ROME, Vendredi 28 octobre 2005 (ZENIT.org) – A la fin du Synode des évêques sur l’Eucharistie, qui s’est achevé dimanche 23 octobre, les pères synodaux ont rédigé une liste de 50 propositions (dont le texte officiel est en latin) destinées au pape Benoît XVI. Celui-ci a autorisé la publication d’une version non officielle en italien de ces propositions. Nous proposons ci-dessous la traduction des propositions 6 à 10.

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Proposition 6

L’adoration eucharistique

Le Synode des Evêques, reconnaissant les multiples fruits de l’adoration eucharistique dans la vie du peuple de Dieu dans de si nombreuses parties du monde, encourage fortement le maintien et la promotion, selon les traditions, aussi bien de l’Eglise latine que des Eglises orientales, de cette forme de prière, recommandée si souvent par le vénérable serviteur de Dieu, le pape Jean-Paul II. Il reconnaît que cette pratique naît de l’action eucharistique – qui est en soi le plus grand acte d’adoration de l’Eglise, qui permet aux fidèles de participer pleinement, consciemment, activement et de manière fructueuse au sacrifice du Christ selon le désir du Concile Vatican II – et y reconduit. Ainsi vécue, l’adoration eucharistique soutient les fidèles dans leur amour et le service chrétien envers les autres et promeut une plus grande sainteté personnelle et des communautés chrétiennes. En ce sens, le renaissance de l’adoration eucharistique, y compris parmi les jeunes, apparaît aujourd’hui comme une caractéristique prometteuse de nombreuses communautés. Pour cette raison, afin de favoriser la visite au Très Saint Sacrement, veillons à ce que, dans la limite du possible, les églises dans lesquelles est présent le Saint Sacrement restent ouvertes.
Que la pastorale aide les communautés et les mouvements à connaître la juste place de l’adoration eucharistique pour nourrir une attitude d’émerveillement face au grand don de la présence réelle du Christ. En ce sens, l’adoration eucharistique est encouragée également dans l’itinéraire de préparation à la première communion.
Pour promouvoir l’adoration, il convient de donner une reconnaissance particulière aux instituts de vie consacrée et aux associations de fidèles qui s’y consacrent de façon spéciale et sous différentes formes, les aidant afin que la dévotion eucharistique devienne plus biblique, liturgique et missionnaire.


Eucharistie et sacrements

Proposition 7

Eucharistie et sacrement de la réconciliation

L’amour pour l’Eucharistie conduit à apprécier toujours davantage le sacrement de la Réconciliation, dans lequel la bonté miséricordieuse de Dieu permet un nouveau commencement de la vie chrétienne et montre la relation intrinsèque existant entre le baptême, le péché et le sacrement de la Réconciliation. L’état de grâce est nécessaire pour recevoir dignement l’Eucharistie.
L’évêque a la tâche, d’une grande importance pastorale, de promouvoir dans le diocèse une récupération décisive de la pédagogie de la conversion qui naît de l’Eucharistie et de favoriser pour cela la confession individuelle fréquente. Les prêtres quant à eux, doivent se consacrer généreusement à l’administration du sacrement de la pénitence.
Le Synode recommande vivement aux évêques de ne pas permettre dans leurs diocèses le recours aux absolutions collectives, sauf dans les situations objectivement exceptionnelles établies par le Motu Proprio Misericordia Dei du pape Jean-Paul II le 7 avril 2002. Que les évêques veillent par ailleurs à ce qu’il y ait dans chaque église des lieux adaptés aux confessions (cf. CIC 964 § 2). Il est recommandé à l’évêque de nommer le pénitencier.
Dans cette perspective il faudrait également approfondir les dimensions de la réconciliation déjà présentes dans la célébration eucharistique (cf. CCC 1436), en particulier le rite pénitentiel, afin que l’on puisse y vivre de vrais moment de réconciliation.
Les célébrations pénitentielles non sacramentelles mentionnées dans le rituel du sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation peuvent réveiller le sens du péché et former un esprit de pénitence et de communion dans les communautés chrétiennes, préparant ainsi les cœurs à la célébration du sacrement. Le renouveau de la spiritualité eucharistique peut être l’occasion d’approfondir la compréhension et la pratique des indulgences. Ce Synode rappelle que les évêques et les curés peuvent demander à la Pénitencerie Apostolique l’indulgence plénière pour célébrer différentes événements et anniversaires. Le Synode encourage une catéchèse renouvelée sur les indulgences.


Proposition 8

Eucharistie et sacrement du mariage

Dans l’Eucharistie s’exprime l’amour de Jésus Christ qui aime l’Eglise comme son épouse, jusqu’à donner Sa vie pour elle. L’Eucharistie corrobore inlassablement l’unité et l’amour indissoluble de tout mariage chrétien.
Nous voulons faire sentir notre proximité spirituelle particulière à tous ceux qui ont fondé leur famille sur le sacrement du mariage. Le Synode reconnaît la mission unique de la femme dans la famille et dans la société et encourage les conjoints afin que, bien intégrés dans leur paroisse et parfois insérés dans de petites communautés, mouvements et associations ecclésiaux, ils accomplissent des cheminements de spiritualité matrimoniale nourrie par l’Eucharistie.
La sanctification du dimanche se fait également dans la vie familiale. Pour cette raison la famille, comme « Eglise domestique » doit être considérée comme un domaine fondamental par la communauté chrétienne. C’est la famille qui initie les enfants à la foi ecclésiale et à la liturgie, surtout à la Messe.


Proposition 9

Eucharistie et polygamie

La nature du mariage exige que l’homme soit lié de manière définitive à une seule femme et inversement. Dans ce contexte, il convient d’aider les polygames qui s’ouvrent à la foi chrétienne à intégrer leur projet humain dans la nouveauté et la radicalité du message du Christ. En tant que catéchumènes, le Christ les rejoint dans leur situation spécifique et les appelle aux renoncements et aux ruptures nécessaires à la communion, qu’un jour ils pourront célébrer à travers plusieurs sacrements, surtout à travers l’Eucharistie.
L’Eglise les accompagnera entre temps avec une pastorale empreinte de douceur et de fermeté.


Proposition 10

Modalité des Assemblées dominicales dans l’attente d’un prêtre

Dans les pays dans lesquels la pénurie de prêtres et les grandes distances rendent pratiquement impossible la participation à l’Eucharistie dominicale, il est important que les communautés chrétiennes se rassemblent pour louer le Seigneur et faire mémoire du Jour qui Lui est consacré en communion avec l’Evêque, avec toute l’Eglise particulière et l’Eglise universelle. Il est également très important de préciser la nature de l’engagement des fidèles à participer à ces assemblées dominicales.
Que l’on veille à ce que la liturgie de la Parole organisée avec le soutien d’un diacre ou d’un responsable de la communauté auquel ce ministère a été légalement confié par l’autorité compétente, se déroule selon un rite spécifique approuvé à cet effet. Pour ne pas priver les fidèles trop longtemps de la communion eucharistique, les prêtres s’efforceront de visiter fréquemment ces communautés. Il incombe aux évêques et aux Conférences épiscopales de réglementer la possibilité de distribuer la communion.
Il faudra éviter toute confusion entre célébration de la Messe et assemblée dominicale dans l’attente d’un prêtre. Pour cette raison on ne se lassera pas d’encourager les fidèles à se re ndre, dans la mesure du possible, là où la Messe est célébrée.
Que les Conférences épiscopales veillent à mettre à disposition du matériel approprié expliquant le sens de la célébration de la Parole de Dieu avec la distribution de la communion, et les principes qui la règlementent.