Jubilé de la Garde suisse : Concert exceptionnel en mémoire de S. Nicolas de Flüe

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Impressions de l’abbé d’Einsiedeln

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ROME, Dimanche 7 mai 2006 (ZENIT.org) – Les célébrations des 500 ans de fondation de la Garde suisse pontificale ont été accompagnées de concerts exceptionnels à Rome, dont une remarquable interprétation de la « Légende dramatique » de Arthur Honegger sur la vie de saint Nicolas de Flüe, jeudi 5 mai, en l’église Saint-Ignace, en présence de l’abbé de la prestigieuse abbaye bénédictine d’Einsideln, le P. Martin Werlen, et de centaines de Suisses parmi les milliers de pèlerins du Jubilé.

Le P. Werlen est en effet président de l’Association pour les 500 ans de la Garde suisse. Une longue ovation debout a répondu à cette exécution exceptionnelle.

Le P. Werlen a confié ses impressions à Zenit à l’issue du concert : il y a vu un « événement musical extraordinaire », dans cette « magnifique église », un « magnifique cadeau pour le 500e anniversaire de la Garde suisse pontificale » et il a exprimé un « grand merci » à la fondation « Pro Musica e Arte sacra », organisatrice de l’événement.

Son « sentiment de gratitude » allait aussi au « chant des jeunes » alliés à « l’armée » qui jouait et à « saint Nicolas qui veille »: les exécutants étaient en effet l’ensemble des chœurs du gymnase d’Olten, le Brass-ensemble de la Swiss Army Concert Band, sous la direction de Fredi Fluri et avec la voix de Franziskus Abgottspon comme récitant.

Pour le P. Werlen, le message de saint Nicolas, transmis par l’œuvre d’Honegger, n’est pas seulement « pour les Suisses », mais aussi « pou tous les Peuples » : un soldat est « au service de la paix et de la justice ».

Ainsi, l’événement n’était « pas seulement musical » mais avait, du fait du contenu de l’œuvre, « une densité chrétienne et humaine énormes » où s’exprimaient « l’histoire de l’homme ».

« Il est très intéressant que des jeunes aient pu interpréter cette œuvre de cette façon : il est impossible de l’interpréter sans entrer dans cette histoire chrétienne et humaine. Cela a demandé aux jeunes une grande discipline, d’autant plus qu’ils l’ont interprété par cœur, sans texte ! Il y a encore deux semaines, 80 % d’entre aux auraient probablement dit qu’ils n’allaient pas y arriver… Mais ce soir, on a pu constater le résultat ! Le public a répondu : il était très présent ! »

Un écho des paroles de Beat Fischer, jusqu’à l’an dernier co-commandant de l’Armée suisse, qui a conduit la « Marche » commémorative le long de la voie Francigena à Rome depuis Bellinzona. Il disait combien il avait été touché « en tant qu’homme, en tant que chrétien, en tant que soldat, en tant que Suisse ».

Le texte original en français a été écrit par Denis de Rougemont (1905-1985). L’œuvre a été écrite pour l’exposition nationale de 1939, mais la Première n’a eu lieu qu’en 1941, en raison du déclenchement de la seconde guerre mondiale : son actualité n’en était que plus saisissante.

Cette « légende » exprime en effet l’importance religieuses et nationale du « Père de la Confédération helvétique », saint Nicolas de Flüe (1417-1487), père de famille, ermite, artisan de paix, canonisé par le pape Pie XII au lendemain de la guerre, en 1947.

Elle manifeste le combat spirituel et le déchirement intérieur d’un père de famille voué à une vie d’ermite et d’intercesseur pour l’unité spirituelle et politique de sa Nation, ancrée dans une spiritualité profonde.

Il est aussi le saint patron de la Garde suisse (qui le fête le 25 septembre), aux côtés de saint Martin et saint Sébastien.

Cette composition est le fruit de la collaboration enthousiaste entre le librettiste et le compositeur. L’œuvre a été réalisée par Arthur Honegger (1892-1955) deux mois après le « Roi David » et « Jeanne d’Arc ».

La forme originale de l’œuvre s’inspire de l’oratorio et de la musique de scène, avec de saisissants dialogues musicaux entre chœur, récitant, orchestre.

Deux autres concerts ont eu lieu vendredi 5 mai, en la salle Paul VI du Vatican, avec l’exécution du « Te Deum » et du « Carmen secolare – de l’Amour » de Theo Flury, moine d’Einsideln, et samedi soir, 6 mai, en l’église Saint-Ignace, pour l’année Mozart et Haydn.

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ZENIT Staff

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