, la vitalité de la mémoire étant « la condition de tout progrès humain ».

Le 11 juillet, L’Osservatore Romano a relayé certains passages d’une intervention de Mgr Jean-Louis Bruguès, secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, publiés dans les Actes de la conférence internationale pour l’éducation catholique et par l’association internationale des instituts de sciences de l’éducation.

« Comment ne pas distinguer le danger qui menace les sociétés où les écoles voient diminuer, jusqu’à disparaître, les matières de mémoire, comme l’histoire, les langues anciennes, l’art, la philosophie et la culture générale ? », se demande ainsi Mgr Bruguès.

A ses yeux, « l’individu touché par l’amnésie ne sait plus qui il est ». « Il devient incapable de donner une direction à son existence », ajoute-t-il. « La même chose vaut pour les nations : les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir ». « La vitalité de la mémoire est la condition de tout progrès humain ».

« Reconnaissons ici un des premiers défis que la modernité pose à nos civilisations », ajoute le haut prélat français. « S’il est vrai que le passé est moralement vide, s’il ne contient aucun message, aucune leçon recevable par un esprit moderne, aucun ‘programme’ diraient les généticiens, alors nous sommes condamnés à revivre les mêmes expériences et les mêmes erreurs ».

« Nous nous obligeons nous-mêmes à accomplir de continuels retours… en arrière », explique-t-il enfin, soulignant que « toutes les générations ne possèdent pas le génie suffisant pour redécouvrir la roue tous les 25 ans ».

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Dans cette intervention, le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique évoque aussi une « société marquée par l’exhibitionnisme et donc par le voyeurisme », où « il est désormais devenu normal de se déshabiller en public, au sens figuré ou non, et d’exalter en un certain sens ses propres faiblesses ».

« Dans l’Evangile aussi, nous avons contemplé le Christ qui se manifeste à ses disciples dans la nudité de son corps martyrisé », explique-t-il. « Il montre ses plaies, non pas pour s’auto-complimenter de sa propre souffrance, mais parce qu’elles ont été transformées en chemins de salut ». « Elles sont devenues non plus une source de gêne, mais de joie, non plus une honte mais une raison, la raison même de notre espérance ».

Pour Mgr Bruguès, si l’éducateur « ne doit pas se faire remarquer, parce que son métier demande une pudeur particulière », il ne doit pas non plus « cacher ses plaies quand celles-ci peuvent devenir pour les plus jeunes une motivation pour dépasser leurs faiblesses, un acte d’espérance dans leur avenir ».

« Le message ne laisse pas d’espace à l’ambiguïté : il est possible de convertir des faiblesses non voulues en sources d’édification pour les autres et pour soi », affirme-t-il. « J’ai voulu souligner l’importance de l’exemplarité de la part des éducateurs non seulement pour leur capacité de transmettre des connaissances, mais aussi pour être des exemples par leur vie, même privée ».

« Répétons-le encore une fois : la vie est une », souligne-t-il. « Unité du Christ avant et après la résurrection ». « Unité de ses gestes et de ses paroles, de son enseignement avant et après le sacrifice sur la croix ». « Unité du maître qui est le premier à mettre ses enseignements en pratique ».

« La formation vise toujours à l’intelligence », affirme enfin Mgr Bruguès. « Le passé détient la clef de notre avenir ». « Le travail fascinant de l’enseignant demande à ceux qui le choisissent de mettre à disposition toute leur existence au service des jeunes qui découvrent la vie à travers eux, grâce à eux ».

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ZENIT Staff

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