Veillée avec les jeunes : "Comme vous, moi aussi j’ai eu vingt ans"

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Trois invitations, « se lever », « écouter », « s’engager »

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CITE DU VATICAN, Dimanche 6 juin 2004 (ZENIT.org) – « Comme vous, moi aussi j’ai eu vingt ans. J’aimais faire du sport, du ski, du théâtre. J’étudiais et je travaillais. J’avais des désirs et des préoccupations. Au cours de ses années désormais lointaines, au temps où ma terre natale était dévastée par la guerre et ensuite par le régime totalitaire, je cherchais le sens que je voulais donner à ma vie. Je l’ai trouvé en suivant le Seigneur Jésus »: Jean-Paul II a confié aux jeunes de Suisse comment il a eu vingt ans lui aussi et a rencontré le Christ (Texte intégral ci-dessous in Documents), les invitant à « se lever », à « écouter » et à « s’engager ». De telles confidences du pape ne laissent jamais les jeunes indifférents. Ils étaient déchaînés, ces jeunes de Suisse, de vrais « méridionaux » !

Carrefour de Nations
Jean-Paul II a été accueilli au Palais de Glace de Berne par quelque 12 000 jeunes représentant les quatre communautés linguistiques du pays (Français, Allemand, Italien et Romanche), renforcés par de nombreux polonais, dont le drapeau rouge et blanc se balançait de joie à chaque nouvelle ovation : « Vive le pape ! » scandé en polonais. Au début de son message, en allemand, le pape faisait une pause, comme peinant à continuer. Après un silence recueilli, les jeunes l’encourageaient de toute leur énergie.

L’enthousiasme général était communiqué par de nombreux Mexicains qui scandaient l’historique et jamais usé, malgré plusieurs tours du monde, « Juan Pablo Segundo te quiere todo el mundo ».

Ici et là des drapeaux des pays limitrophes participaient à l’agitation générale que le pape contemplait avec affection : le tricolore italien, et le damier croate, n’avaient pas rendez-vous pour un match de football mais pour répondre à l’appel du pape : « Lève-toi ! », « Steh auf ! », « Alzati ! » « Sto se! ».

Alors, comme à Tor Vergata, en août 2000, les mains battaient au rythme de « Giovanni Paolo », ici et là relayés par les « Jean-Paul-deux ! Jean-Paul-deux ! » de Paris 97.

Ces paroles du Seigneur au jeune de Naïm s’adresse à vous
« Ces paroles du Seigneur au jeune de Naïm résonnent aujourd’hui avec force dans notre assemblée, et elle s’adresse à vous, chers jeunes, garçons et filles catholiques de Suisse ! » disait le pape en déchaînant à nouveau un tonnerre d’acquiècement.

La célébration avait commencé par le chant et une chorégraphie sur le Psaume 8, mais le ton n’était pas très monacal: c’était la joie éclatante des Journée mondiales de la Jeunesse, comme les prémices de « Cologne 2005 »: le pape a les a d’ailleurs invité à ce « grand rendez-vous de foi et de témoignage ». Avant le message du pape trois jeunes avaient offert leur témoignage.

« Le Pape est venu de Rome pour écouter avec vous cette parole sortie de la bouche de Jésus, et pour s’en faire l’écho, continuait Jean-Paul II. Je vous salue tous affectueusement et je vous remercie de votre accueil chaleureux. Je salue aussi vos Évêques, les Prêtres, les Religieux et les Animateurs qui vous accompagnent sur votre chemin ».

Il ajutait les traditionnelles salutations, mais à chaque nom, les applaudissements éclataient, pour le président de la Confédération helvétique, M. Deiss, le Pasteur Samuel Lutz, président du Conseil synodal des Églises Réformées de Berne-Jura-Soleure – crescendo d’ovation, ainsi que « vos amis d’autres Confessions qui ont voulu participer à cet événement », ajoutait le pape.

Si vous vous laissez aller au désespoir
Mais il revenait à son commentaire de l’Evangile : « L’Évangile de Luc nous parle d’une rencontre: d’un côté, le cortège triste qui accompagne au cimetière le jeune fils d’une veuve; de l’autre le groupe enthousiaste des disciples qui suivent Jésus et qui l’écoutent. Aujourd’hui encore, chers Jeunes, il peut vous arriver, à vous aussi, de vous retrouver parfois à l’intérieur de ce cortège triste, qui fait route vers le village de Naïm. C’est ce qui arrive si vous vous laissez aller au désespoir, si les mirages de la société de consommation vous séduisent et vous détournent de la vraie joie et que vous vous laissez absorber par des plaisirs passagers; si l’indifférence et la superficialité vous entourent; si, face au mal et à la souffrance, vous doutez de la présence de Dieu et de son amour pour chaque personne; si vous vous laissez aller à rechercher dans la dérive d’une affectivité désordonnée la satisfaction d’une soif intérieure d’amour vrai et pur ».

« C’est bien en ces moments précis, insistait le pape, que le Christ s’approche de chacun d’entre vous et qu’il vous adresse, comme au jeune homme de Naïm, la parole qui bouscule et qui réveille: «Lève-toi!». «Accueille l’invitation qui te remet debout!» »: les jeunes se déchaînaient.

« Il ne s’agit pas de simples paroles, avertissait le pape: c’est Jésus lui-même qui se tient devant vous, lui le Verbe de Dieu fait chair. Il est «la vraie Lumière qui éclaire tout homme» (Jn 1,9), la vérité qui nous rend libres (cf. Jn 14,6), la vie que le Père nous donne en abondance (cf. Jn 10,10). Le christianisme n’est pas un simple livre de culture ou bien une idéologie, ni seulement un système de valeurs ou de principes, si élevés soient-ils. Le christianisme est une personne, une présence, un visage: c’est Jésus, qui donne sens et plénitude à la vie de l’homme ». Ils hurlaient leur adhésion.

Cherchez-le dans le sacrement de la Réconciliation
Jean-Paul II indiquait aux jeunes comment rencontrer, trouver le Chrsst das leu vie : »Je vous le dis donc à vous, chers jeunes: N’ayez pas peur de rencontrer Jésus: avec attention et disponibilité, cherchez-le dans la lecture attentive de la Sainte Écriture et dans la prière personnelle et communautaire; cherchez-le dans une participation active à l’Eucharistie; cherchez-le en rencontrant un prêtre pour recevoir le sacrement de la Réconciliation »: le pape ne put continuer. L’interruption des jeunes balayait tout à coup les préjugés: oui, les jeunes disaient vouloir ce sacrement!

Le pape continuait, ps vraiment surpris: « Cherchez-le dans l’Église, qui se manifeste à vous dans les groupes paroissiaux, dans les mouvements et dans les associations; cherchez-le dans le visage de vos frères qui souffrent, qui sont dans le besoin, qui sont étrangers ».

Après avoir rappelé uax jeunes comment lui avait choisi de suivre le Christ, il ajoutait:  » Le temps de la jeunesse est la période durant laquelle toi aussi, cher garçon, chère fille, tu te demandes que faire de ta vie, comment contribuer à rendre le monde un peu meilleur, comment promouvoir la justice et construire la paix ». A ces mots, nouvelle adhésion enthousiaste et donc bruyante et joyeuse, que le pape prend le temps d’accueillir, d’écouter.

La discipline difficile de l’écoute
Il lançait ce second défi: « Voici la seconde invitation que je te lance : «Écoute!». Ne te lasse jamais de t’entraîner à la discipline difficile de l’écoute. Écoute la voix du Seigneur qui te parle à travers les événements de la vie quotidienne, à travers les joies et les souffrances qui l’accompagnent, à travers les personnes qui te sont proches, à travers la voix de la conscience assoiffée de vérité, de bonheur, de bonté et de beauté ». Oui, la beauté aussi, ils répondent oui, de la voix et des mains.

Il affirmait: « Si tu sais ouvrir ton cœur et ton esprit en étant disponible, tu découvriras «ta vocation», le projet que Dieu, dans son amour, a depuis toujours sur toi. Ainsi tu pourras fonder une famille, édifiée sur le mariage, ce pacte d’amour entre un homme et une femme qui s’engagent à une communion de vie stable et fidèle. Tu pourras, par ton témoignage personnel, affirmer que, bien qu’il y ait des difficultés et des ob
stacles, il est possible de vivre en plénitude le mariage chrétien comme une expérience pleine de sens et comme une «bonne nouvelle» pour toutes les familles ». Ils répondent « Giovanni paolo! Giovanni Paolo », acclament le pape de la famille.

« Tu pourras être, si tel est l’appel qui t’est adressé, prêtre, religieux ou religieuse, donnant ta vie au Christ et à l’Église avec un cœur sans partage, et devenant ainsi un signe de la présence amoureuse de Dieu dans le monde d’aujourd’hui ». Pas moins d’enthousiasme!

« Tu pourras être, comme tant d’autres l’ont été avant toi, un apôtre intrépide et infatigable, vigilant dans la prière, heureux et accueillant dans le service de la communauté ». Oui, encore ce oui scandé, crié, hurlé.

« Oui, toi aussi tu pourrais être l’un d’entre eux! insistait Jean-Paul II au milieux des applaudissements. Je sais bien que, face à une telle proposition, tu peux te sentir hésitant. La générosité de Dieu n’a pas de limites! Après quelques soixante années de sacerdoce, je suis heureux de vous apporter mon témoignage: il est beau de pouvoir se dépenser jusqu’au bout pour la cause du Règne de Dieu! »

Une civilisation de justice authentique et d’amour sans discrimination
Et puis venait cet appel à l’engagement personnel: « J’ai encore un troisième appel à lancer: jeune de Suisse, «mets-toi en route!». Ne te contente pas de discuter; pour faire le bien, n’attends pas les occasions qui peut-être ne se présenteront jamais. Le temps de l’action est venu! Au début de ce troisième millénaire, vous tous, les jeunes, vous êtes appelés à proclamer le message de l’Évangile par le témoignage de votre vie. L’Église a besoin de vos énergies, de votre enthousiasme, de vos idéaux de jeunes, pour faire en sorte que l’Évangile pénètre le tissu de la société et fasse naître une civilisation de justice authentique et d’amour sans discrimination ». Applaudissements.

« Aujourd’hui plus que jamais, dans un monde qui est souvent sans lumière et qui n’a pas le courage des nobles idéaux, ce n’est pas le moment de rougir de l’Évangile (cf. Rm 1,16). Il est plutôt venu le temps de le proclamer sur les toits (cf. Mt 10,27) ». Réponse: « Juan Pablo segundo tequiere todo el mundo! »

Jean-Paul II essayait de conclure en ajoutant de l’huile bienfaisante sur le feu de leur jeune générosité: « Le Pape, vos Évêques, la communauté chrétienne tout entière comptent sur votre engagement, sur votre générosité, et ils vous accompagnent avec confiance et espérance: jeunes de Suisse, mettez-vous en route! Le Seigneur fait route avec vous (cf. 1 S 17,37) ». Il ne pouvait plus continuer, interrompu par un brouhaha dans lequel la foule bariolée des jeunes de nations si différentes avaient trouvé un langage commun, leur cohésion s’était faite ovation, appplaudissements scandés, sifflets.

« Prenez dans vos mains la Croix du Christ; ayez sur les lèvres les paroles de la Vie; ayez dans le cœur la grâce salvifique du Seigneur ressuscité! Steh auf! Lève-toi! Álzati! Sto se! C’est le Christ qui vous parle. Écoutez-le ».

« Je vous invite demain matin à la messe »
L’ovation finale a duré plus de cinq minutes, le pape saluait, contemplait, regardait avec affection la bruyante adhésion des jeunes de Suisse à des paroles si exigeantes! Avec la « ola » des stades qui a fait à Tor Vergata son entrée dans les rendez-vous du pape avec les jeunes de tous pays, apparaissait en grandes lettres brandies à bout de bras un « Merci Jean-Paul ».

Pendant l’hymne de ce rassemblement des jeunes catholiques de Suisse, le pape continuait à leur répondre de la main. L’hymne achevé, les applaudissements redoublent.

« Vater unser »: la soirée s’est conclue par la prière du « Notre Père » récité par le pape en allemand, et la bénédiction pontificale. Jean-Paul II leur disait en français: « Je vous invite demain matin à la messe ». « John Paul two, Jean-Paul deux! » répondait la jeunesse, unie, autour du Successeur de Pierre.

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ZENIT Staff

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