Les douze tables sont disposées le long de la Sixtine, sur deux rang à droite, au nord, et deux rang à gauche, au sud : c’est la disposition d’un véritable chœur liturgique, devant les fresques représentant en parallèle au sud des scènes de la vie de Moïse et au nord, du côté de la tribune, de la vie de Jésus.

En entrant, les cardinaux ont accédé à ce chœur rehaussé au sol tapissé de moquette marron clair, par une rampe d’une dizaine de mètres, qui s’élève depuis le narthex de la Sixtine vers le chœur.

Puis ils sont passés de part et d’autre du lutrin où le diacre a déposé l’Evangéliaire où les cardinaux ont ensuite juré le secret. L’Evangile trône ainsi au milieu des cardinaux comme la présence visible du Christ, Verbe de Dieu fait chair : on pense à cette image du concile Vatican II.

Au fond, sur l’autel, un grand crucifix de bois dont le flanc laisse jaillir le sang. De part et d’autre trois grands candélabres aux six cierges allumés. Trois chaises de bois tapissées couleur marron glacé comme les tables,- couronnées de rouge – pour le doyen du collège des cardinaux, qui présidait la célébration revêtu d’une étole rouge et or, et à sa droite Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales, et Mgr franco Camaldo, cérémoniaire.

A sa place, chaque cardinal a trouvé le rituel liturgique vert pour le conclave, l’« Ordo rituum conclavis », en latin et en italien, la constitution apostolique de Jean-Paul II pour la vacance du siège apostolique et l’élection du pontife romain de 1996, « Universi Dominici Gregis », un sous-main de la même pourpre cardinalice, un bréviaire et son nom sur un bristol blanc.

En entrant de la Sixtine, les cardinaux ont trouvé à leur droite l’orgue suisse amovible offert à la Sixtine en l’an 2000 par le Lichtenstein et dû à un facteur d’orgue suisse.

A gauche ils ont trouvé le poêle qui a vu quatre conclaves depuis 1939 : la date est inscrite dans la fonte de ce cylindre d’un mètre de haut, car il a été utilisé pour la première fois pour l’élection du successeur de Pie XI, en mars 1939. C’est là que sont brûlés les bulletins après le dépouillement de chaque scrutin : ils sont introduits dans l’ouverture supérieure, tandis qu’en dessous une autre ouverture sert à allumer le feu. Il a été utilisé en octobre 1958, pour élire le successeur de Pie XII, Jean XXIII, en juin 1963 pour élire son successeur, Paul VI, en août 1978, pour l’élection de Jean-Paul Ier et en octobre de la même année pour celle de Jean-Paul II.

Chaque cardinal les dépose sur un plateau et il est ensuite glissé dans une urne d’argent - utilisée pour la première fois - .

Un conduit de cuivre doublé à la base d’un autre conduit de cuivre conduit à un poêle électrique chargé de réchauffer l’air pour que la cheminée tire correctement.

D’autre part, invisible, un système de brouillage des téléphones portables a été mis au point par la gendarmerie du Vatican dans la chapelle.

La technique la plus rudimentaire et la plus sophistiquée côtoient ainsi des chefs d’œuvres : le conduit, soutenu par un échafaudage de tubes, passe par un vitrail de la Sixtine au-dessus de la fresque du Testament et de la mort de Moïse, peinte par Signorelli (Cf. Deutéronome 33, 34), puis dans la lunette, entre les ancêtres du Christ, Achim et Eliud, nommés par la Généalogie de saint Matthieu, et qui ont permis la venue du Rédempteur, et entre les papes S. Denis et S. Etienne Ier (les papes étant représentés dans les niches entre les fenêtres).

La Chapelle Sixtine a été érigée en 1470 par l’architecte Giovanni de’ Dolci pour le pape Sixte IV qui a donné son nom à la chapelle et dont les armoiries ornent les tentures en trompe l’œil de toute la chapelle.

Une visite de la Sixtine est possible durant le conclave, mais uniquement virtuelle, en ligne, sur le site du Vatican, à l’adresse : http://mv.vatican.va/2_IT/pages/x-Pano/CSN/Visit_CSN_Main.html

« Trouver ce que Dieu attend de nous » : le conclave, par le card. Lustiger

ROME, Dimanche 17 avril 2005 (ZENIT.org) – Trois signes peuvent faire comprendre le sens du « conclave », explique le cardinal Lustiger. Ils sont voulus par Jean-Paul II dans sa constitution apostolique « Universi Dominici Gregis » (« Le pasteur de tout le troupeau du Seigneur »), sur la vacance du siège apostolique et l’élection du pontife romain. Ces signes sont : la majorité « des deux tiers » pour l’élection, le lieu – la Chapelle Sixtine -, et l’habit des cardinaux en conclave. Autant de signes pour aider les cardinaux à « trouver ce que Dieu attend » d’eux.