90e anniversaire du génocide arménien : « Ne pas oublier »

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Déclaration de la Conférence des Eglises Européennes

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ROME, Mardi 26 avril 2005 (ZENIT.org) – « Les horribles crimes commis en connexion avec le génocide arménien ne devraient jamais être oubliés », déclare la Conférence des Eglises Européennes (KEK, cf. http://www.cec-kek.org) à l’occasion du 90ème anniversaire du génocide arménien, dans ce communiqué :

Le Présidium de la Conférence des Eglises Européennes a publié la déclaration publique suivante à l’occasion du 90ème anniversaire du génocide arménien:

« Le 24 avril 2005 la population arménienne commémorera le 90ème Anniversaire du génocide perpétré sous l’Empire ottoman. Lors de cette commémoration, la Conférence des Eglises européennes (KEK) sera représentée par son Président, le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, Président de la Fédération des Eglises protestantes de France.

Le Présidium de la Conférence des Eglises Européennes, réuni à Västerås (Suède) du 6 au 10 avril 2005, adhère aux déclarations faites à plusieurs reprises par Sa Sainteté Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens et par le Catholicos Aram I: les horribles crimes commis en connexion avec le génocide arménien ne devraient jamais être oubliés. La culpabilité doit être reconnue et la vérité dite. Un examen critique de son propre passé historique ouvre la voie au pardon, à la guérison de l’amertume des mémoires et à la construction d’un avenir commun.

A l’instar du Conseil œcuménique des Eglises, le Présidium de la KEK invite toutes ses Eglises membres à ‘faire du 24 avril une Journée du souvenir en commémoration du génocide arménien et envisager d’autres mesures à prendre en relation avec le 90ème Anniversaire du génocide arménien’. Partout en Europe et au-delà, les Eglises peuvent jouer un rôle important: offrir une plate-forme de rencontre et soutenir des projets allant dans le sens de la réconciliation.

Le Présidium demande instamment au gouvernement turc d’initier entre les peuples turc et arménien un processus de réconciliation impliquant la reconnaissance de la culpabilité et la proclamation de la vérité. A cet égard, la Conférence des Eglises Européennes se félicite de la déclaration du Premier Ministre, Monsieur Erdogan, annonçant l’ouverture des archives turques. Il est important que des chercheurs arméniens, turcs et indépendants aient un libre accès à cette documentation.

Nous recommandons vivement au gouvernement turc de réunir les conditions nécessaires à l’ouverture – tant dans la sphère publique qu’au sein des institutions éducatives – d’un débat libre et honnête sur les atrocités, les déportations et les massacres dont la population arménienne a été victime.

Il y a lieu de noter toutefois que les atrocités commises sur le territoire de l’actuelle Turquie, ne visaient pas uniquement la population arménienne, mais aussi d’autres minorités chrétiennes et ethniques.

Le 1er octobre 2005 commenceront des négociations entre l’Union européenne et la Turquie en vue de l’accession de la Turquie au sein de l’UE. Comme la Conférence des Eglises Européennes l’a déjà précisé le 3 octobre 2004, les critères de Copenhague doivent être remplis et les négociations en vue de l’accession accompagnées d’une élaboration honnête de l’histoire (notamment en ce qui concerne la relation de la Turquie avec ses pays limitrophes) incluant la reconnaissance des blessures et offenses infligées. Il s’agit là d’une condition préalable à toute guérison des mémoires et à une véritable réconciliation au sein de la société, ce qui n’a pas encore eu lieu en Turquie. La relation avec le peuple arménien et d’autres minorités chrétiennes et ethniques revêt, à cet égard, une importance particulière.

La Conférence des Eglises Européennes continuera à suivre de près les négociations entre l’Union européenne et le gouvernement turc. L’UE est une communauté d’Etats fondée sur le respect des droits de la personne, la démocratie et l’Etat de droit; les documents que l’UE s’est engagée à respecter font référence aux valeurs de justice et de paix, de solidarité et de pluralisme, de réconciliation et de tolérance, de liberté d’expression et de respect mutuel; des efforts sont actuellement déployés pour que ces valeurs fassent partie intégrante de la vie au quotidien. L’engagement de la Turquie à appliquer ces valeurs – eu égard notamment à ses minorités et aux relations avec ses pays limitrophes – sera une condition préalable à son accession au sein de l’Union européenne. »

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ZENIT Staff

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