HREF="http://www.zenit.org/">ZENIT.org) - Le pape a expliqué ce lundi, alors qu'il recevait le nouvel ambassadeur d'Irak près le Saint-Siège, que la démocratie n'est possible que dans un Etat de droit, où les droits fondamentaux, dont celui de la liberté religieuse, sont respectés.

Jean-Paul II recevait ce matin Albert Edward Ismail Yelda (Rammadi, 1959) qui lui présentait ses lettres de créance. Le nouvel ambassadeur a vécu à Londres où il offrait une aide légale aux immigrés irakiens et assurait la promotion de projets d'assistance, jusqu'en 2003.

Le pape a d'abord demandé à l'ambassadeur irakien d'assurer le peuple d'Irak de sa "préoccupation constante pour les nombreuses victimes du terrorisme et de la violence".

Il a précisé que depuis le début du conflit il est "resté proche du cher people d'Irak, à travers la présence du Nonce apostolique".

"Je prie pour que de nouvelles souffrances leur soient épargnées et pour qu'ils reçoivent l'assistance dont ils ont besoin des organisations humanitaires internationales", a-t-il déclaré.

Le pape a rappelé que "toute société moderne qui cherche réellement à sauvegarder et promouvoir le bien commun" doit "préserver ce principe fondamental" du respect du droit.

"Dans l'accomplissement de cette tâche, la distinction claire entre les domaines civil et religieux permet à chacun d'entre eux d'exercer efficacement ses propres responsabilités, dans le respect mutuel et une totale liberté de conscience", a-t-il poursuivi.

Si les droits fondamentaux des personnes sont protégés par la société, les citoyens deviendront capables "indépendamment de leur croyance religieuse ou de leur affiliation, d'apporter leur propre contribution à la construction de l'Irak", affirme le pape.

"L'Eglise catholique tout entière, et en particulier les chrétiens chaldéens présents dans votre pays depuis le temps des apôtres, s'engage à aider votre peuple à construire une nation plus paisible et plus stable", a ajouté le Saint Père.

Pour ce qui concerne la préparation des élections, le pape encourage le gouvernement "dans ses efforts pour s'assurer que ces élections soient justes et transparentes".

Le pape a également évoqué "les défis soulevés par la pauvreté, le chômage, et la violence". "Puisse votre gouvernement travailler sans relâche pour résoudre les litiges et les conflits à travers le dialogue et la négociation, en n'ayant recours à la force militaire qu'en dernier ressort", a-t-il déclaré.

Jean-Paul II insiste par ailleurs sur l'importance de promouvoir "la compréhension mutuelle et la tolérance au sein de ces différents groupes ethniques et religieux".

Ceci permettra non seulement un engagement en faveur de la justice et de la paix des personnes mais les rendra également capables "de soutenir la nécessaire croissance économique et le développement essentiel au bien être de vos citoyens et du pays lui-même", a souligné le pape.

"Les hommes et les femmes peuvent ensemble éliminer les causes sociales et culturelles de la division et des conflits "en enseignant la grandeur et la dignité de la personne humaine, et en favorisant une conscience plus grande de l'unité du genre humain" (Message pour la Paix, 2002, 12)", a conclu le pape.

Les chrétiens en Irak, essentiellement catholiques et orthodoxes, représentent 3% de la population.

Ces derniers mois, en particulier depuis début août, les églises et les magasins tenus par des chrétiens ont été l'objet d'attaques terroristes. Le 8 novembre l'attaque de deux églises a fait trois morts et 45 blessés.