Cuba : Le cardinal Bertone dresse un bilan positif de son voyage

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Une Eglise vivante et unie

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ROME, Jeudi 28 février 2008 (ZENIT.org) – Le cardinal Bertone dresse un bilan positif de son voyage à Cuba (21-26 février), spécialement pour sa rencontre avec l’Eglise de Cuba, vivante et unie. Il déplore une nouvelle fois la souffrance du peuple, du fait de l’embargo.

De retour mercredi de La Havane, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a accordé ce jeudi un entretien à L’Osservatore Romano et à Radio Vatican sur son voyage, qui marquait le 10e anniversaire de la visite de Jean-Paul II. Un deuxième volet sera publié ultérieurement.

Une Eglise vivante, unie

« Il me semble, a-t-il déclaré, que le bilan peut être dit positif, avant tout pour ce qui est de la rencontre avec l’Eglise cubaine ; une Eglise vivante, en dépit des difficultés d’action en certaines circonstances, mais une Eglise qui est rassemblée autour des évêques, une belle conférence épiscopale unie, les prêtres, les religieux, les religieuses qui s’engagent, au-delà du témoignage de la prière, de la vie spirituelle, dans l’action sociale, l’assistance aux plus pauvres, et le travail au milieu des jeunes ».

Pour ce qui concerne les rapports avec les autorités civiles, le cardinal Bertone souligne que le bilan « a été tout aussi positif » : « J’ai eu, dit-il, des rencontres bilatérales avec des délégations composées de responsables de la vie civile, du gouvernement, et des rencontres aussi avec les personnes, et le dernier jour aussi avec le nouveau président, Raul Castro. Il me semble qu’il y ait des perspectives de travail ensemble, de confiance dans l’action de l’Eglise et de possibilités d’ouverture de nouveaux espaces de présence ».

Des jeunes à l’identité catholique claire

Pour ce qui est du « message » laissé à l’île, le cardinal Bertone a souligné la « proximité » avec le peuple : « J’ai laissé ce message : être très proches du peuple, écouter les aspirations, « los anhelos del pueblo » qui a beaucoup souffert, qui a souffert, on le sait aussi en raison de la conjoncture économique, et du fait des restrictions qui viennent de l’extérieur, pour l’économie et le développement de l’île. Mais c’est un peuple qui continue d’avoir de grands idéaux, surtout les jeunes qui veulent se redresser et affirmer leur identité : une identité catholique, chez une bonne partie des jeunes : j’en ai fait l’expérience lors de la rencontre à l’université de La Havane, et à l’Ecole latino-américaine de formation à la médecine. J’ai aussi laissé un message de confiance dans l’avenir, parce que tous ensemble on peut travailler pour un développement intégral, vers un humanisme intégral ».

Cuba signera une convention des Nations unies

A propos de l’embargo et des prisonniers, le cardinal Bertone a précisé : « Il y a deux facteurs qui pèsent sur l’économie, le développement économique de l’île : l’embargo des Etats-Unis et aussi de nombreuses restrictions encore maintenues par l’Union européenne. Il me semble que ces attitudes visent naturellement à faire évoluer le gouvernement de l’île vers une plus grande liberté, un plus grand respect des droits humains, mais je crains que des mesures si pesantes, prises de façon unilatérale, ne favorisent pas le développement. Et en attendant, elles font souffrir la population parce que c’est la population, ce sont les familles, ce sont les enfants, les jeunes, qui sont pénalisés par ces mesures et elles ne reconnaissent pas à Cuba la dignité de la Nation, dans ses valeurs, son indépendance, sa tradition. Elles sont donc inacceptables. J’ai donné l’assurance que le Saint-Siège s’emploierait à ce qu’au moins ces sanctions soient réduites, sinon éliminées, levées. Et puis, certainement, cela doit comporter une évolution vers plus de liberté, vers une plus grande reconnaissance des droits personnels et des droits sociaux, des droits politiques et des droits économiques. Mais il y a aussi des perspectives prometteuses, parce que Cuba s’apprête maintenant à signer deux conventions des Nations unies, justement sur les droits personnels, sociaux, économiques et politiques ».

En ce qui concerne la rencontre avec le nouveau président Raul Castro, le cardinal Bertone a confié : « J’ai vu un homme très réaliste, ouvert à la discussion et préoccupé de la tenue des valeurs, des idéaux. Naturellement, j’ai présenté au président Raul aussi le problème des prisonniers de tout type, pas seulement des prisonniers politiques, et de la pastorale des prisonniers ».

Le secrétaire d’Etat a préféré souligner les espérances que les difficultés de la vie de l’Eglise, en disant : « Les difficultés sont sous nos yeux et ce sont des difficultés quotidiennes, liées par exemple à la construction de nouvelles églises. Il y a tant de communautés qui naissent, surgissent au niveau populaire, spécialement dans les villages, mais sans possibilité de se réunir dans une église. Ils peuvent le faire seulement dans les familles. L’espérance est relative à cette naissance ou mieux, à cette renaissance, de communautés vivantes, ou de petites communautés même sans prêtres, parce que les prêtres sont peu nombreux, mais les religieux et les religieuses cubains augmentent. Il y a des vocations dans les différentes familles religieuses, mais elles sont encore insuffisantes vu le besoin. Mais il y a un grand enthousiasme, une fraîcheur de vie chrétienne, surtout parmi les jeunes ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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