ROME, Dimanche 30 avril 2006 (ZENIT.org) – « Dans un monde façonné par les processus accélérés de la mondialisation », l’enfant a avant tout « besoin d’être exposé à l’amour », affirme le pape.

Benoît XVI a adressé un message (publié vendredi 28 avril par la salle de presse du Saint-Siège, cf. www.vatican.va) à Mary Ann Glendon, présidente de l’Académie pontificale des Sciences sociales ainsi qu’à ses membres, réunis en assemblée plénière sur le thème : « Une enfance qui disparaît ? La solidarité avec les enfants et les jeunes à une époque troublée ».

Le pape constate un « déclin d’amour et d’espérance » qui explique une baisse du taux de natalité dans les pays développés, et un abandon des enfants et des jeunes qui semblent être davantage « tolérés » que réellement « aimés ».

Benoît XVI a rappelé que « nous assistons, à un niveau mondial, et en particulier dans les pays développés, à deux tendances … : d’un côté une augmentation de l’espérance de vie et de l’autre une baisse du taux de natalité ».

Le pape reconnaît que « cette situation est le résultat de causes multiples et complexes… mais les racines ultimes peuvent être considérées comme morales et spirituelles ».

Benoît XVI estime que ces racines sont « liées à un manque inquiétant de foi, d’espérance, et, il est vrai, d’amour ».

« C’est peut-être à cause de ce manque d’amour créatif et tourné vers l’avenir que de nombreux couples choisissent aujourd’hui de ne pas se marier, que tant de mariages échouent, et que les taux de natalité ont diminué de manière importante », s’interroge le pape.

« Ce sont les enfants et les jeunes qui ressentent souvent les premiers les conséquences de ce déclin d’amour et d’espérance », ajoute le pape.

« Souvent, au lieu de se sentir aimés et chéris, ils semblent être simplement tolérés », poursuit-il.

Le pape déplore l’absence de « direction morale » de la part des adultes.

« Dans un monde façonné par les processus accélérés de la mondialisation, ils ne sont souvent exposés qu’à des visions matérialistes de l’univers, de la vie et de l’épanouissement humain », déclare-t-il.

Les enfants et les jeunes « ont avant tout besoin d’être exposés à l’amour », affirme Benoît XVI.

Il faut les aider à « choisir un projet de vie orienté vers un bonheur authentique, capable de faire la différence entre la vérité et le mensonge, le bien et le mal, la justice et l’injustice, le monde réel et le monde de la ‘réalité virtuelle’ ».

Benoît XVI demande à l’Académie pontificale des Sciences sociales de considérer avec une attention particulière la question de la « liberté humaine ».

« La liberté intérieure est en effet la condition pour une croissance humaine authentique », explique le pape.

S’ils n’ont pas cette liberté intérieure, les jeunes peuvent « se décourager ou se rebeller et leur immense potentiel humain se détourne des défis passionnants de la vie ».

Le pape encourage également l’Académie à considérer « l’opposition fondamentale entre le péché et la grâce qui englobe tous les autres conflits qui troublent le cœur humain », et la nécessité de transmettre la foi aux nouvelles générations, car la foi « ancre tout effort humain pour construire la civilisation de l’amour dans la révélation de Dieu le Créateur, la création de l’homme et de la femme à son image, et la victoire du Christ sur le mal et la mort ».