Mais un instant, on avait cru, place Saint-Pierre, à une fumée blanche. La surprise et l’émotion étaient à leur comble, les applaudissements s’élevaient déjà, quand une irréfutable fumée noire a barré le ciel de ses volutes poussées par le vent d’ouest vers la place. D’ailleurs, la cloche promise était restée muette.

A partir de 18 h 30 la caméra du centre télévisuel du Vatican a commencé à montrer alternativement la foule, qui se reconnaissait sur écrans géants et saluait d’un grand mouvement du bras, et le conduit de la Sixtine, avec son chapeau chinois caractéristique, qui se détache sur la pente du toit de tuiles, et solidement maintenu par trois câbles, en cas de coup de vent.

On en sait combien de temps la méditation a duré en ce premier jour de conclave, ni donc à quelle heure Mgr Marini et le cardinal Spidlik se sont retirés, laissant les cardinaux « sous clef » : l’œil de la caméra s’est fermé après « l’Extra omnes » et la sortie des participants de cette impressionnante liturgie.

Vers 18 heures, la place Saint-Pierre a été progressivement noircie par la foule qui attendait le résultat du premier scrutin. Et les caméras des cinq continents, depuis les toits alentour restaient braquées sur le tuyau de cheminée le plus fameux du monde.

Les Romains, les pèlerins, les religieux de toute nation et de toute vêture, ont ensuite progressivement reflué vers le fleuve, dans les rues adjacentes tandis que la Via della Conciliazione était rouverte à la circulation. Lentement, seul ou en groupe, on se retirait avec la sensation forte de cette première émotion, tandis que les télévisions et les radios se mettaient en quête de commentaires « à chaud », dans leurs langues.

Lors de la procession, et du serment solennel, plusieurs cardinaux malades étaient aidés dans leur marche et la journée a été certainement lourde pour eux.

Après la méditation, le rituel prévoit que les cardinaux traitent de matières urgentes et votent, et envoient le signal - « Urbi et Orbi ! » -, puis se séparent après le chant de l’antienne mariale « Sub Tuum Praesidium ».

« Trouver ce que Dieu attend de nous » : le conclave, par le card. Lustiger

ROME, Dimanche 17 avril 2005 (ZENIT.org) – Trois signes peuvent faire comprendre le sens du « conclave », explique le cardinal Lustiger. Ils sont voulus par Jean-Paul II dans sa constitution apostolique « Universi Dominici Gregis » (« Le pasteur de tout le troupeau du Seigneur »), sur la vacance du siège apostolique et l’élection du pontife romain. Ces signes sont : la majorité « des deux tiers » pour l’élection, le lieu – la Chapelle Sixtine -, et l’habit des cardinaux en conclave. Autant de signes pour aider les cardinaux à « trouver ce que Dieu attend » d’eux.