L'épidémie du virus de Marburg, fièvre hémorragique fort similaire à celle provoquée par le virus d'Ebola, s'est étendue de la province septentrionale angolaise de Uige à la capitale Luanda, où ont été enregistrés cinq cas de contamination, selon les autorités sanitaires locales, indique de son côté l’agence missionnaire italienne Misna.

Parmi les victimes – jusqu'à présent 98 morts confirmés par les autorités, en majorité des enfants – figure aussi, souligne Misna, une pédiatre italienne, Maria Bonino, volontaire de l'association des Médecins avec l'Afrique Cuamm.

« Le docteur Bonino a payé le prix de sa vie son service prêté avec humilité et détermination aux populations de la province d'Uige qui versent dans une situation de crise dramatique suite à l'aggravation de l'épidémie de fièvre de Marburg, qui a touché la région et dont la cause, longtemps inconnue, n'a été identifiée qu'il y a quelques jours », explique l'association italienne dans un communiqué.

La pédiatre travaillait depuis 22 ans comme volontaire en Afrique, ayant passé ces deux dernières années au service de pédiatrie de l'hôpital provincial de Uige. « En ce moment mes pensées vont vers Maria, qui est restée à Uige pour soigner les enfants jusqu'à ce que la maladie ne l'ait gravement frappée. Nous sommes tous proches de sa famille et des volontaires qui se trouvent encore sur place et doivent faire face à cette grave urgence. Nous confirmons la poursuite de nos activités en Angola en faveur des populations locales », a déclaré le P. Luigi Mazzucato, directeur de Médecins pour l'Afrique Cuamm.

Les caractéristiques du virus de Marburg – dont l'origine du nom est la ville allemande où il fut identifié en 1967 – sont similaires à celles de l'Ebola, bien que le taux de mortalité résulte inférieur. Il se transmet par contact avec la personne infectée ou avec ses fluides organiques; le temps d'incubation varie de trois à neuf jours et aucun vaccin ni médicament n'existe pour lutter contre la maladie.

Selon le ministre de la Santé angolais, la fièvre s'est diffusée dans la province de Uige à la fin du mois d'octobre 2004, mais les premières signalisations ne sont parvenues aux autorités nationales que le mois dernier. Hier la Commission européenne a annoncé depuis Bruxelles une intervention d'urgence, d'un montant d'un demi million d'euros pour faire face à cette épidémie mortelle. Un communiqué précise que cette somme sera utilisée pour la fourniture de gants et de blouses de protection, mais aussi de produits pour la purification de l'eau et des antibiotiques. L'aide européenne, allouée par le biais de l'office humanitaire de la Commission (ECHO), sera acheminée par la section espagnole de "Médecins sans frontières".

« Il y a un besoin d'une aide prompte et concrète, il faut rétablir les mesures de sécurité nécessaires pour permettre aux opérateurs sanitaires d'assister la population locale », a déclaré à la même agence le docteur Anna Talani, membre de la direction de l'association Médecins avec l'Afrique-Cuamm de Padoue.