Radio Vatican commentait : « Un geste fortement désiré par Jean-Paul II, qui, pendant onze ans, a conservé l’antique effigie dans son appartement privé du Palais apostolique du Vatican. Cent ans après, puisqu’elle a été enlevée au début du siècle passé, et après avoir traversé différents pays, elle est ensuite arrivée à Fatima, et finalement, providentiellement dans la maison du pape, l’image sacrée, objet de profonde vénération au cours des siècles, est revenue sur le sol russe ».
« Au terme de la cérémonie solennelle, qui a duré trois heures, expliquait encore Radio Vatican, le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’unité » des chrétiens, a remis l’icône de la Vierge de Kazan au patriarche Alexis II. Il était porteur d’une lettre du pape (cf. Zenit, 2 septembre) pour cet événement chargé d’attentes ».
Dans cette lettre, le pape écrit : « Malgré la division qui, hélas, persiste encore entre les chrétiens, cette Icône sacrée apparaît comme un des symboles de l’unité des disciples du Fils unique de Dieu, de Celui vers lequel elle nous guide tous ».
Jean-Paul II écrit aussi : « L’Évêque de Rome a prié devant cette Icône sacrée en implorant que vienne le jour où nous serons tous unis et où nous pourrons proclamer au monde, d’une seule voix et dans la communion visible, le salut de notre unique Seigneur et sa victoire sur toutes les puissances mauvaises et impies qui portent atteinte à notre foi et à notre témoignage d’unité ».
« Après une longue période d’épreuves et de souffrances qui, au siècle dernier, se sont abattues sur l’Église orthodoxe russe et sur le Peuple russe, le Maître de l’histoire, qui dispose de tout selon sa volonté, nous donne aujourd’hui d’être dans la joie et l’espérance communes, à l’occasion du retour de l’Icône de la Mère de Dieu de Kazan dans sa patrie », souligne encore le pape.
Il exprime finalement ce vœu : « Puisse cette vénérable image nous guider tous dans notre marche évangélique à la suite du Christ, protéger le Peuple vers lequel elle revient et l’humanité tout entière. Que la Sainte Mère de Dieu tourne son regard maternel vers les hommes et les femmes de notre temps; qu’elle soutienne les croyants, afin qu’ils ne s’éloignent pas du chemin que Dieu leur a tracé : la proclamation du Christ, la Voie, la Vérité et la Vie, et un témoignage courageux de leur foi dans la société et dans l’ensemble des nations. En ce jour, nous prions avec confiance la Vierge très sainte, car nous savons qu’Elle implore pour nous et pour toutes les nations le don de la paix ».
Ce n’est pas un hasard, a souligné pour sa part le patriarche Alexis II, « si cette icône reste une des plus importantes pour la Russie » et si « elle est importante pour l’Eglise en général, importante aussi pour les catholiques, dans la mesure où elle nous rappelle des temps où l’Eglise n’était pas divisée ».
Des chants et des prières ont accompagné la remise de l’icône de la Vierge de Kazan dans la cathédrale de l’Assomption du Kremlin, où autrefois les tsars étaient couronnés. La cérémonie a été précédée de la Sainte Liturgie célébrée par le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, qui a souligné que la Russie est la « maison » de la Vierge Sainte, et que le Kremlin avec ses cathédrales, est le « cœur » de la Russie.
Le cardinal Kasper a rappelé, indique toujours Radio Vatican, que la Vierge de Kazan est vénérée aussi par les Catholiques et que la Sainte Vierge réunit dans la prière les deux parties de la chrétienté en dépit de malentendus déplorables.
Alexis II a remercié le pape pour le don : « Tant d’images sacrées ont disparu, a-t-il dit, pendant le communisme. Il y a un temps pour lancer les pierres et un temps pour les ramasser. Voici la copie de l’icône de Kazan qui a eu un parcours long et difficile ».
Pour sa part, le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, a déclaré : « Il me semble que tous, du côté orthodoxe et du côté catholique, nous pensons que c’est un moment et une dimension historique. Peut-être dans les siècles à venir, parlera-t-on de la journée d’aujourd’hui, où le pape, de sa propre décision, a rendu possible que la Vierge de Kazan revienne « dans sa terre orientale ». Cette journée ravive la conscience que s’ouvre une espérance nouvelle et raisonnable de surmonter ensemble les difficultés – y compris historiques – qui ont surgi au cours de dix siècles. Donc, c’est un nouveau départ, cela ne fait aucun doute ».
Au cours de la première rencontre, à l’aéroport de Sheremetevo, a eu lieu un échange de remerciements et de vœux, indique la même source. Le patriarche a exprimé sa préoccupation pour certaines difficultés qui continuent à exister entre la communauté catholique et la communauté orthodoxe en Russie.
Dans l’après-midi, ceux qui sont engagés dans la communication au Vatican, ont pu rencontrer les responsables du patriarcat de Moscou, qui opèrent dans ce domaine. Ils ont expliqué qu’aujourd’hui le grand défi qu’affronte l’Eglise est celui de prêcher le salut. Ils ont ensuite exprimé le désir de continuer dans l’échange des rapports entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique, justement dans la théologie des communications.