Les fruits de l’Année paulinienne : prière, étude et œcuménisme (I)

Entretien avec l’archiprêtre de la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs

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ROME, Mardi 9 juin 2009 (ZENIT.org) – Depuis l’ouverture de l’Année Saint-Paul, la basilique Saint-Paul-hors-les-murs, qui abrite le tombeau de l’apôtre à Rome, a accueilli quelque 10.000 visiteurs. Dimanche 28 juin, le pape Benoît XVI conclura officiellement cette année jubilaire lors de vêpres solennelles. 

L’idée de consacrer une année à l’apôtre des nations est une première dans l’histoire de l’Eglise. Elle a été lancée par le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique Saint-Paul, qui l’a suggérée au Pape.

Dans un entretien avec ZENIT, dont nous publions ci-dessous la première partie, le cardinal a tracé un bilan des fruits spirituels, intellectuels et œcuméniques que cette commémoration a apporté à l’Eglise.

ZENIT : Quelle est votre impression générale concernant le déroulement de cette Année Saint-Paul? 

Card. Cordero Lanza di Montezemolo : Une impression très positive. Quand le pape a annoncé la célébration d’une année spéciale pour les 2000 ans de la naissance de Paul, l’idée a été accueillie avec grand enthousiasme. Mais les initiatives se sont fait un peu attendre. Quoiqu’il en soit, il y a eu énormément d’activités ces derniers mois. Tout le monde a bougé, des milliers de personnes sont venues jusqu’ici en pèlerinage et tout s’est passé au mieux.

Nous avons un bureau très actif qui s’occupe de toutes les réservations des visiteurs à la basilique et veille à ce que les célébrations liturgiques se déroulent de la meilleure manière. Nous avons donné beaucoup d’importance aux aspects pénitentiels. 

ZENIT : Que pensez-vous de l’attitude des fidèles qui sont venus visiter la basilique?

Card. Cordero Lanza di Montezemolo : La plupart des personnes sont arrivées dans un esprit religieux, profitant de cette Année Saint-Paul et des privilèges pour obtenir l’indulgence plénière. Ils viennent prier et méditer. Certains viennent aussi par curiosité, ou en touristes. Il y a un peu de tout.

Mais tout le monde a été touché par le climat général, hautement spirituel, auquel l’architecture, l’art, les mosaïques par exemple, contribuent depuis vingt siècles.  

ZENIT : Pouvez-vous nous parler des trésors artistiques que les pèlerins peuvent admirer lorsqu’ils visitent la basilique? 

Card. Cordero Lanza di Montezemolo : La basilique abrite le tombeau de saint Paul avec tout ce que cela comporte de souvenirs et de liturgies développés au cours de ces vingt siècles. Depuis de nombreux siècles personne ne pouvait  y avoir accès. Paul a été martyrisé puis son corps caché dans le tombeau païen d’une famille. Le culte public ne commencera qu’en 313, avec la proclamation de la liberté religieuse par Constantin.

On commença alors à construire une église constantinienne, puis une basilique plus large et un grand cimetière païen qui était ici, à la Porta Ostiense, avant de devenir un cimetière chrétien. C’est ici que fut construite la basilique. 

Au-dessus se trouve le baldaquin, et toute la basilique s’élève, immense, autour de lui, mais on ne voyait pas la tombe. J’ai alors pensé ouvrir un passage pour que les pèlerins puissent la visiter. Nous avons découvert les murs de la première basilique constantinienne. Depuis l’ouverture du passage on peut voir un côté du sarcophage de saint Paul. Les pèlerins peuvent ainsi descendre et visiter son tombeau.  

Nous avons fait en sorte que l’on puisse voir aussi les restes de la première basilique constantinienne. En 1823 éclata un grand incendie qui brûla et détruisit presque toute la basilique. La grande mosaïque de l’abside fut épargnée. Les papes de l’époque, notamment Pie IX, voulurent reconstruire la basilique de manière grandiose. 

Le pape demanda de l’aide au monde entier. Comme réponse, le tsar de Russie, orthodoxe, offrit deux grands autels de lapis-lazuli. Le vice-roi d’Egypte offrit l’albâtre pour toutes les fenêtres et des colonnes d’albâtre pour le baldaquin et la porte principale.

Il a fallu restaurer tout ça. A l’occasion de l’Année Saint-Paul nous avons entrepris un nettoyage général, mais également la restauration de nombreuses parties. 

Dans l’abside on peut admirer le Christ de 24 mètres de hauteur. Normalement on trouve Pierre à sa droite et Paul à sa gauche. Ici c’est le contraire. En 1200, saint Paul et saint Luc, auteur des Actes des apôtres, figuraient à droite, alors que Pierre et Andrea étaient à gauche. A droite par rapport au Christ nous avons un portrait du pape Honorius III, qui ordonna en 1220 cette grande mosaïque.

Nous avons installé un nouveau système d’éclairage non seulement de la mosaïque, mais également de toute l’abside et de la nef centrale, et quand tout est éclairé c’est magnifique. Beaucoup de pèlerins et touristes sont impressionnés. 

Nous avons aussi aménagé un musée, pour les expositions, proche du cloître. Nous oeuvrons pour créer de nouvelles choses et donner à l’ensemble de l’abbaye une nouvelle vitalité, lui trouver des activités, lancer des initiatives qui peuvent durer dans le temps. Il est important qu’au terme de l’Année Saint-Paul les initiatives culturelles et spirituelles, les activités et les rencontres puissent se poursuivre.

Fin de la première partie 

Propos recueillis par Carmen Elena Villa

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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