ROME, Mardi 3 février 2009 (ZENIT.org) - Les aides envoyées par le Programme alimentaire mondial aux enfants qui souffrent de la faim arrivent à destination, a déclaré Mme Josette Sheenan, directrice, lors d'une conférence de presse au Vatican pour la présentation du message de carême de Benoît XVI. Elle précise que l'un des axes de la lutte actuelle du PAM contre la faim est qu'aucun enfant scolarisé ne souffre de la faim.

Pour ce qui est de l'emploi des dons fait au PAM, Mme Sheenan tient à rappeler que les frais de fonctionnement sont moins de 7 %, et que 60 %, des dons parviennent grâce à des associations comme la Caritas et les organisations « Catholic relief ». Une charte de « transparence » est scrupuleusement observée par le PAM.

Pour ce qui est de la crise financière, elle souligne qu'il ne faut pas que la machine de l'économie mondiale s'arrête parce que ce sont les plus pauvres qui en pâtissent immédiatement, de façon vitale.

La crise rend les populations encore plus « vulnérables » : les prix alimentaires qui ont doublé font que ceux qui vivaient avec 2 dollars par jour ne vivent plus qu'avec 1 dollar. Et ceux qui n'avaient qu'un dollar, doivent encore rogner sur leur alimentation.

Mme Sheenan rappelle que les dons peuvent parvenir directement ou en ligne grâce au site Internet du PAM, qui a son siège à Rome. Mais les appels aux particuliers ne suffisent pas : il faut, demande Mme Sheenan que les gouvernements « s'engagent davantage » dans cette lutte.

Mme Sheenan a présenté un programme d'alimentation des enfants dans les écoles, grâce à la fameuse « tasse rouge » de porridge à 25 centimes. Une façon aussi d'attirer les petites filles à l'école : les parents savent qu'elles y recevront à manger. Sinon, les enfants passent leur journée à chercher de la nourriture au lieu de venir à l'école.

De même, dit-elle, pour les enfants malades du sida qui peuvent rapporter à la maison un peu d'huile en fin de semaine : un signe qui fait mieux accepter les enfants malades par leurs familles.

Pour les enfants de Gaza dénutris, le PAM a fait confectionner en Egypte des barres énergétiques de dattes que le PAM fera parvenir aux familles. Les projets du PAM doivent atteindre aussi des pays comme l'Afghanistan ou le Sénégal.

Un autre exemple concret : après le tremblement de terre du Pakistan, Mme Sheenan s'est rendue sur place et a rencontré les femmes d'un village. « De quoi avez-vous besoin pour vous en sortir ? » Les femmes ont demandé un buffle, le leur ayant été tué pendant le tremblement de terre. Un buffle, c'est un don de 1000 dollars, mais cela permet aux femmes du village de pourvoir elles-mêmes aux besoins de leurs familles, sans être « assistées » et en gardant leur « dignité ». Et l'action qui a fait appel à « l'intelligence » des femmes a été « efficace ».

Autre cas, une religieuse catholique du Kenya qui a réussi à continuer de faire parvenir l'aide alimentaire aux populations malgré les troubles violents qui ont secoué la région.

Un autre axe de l'aide apportée par le PAM est la distribution : inutile d'avoir des stocks si on n'a pas le moyen de les faire arriver à qui souffre de la faim.

Il faut donc acquérir des moyens de transport pour aller jusqu'aux villages les plus reculés : camions, hélicoptères, mais aussi ânes et éléphants.

« Dans cette phase de sauvetage financier, nous avons besoin de trois milliards de dollars, pour un sauvetage humain, pour combattre la faim », a fait observer Mme Sheenan, avant d'ajouter : « pendant ce carême choisissons un monde délivré de la faim ».

La directrice du PAM a par ailleurs mentionné sa rencontre avec Benoît XVI : « J'ai été profondément émue par son engagement et sa compassion pour les affamés du monde ».

Et l'appel du pape à la pratique du jeûne peut nous rappeler, a-t-elle fait observer, que « la faim augmente sans cesse partout dans notre monde ».

Anita S. Bourdin