ROME, Dimanche 2 décembre 2007 (ZENIT.org« >http://www.zenit.org/ »>ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI, conscient de « l’importance des Nations Unies pour la paix, et la défense des droits humains » n’a pas « attaqué l’ONU », déclare le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi.
Le porte-parole du Saint-Siège déplore une interprétation « forcée » d’un discours de Benoît XVI à une délégation de 85 organisations catholiques non-gouvernementales accréditées à l’ONU et auprès d’autres organismes internationaux, le 1er décembre au Vatican.
« Droits de l’homme, tensions entre le pape et l’ONU » : titre par exemple aujourd’hui un quotidien italien à propos du discours de Benoît XVI au Forum des ONG catholiques. Le sous-titre indique : « Ratzinger critique le ‘relativisme’ de beaucoup d’agences. La réplique du Palais de Verre ».
Le quotidien cite par exemple Amnesty International, ou l’UNICEF, ou l’Organisation mondiale de la Santé, dont les positions ont parfois fait réagir les représentants du Saint-Siège à propos par exemple de l’avortement ou de l’idéologie du « genre », etc.
« Souvent, le débat international apparaît marqué par une logique relativiste » : c’est là la pointe du long discours du pape a affirmé pour sa part le P. Lombardi. Or ce point a été présenté par certains organismes de presse « de façon déformée » dit-il, en évoquant des « interprétations journalistiques forcées ».
« Il est important, a déclaré le P. Lombardi, de respecter avec attention et la lettre et l’esprit de ce qui est dit – en particulier par le pape – parce que les exagérations journalistiques, avec des titres visant à frapper et à attirer l’attention – peuvent causer de graves malentendus et mettre en marche des dynamiques engendrant des tensions non justifiées ».
« Nous l’avons vérifié une fois encore hier, à propos du discours du pape aux Organisations non gouvernementales d’inspiration catholique, où il a redit sa préoccupation devant le relativisme moral. Le pape a affirmé textuellement : « souvent, le débat international apparaît marqué par une logique relativiste ». Mais il n’avait pas, comme quelqu’un l’a écrit « attaqué l’ONU » ou dit qu’elle est « dominée » par le relativisme moral. Benoît XVI, comme ses prédécesseurs, est tout à fait conscient de l’importance des Nations Unies pour la paix, et la défense des droits humains, au point qu’il a accepté volontiers l’invitation à se rendre, l’an prochain, en visite au Palais de Verre de New York ».
Le P. Lombardi ajoute, à ce propos : « Justement, le porte-parole des Nations Unies – qui avait été interpellé, pas avec l’intention, espérons-le, d’alimenter la tension, a mis en lumière qu’il n’y avait aucune polémique entre le pape et l’ONU. C’est évidemment le devoir de l’Eglise de promouvoir, en raison de son autorité morale, les instances les plus sérieuses pour la défense de la dignité humaine y compris auprès des sièges internationaux, puisque cela correspond à sa mission. Si cela se produit, c’est en réponse à la finalité même de ces organisations. Il ne faut pas voir des attaques là où il n’y en a pas ».
Rappelons que Benoît XVI doit se rendre aux Nations Unies, le 18 avril 2008. Paul VI s’y est rendu en 1965, lançant son cri : « Plus jamais la guerre ! » Jean-Paul II y a prononcé deux discours, en 1979 et en 1995.
Le porte-parole de l’ONU, M. Farhan Haq a répondu aux journaux que la méthode de l’ONU est celle de la « médiation entre différentes positions, mais en ayant toujours présent à l’esprit que les droits sont la valeur fondamentale » et que ces droits proclamés dans la Charte de 1948 ont été affirmés comme « non négociables » : c’est aussi le terme employé par Benoît XVI.
Ce discours de Benoît XVI, dans son original en anglais, fait aujourd’hui la Une de L’Osservatore Romano dans son édition quotidienne en italien. Le titre est : « La vérité sur l’homme garantit la coexistence entre les peuples ». Le surtitre est : « Le pape aux ONG catholiques : le débat international marqué par une logique relativiste ».
L’introduction du quotidien propose cette synthèse en italien du texte en anglais : « Le consensus entre les Etats, obtenu sur la base d’intérêts à court terme, ou manipulés par des pressions idéologiques, semble être la seule et ultime source des normes internationales. Les fruits amers de cette logique relativiste dans la vie internationale sont évidents : d’un malentendu sur les droits de l’homme au manque de sollicitude pour les besoins économiques et sociaux des Nations les plus pauvres, jusqu’au mépris de la loi humanitaire. Telle est la préoccupation de Benoît XVI pour le relativisme moral présent sur la scène internationale, exprimée dans le discours adressé ce matin, samedi 1er décembre, aux participants du premier Forum des organisations non gouvernementales de matrice catholique ».
Anita S. Bourdin