ROME, Lundi 17 octobre 2005 (ZENIT.org) – Un jeune laïc bosniaque, Ivan Merz, bienheureux « eucharistique », a été présenté au synode par Mgr. Franjo Komarica, évêque de Banja Luka, en Bosnie-Herzégovine.

Mgr Komarica évoquait Ivan Merz, béatifié par Jean-Paul II, à propos du thème « Eucharistie et paix » (Instrumentum Laboris nn. 76, 83 et 84).

Authentique européen chrétien
« Parmi les nombreux noms de saints de tous les siècles cités par l’Instrumentum Laboris, il y a un jeune laïc, le bienheureux Ivan Merz. Et cela, naturellement, non sans raison. Vu son actualité, je désire donner quelques informations le concernant. Né à Banja Luka, en Bosnie Herzégovine, vers la fin du XIXe siècle, il a vécu seulement 32 ans et est mort à Zagreb en 1928, professeur et enseignant des jeunes et des laïcs chrétiens », rappelait Mgr Komarica.

Il faisait observer: « Vue son origine multiculturelle, son éducation intellectuelle, sa formation et son activité spirituelle, il réunit en une seule personne une série de peuples et d’États d’Europe que sont la Bosnie et Herzégovine, la Croatie, la République tchèque, l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, la France et l’Italie ».

« Authentique européen chrétien disposant d’une instruction supérieure reçue à Vienne et à Paris, il a réussi à harmoniser la science et la foi. Il est devenu un apôtre inlassable de la foi vivante et de l’amour du Christ, de l’Église et du Successeur de Pierre, notamment grâce à l’Action catholique, instituée par le Pape Pie XI. Quarante ans avant le Concile Vatican II, il a rendu témoignage par son exemple et assuré la promotion de nombreux points qui auraient été repris par la doctrine conciliaire en matière de liturgie et à propos des laïcs », soulignait encore Mgr Komaricac.

Bouffée d’air frais
Il évoquait sa béatification en disant: « À l’occasion de sa béatification, célébrée voici deux ans, le Saint-Père Jean-Paul II déclara: “à l’école de la liturgie (...) Ivan Merz grandit jusqu’à la plénitude de la maturité chrétienne et il devint l’un des promoteurs du renouveau liturgique dans sa patrie. En participant à la Messe, en se nourrissant du Corps du Christ et de la Parole de Dieu, il trouva l’impulsion pour devenir l’apôtre des jeunes. Ce n’est pas un hasard s’il choisit pour devise ‘Sacrifice-Eucharistie-Apostolat’”. Le Pape Jean-Paul II souligna que “le nom d’Ivan Merz a représenté un programme de vie et d’action pour toute une génération de jeunes catholiques. Il doit continuer à l’être aujourd’hui!”. De nos jours, la figure du bienheureux Ivan Merz est une véritable découverte, une authentique bouffée d’air frais, et pas seulement pour l’Église en Europe ».

Mes curés assassinés
Il faisait observer l’importance de ce témoignage des martyrs: « Dans le pays natal du bienheureux Ivan Merz, la Bosnie et Herzégovine, pendant des siècles, et jusqu’à une époque récente, les catholiques ont dû subir des humiliations et des persécutions répétées du fait de leur fidélité au Christ, surtout au Christ présent dans l’Eucharistie, ainsi qu’au Successeur de Pierre. Au cours des dernières guerres, dans les années 90, plus de la moitié des catholiques a été chassée du pays et la majeure partie d’entre eux n’a pas encore pu y retourner. Dans mon seul diocèse, plus des deux tiers des fidèles, personnes pacifiques et artisans de la réconciliation ont été exterminés sans raison et ce avec l’appui des représentants de la Communauté internationale. Presque un cinquième de mes curés (7) ont été assassinés - nombre auquel il convient d’ajouter un religieux et une religieuse - parce qu’ils ont révélé la réconciliation et l’amour de l’ennemi, et les ont prêchés et témoignés inlassablement. Et parce que, avec leurs fidèles, bien que les églises aient été détruites, ils ont célébré régulièrement la Messe. Ces témoins authentiques de la fidélité au Christ, à l’Église, à l’Évangile vécu et à leur service sacerdotal ont scellé de leur sang leur foi indestructible dans la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie ».

« Nous voulons croire, concluait Mgr Komarica, que les sacrifices sanglants de nos prêtres et de nos religieux, tout comme le sacrifice de nombre des fidèles laïcs d’une authentique “Église crucifiée” du présent en Europe, unis à l’unique sacrifice de Jésus-Christ, sont féconds en vue de la réconciliation si souhaitable, pour une paix juste et pour le salut de nombreuses personnes de ma patrie et d’ailleurs ».