L’Eglise doit s’évangéliser elle-même et donner l’Evangile au monde, par le card. Backis

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 novembre 2004 (ZENIT.org) – L’Eglise doit s’évangéliser elle-même et donner l’Evangile au monde, a recommandé le cardinal Audrys Juozas Backis, archevêque de Vilnius, le 11 novembre, lors du congrès organisé par le Symposium des évêques d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et par la Conférence des évêques d’Europe (CCEE) dans un conférence intitulée « Evangélisation en Europe ».

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« En Europe vivent quelque 560 millions de chrétiens, dont la moitié de catholiques », a rappelé le cardinal et, « lorsqu’en 1989, les portes de la prison soviétique se sont ouvertes, (…) nous avons découvert un monde sécularisé, une société de consommation semblable à un supermarché avec tout l’assortiment de valeurs et de pseudo-valeurs, fruits du relativisme ».

Le cardinal Backis a expliqué que « l’Evangélisation constitue la mission essentielle de l’Eglise. Evangéliser est en effet la grâce et la vocation propre de l’Eglise, son identité la plus profonde », et, comme le précise l’exhortation apostolique « Ecclesia in Europa », c’est surtout une invitation à repartir du Christ, pour proclamer la bonne nouvelle aux hommes de notre société, de notre temps ».

Le cardinal lituanien a évoqué les espérances qui animaient l’Eglise juste après la chute du communisme avant d’ajouter: « Nous nous sommes rapidement rendu compte que manquait la rencontre primordiale avec le Christ, l’adhésion à la personne de Jésus ».

« On a besoin d’une nouvelle annonce pour qui est déjà baptisé », diagnostiquait le cardinal Backis, parce que « tant d’Européens contemporains pensent savoir ce qu’est le christianisme, mais ne le connaissent pas réellement. Beaucoup de baptisés vivent comme si le Christ n’existait pas. Il y a profond fossé entre la foi et la vie, la foi et la culture ».

« Notre défi, continuait le cardinal, consiste souvent non pas tant à baptiser les nouveaux convertis qu’à amener les baptisés à se convertir au Christ et à l’Evangile ».

« En Europe, soulignait le cardinal Backis, le drame de l’homme moderne est celui de devoir vivre dans une société qui a perdu une saine conception anthropologique, une vision chrétienne de l’homme, ce qui semblait auparavant acquis, et comme faisant partie intégrante de son patrimoine ».

Analysant la situation dans l’Est de l’Europe, l’archevêque a précisé que « dans nos sociétés post-communistes, la destruction des valeurs humaines et chrétiennes a été plus profonde que ce que l’on pensait ou que ce qu’on avait pu pronostiquer ».

La culture actuelle oppose tolérance et vérité, faisait observer le cardinal Backis: « Tout devient relatif et l’affirmation ou la défense du bien ou de la vérité est taxée d’intolérance »: « Au nom de la tolérance, déplorait-il, on accepte facilement des idées ou des comportements contraires à la vie, qui dénigrent les valeurs de la famille ».

Pour revenir à une saine anthropologie, une vision de l’homme selon le projet du Créateur, le cardinal Backis recommandait : « Dans notre société où l’individu est roi, chaque rencontre personnelle peut être décisive ».

Autre diagnostic: « La famille est l’institution la plus blessée humainement, spirituellement et juridiquement » et il faut par conséquent effectuer un travail de défense et d’évangélisation. « La préparation des jeunes au mariage, les exercices spirituels pour les futurs époux, les journées pour les couples, tous les mouvements familiaux et les initiatives en faveur de la famille sont certainement une priorité pastorale pour l’Eglise et pour l’Europe ».

En conclusion, le cardinal Backis disait: « L’Evangélisation doit passer par le témoignage de la charité de nos Eglises en Europe », et « l’Eglise d’Europe doit commencer par s’évangéliser elle-même mais en même temps, en vertu de la mission universelle reçue du Christ, elle doit rester évangélisatrice et porter la bonne nouvelle au monde entier ».

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ZENIT Staff

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