ROME, Mardi 6 mai 2008 (ZENIT.org) - Le phénomène de la mondialisation concerne aussi les controverses qui touchent les croyants ; ainsi pour canaliser des réponses efficaces, il est nécessaire de mettre sur pied un observatoire international de défense de leurs droits et de la liberté religieuse.

Telle est la proposition que l'avocat et professeur de droit (à l'université Complutense de Madrid, Espagne) Julio Banacloche, a présenté mardi 29 avril à Rome à l'Université pontificale de la Sainte-Croix (UPSC) dans le cadre du VIème séminaire professionnel, qui s'est déroulé du 28 au 30 avril, sur les services de communication de l'Eglise.

« Communication de l'Eglise et culture de la controverse » est le thème de l'édition de cette année qui a réuni, à la faculté de communication, 300 participants, professionnels de la communication, directeurs et responsables de services de presse diocésains, conférences épiscopales et autres réalités ecclésiales, professeurs universitaires et journalistes, de 60 pays.

Au cours des travaux sont intervenus près de 20 orateurs ; parmi eux, le professeur Banacloche a rappelé la nécessité de trouver une solution mondiale pour apporter des réponses coordonnées aux personnes de différents pays qui considèrent être l'objet d'agressions du fait de leurs convictions religieuses.

Les progrès dans les moyens de communication et sur Internet multiplient la diffusion de livres, films, expositions ou tout type de déclarations qui se répandent à grande vitesse d'un pays à l'autre.

Il s'agit d'une « situation mondiale qui mérite une réponse mondiale », ou plus exactement « un instrument international », a expliqué le professeur Banacloche à ZENIT, « un observatoire international qui défende les croyants de tout type d'attitude qui puisse être considérée comme une agression, une diffamation, etc., à l'égard des institutions ou des symboles sacrés des religions », par exemple « comme conséquence d'une liberté d'expression mal interprétée ».

Le mécanisme adapté, selon le juriste, est - comme point de départ - de recueillir les faits qui se vérifient et centraliser l'information, fournir un soutien et une assistance, en tenant toujours compte des cas concrets. Cette initiative aurait de rapides répercussions.

Actuellement, « lorsqu'une personne, une association, un diocèse ou une communauté ecclésiale fait face à une agression ou perçoit un affaiblissement de son droit à la liberté religieuse, - pas seulement sur le fait de l'exercer, mais aussi de ne pas la voir sujet d'attaques - elle ne sait pas comment réagir, ou si un fait de la même nature s'est vérifié ailleurs, elle ne sait pas s'il est juste d'entamer un procès ou simplement d'agir par le levier de l'opinion publique, ou également de quelle manière agir sur l'opinion publique », constate le professeur Banacloche.

Un observatoire comme celui-ci favoriserait la communication des faits par toute personne ou communauté dans une situation donnée ; on pourrait vérifier si cela s'est produit en d'autres lieux, on pourrait analyser le cas « pour le pays ou l'acte s'est produit et pour le système juridique spécifique », et la réaction la plus adaptée, « contactant les institutions locales - avocats du lieu, responsables de la presse des diocèses ou des communautés, etc... ».

De cette manière, on réussirait à centraliser l'information et fournir une assistance, mais avec une vision globale du problème - souligne-t-il -, évitant les réactions spontanées ou naturelles qui sont pleines de bonnes intentions, mais quelques fois se révèlent contre productives ».

Vu la dynamique médiatique et la communication interpersonnelle - notamment à travers Internet - il est difficile de penser à des frontières. « Si un film qui offense est lancé, il est vu dans le monde entier ; il est très difficile de savoir comment réagir dans un seul pays », a observé le professeur. C'est la raison pour laquelle l'idée d'un observatoire de ce type a un caractère international.

Son activité serait d'élaborer une mémoire annuelle, un site web de consultation et, surtout, il pourrait devenir un point de référence », - suggère-t-il - pour ces personnes ou communautés confrontées à des difficultés.

L'idée est de trouver la forme la plus adéquate d'organisation juridique d'un observatoire de ce type. Dans tous les cas, le fait qu'il soit ouvert requiert un type d'organisation qui ne dépende pas directement d'une autre organisation », souligne le pr. Banacloche.

« Il est différent que, précisément à cause du service qu'il prête, il reçoive un soutien des confessions religieuses qui considèrent sa tache comme juste », ajoute-il.

L'activité de l'observatoire, rappelle le juriste, pourrait le transformer aussi en un « point de référence du dialogue oecuménique et interreligieux », « parce qu'en définitive ce que l'on cherche est une protection générale du sentiment religieux, de la liberté religieuse, de la liberté de conviction, face à certaines agressions ou malentendus sur le sens de la liberté d'expression ».

Proposition en phase d'articulation, la création de cet observatoire a été lancée au cours du séminaire de l'UPSC, pour lequel le professeur Banacloche suggère que les commentaires et les réflexions qu'il suscitera parviennent à cette même université (http://www.pusc.it).

Marta Lago