Benoît XVI encourage les soins palliatifs, pour soulager les malades

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Congrès du Conseil pontifical pour la pastorale du monde de la santé

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ROME, Dimanche 18 novembre 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI encourage les soins palliatifs, pour soulager les malades. Le pape a prononcé un discours lors de l’audience accordée, samedi matin, aux membres du congrès promu chaque année par le Conseil pontifical pour la pastorale du monde de la santé. Le thème de ce congrès était cette année les soins pour les malades âgés.

Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l’épiscopat et le sacerdoce,
Mesdames et messieurs,
Chers frères et sœurs,

Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion de ce congrès international organisé par le Conseil pontifical pour la pastorale du monde de la santé. J’adresse à chacun une salutation cordiale, et en premier lieu au cardinal Javier Lozano Barragan, avec mes sentiments de gratitude pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tous. Je salue avec lui le secrétaire et les autres membres du Conseil pontifical, les autorités présentes et ceux qui prennent part à cette rencontre pour réfléchir ensemble au thème du soin pastoral des malades âgés. Il s’agit d’un aspect aujourd’hui central dans la pastorale du monde de la santé qui, grâce à l’augmentation de la moyenne d’âge, concerne une population toujours plus nombreuse, porteuse de besoins multiples, mais en même temps, de ressources humaines et spirituelles indubitables.

S’il est vrai que la vie humaine à chacune de ses étapes est digne du maximum de respect, sous certains aspects, elle l’est encore davantage lorsqu’elle est marquée par la vieillesse et la maladie. La vieillesse constitue la dernière étape de notre pèlerinage terrestre, qui a des phases distinctes, chacune avec ces lumières et ses ombres. On peut se demander : l’existence d’un être humain qui en arrive à un état aussi précaire à cause de la vieillesse ou de la maladie a-t-elle encore un sens ? Pourquoi, lorsque le défi de la maladie se fait aussi dramatique, continuer à défendre la vie, et ne pas plutôt accepter l’euthanasie comme une libération ? Est-il possible de vivre la maladie comme une expérience humaine à assumer avec patience et courage ?

Celui qui est appelé à accompagner les malades âgés est appelé à affronter ces questions, spécialement lorsqu’il ne semble plus y avoir de possibilité de guérison. La mentalité d’aujourd’hui marquée par l’efficacité, tend souvent à marginaliser ces frères et sœurs souffrants comme s’ils étaient seulement un « poids » et un « problème » pour la société. Qui a le sens de la dignité humaine sait qu’ils doivent au contraire être respectés et soutenus alors qu’ils affrontent les difficultés liées à leur état. Il est même juste que l’on recoure, lorsque cela est nécessaire, à l’utilisation de soins palliatifs, lesquels, même s’ils ne peuvent pas guérir, sont en mesure cependant de soulager les peines qui découlent de la maladie. Cependant, à côté des soins cliniques indispensables, il faut montrer une capacité concrète à aimer parce que les malades ont besoin de compréhension, de réconfort, et d’un encouragement et d’un accompagnement constant. Les personnes âgées en particulier doivent être aidées à parcourir de façon consciente et humaine la dernière traite de leur existence terrestre, pour se préparer sereinement à la mort, qui, nous, chrétiens, le savons, est le passage vers les bras du Père céleste plein de tendresse et de miséricorde.

Je voudrais ajouter que cette sollicitude pastorale nécessaire envers les malades âgés ne peut pas ne pas impliquer les familles. Il est en général opportun de faire ce qui possible afin que ce soient les familles elles-mêmes qui les accueillent et qui s’en chargent avec une affection reconnaissante, pour que les personnes âgées malades puissent passer la dernière période de leur vie chez elles et se préparer à la mort dans un climat de chaleur familiale. Même lorsque l’hospitalisation dans une structure sanitaire devient nécessaire, il est important que soit conservé le lien entre le patient et ceux qui lui sont chers et avec son milieu. Dans les moments les plus difficiles, que le malade, soutenu par les soins pastoraux, soit encouragé à trouver la force d’affronter cette dure épreuve dans la prière et avec le réconfort des sacrements. Qu’il soit entouré de frères dans la foi, disposés à l’écouter et à partager ses sentiments. C’est là en vérité le véritable objectif du soin « pastoral » des personnes âgées spcialement lorsqu’elles sont malades, et encore plus si elles le sont gravement.

A différentes occasions, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, qui, spécialement pendant sa maladie a offert un témoignage exemplaire de foi et de courage, a exhorté les experts scientifiques et les médecins à s’engager dans la recherche pour prévenir et soigner les maladies liées au vieillissement, sans jamais céder à la tentation de recourir à des pratiques abrégeant la vie âgée et malade, des pratiques qui se révèleraient être de fait des formes d’euthanasie. Que les scientifiques, les chercheurs, les médecins et les infirmiers, mais aussi les politiciens, les adminsitrateurs et les agents pastoraux n’oublient pas que « la tentation de l’euthanasie apparaît comme l’un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse surtout dans la société du bien être » (Evangelium vitae, 64). La vie de l’homme est un don de Dieu, que nous sommes tous appelés à toujours protéger. Ce devoir concerne aussi les agents de santé, dont la mission spécifique est de se faire « ministres de la vie », dans toutes ses phases, particulièrement celles qui sont marquées par la fragilité liée à l’infirmité. Il faut un engagement général pour que la vie humaine soit respectée non seulement dans les hôpitaux catholiques, mais dans tous les lieux de soins.

Pour les chrétiens, c’est la foi dans le Christ qui éclaire la maladie et la condition de la personne âgée malade, comme tout autre événement et toute phase de l’existence. En mourant sur la croix, Jésus a donné à la souffrance humaine une valeur et une signification transcendantes. Face à la souffrance et à la maladie, les croyants sont invités à ne pas perdre leur sérénité, parce que rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de l’amour du Christ. En lui et avec lui, il est possible d’affronter et de surmonter toute épreuve physique et spirituelle, et, justement au moment de la plus grande faiblesse, de faire l’expérience des fruits de la rédemption. Le Seigneur ressucité se manifeste dans ceux qui croient en lui, comme le Vivant, qui transforme l’existence en donnant un sens salvifique aussi à la maladie et à la mort.

Chers frères et soeurs, en invoquant sur chacun de vous et sur votre travail quotidien la protection maternelle de Marie, Salus infirmorum, et des saints qui ont passé leur vie au service des malades, je vous exhorte à travailler toujours à la diffusion de « l’évangile de la vie ». Avec de tels sentiments, je vous accorde de tout cœur la Bénédition apostolique, en l’étendant volontiers à ceux qui vous sont chers, à vos collaborateurs et particulièrement aux personnes âgées malades.

[© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana –
Traduction réalisée par Zenit]

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ZENIT Staff

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