ROME, lundi 7 juin 2004 (ZENIT.org) - Le pape Jean-Paul II est rentré à Rome "heureux" de sa rencontre avec les jeunes à Berne, et "satisfait" du déroulement de son 103e voyage international, a précisé le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls.

La presse suisse constate le succès de la visite du pape.

Le quotidien "Le Temps" qui, le jour de l'arrivée du pape titrait: "Jean-Paul II en Suisse, un air de désamour", écrivait aujourd'hui : "La magie a opéré une fois de plus. Entre le pape Jean Paul II et les jeunes, il y a un amour durable, sans doute entretenu par l'élixir de la foi".

La presse suisse laisse une large place aux conclusions que Marc Aellen, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques suisses, tire de cet événement. Il s'agit pour lui d'"un succès énorme, qualitatif et quantitatif".

"Au début, pour la rencontre à la BernArena, nous n'attendions pas plus de 3.000 ou 4.000 jeunes, et ils étaient 14.000. Dimanche, nous n'osions pas espérer le chiffre de 40.000 personnes, et ce sont 70.000 personnes qui ont participé à la messe", raconte-t-il.

"Les 41 personnalités catholiques qui ont récemment demandé la démission de Jean Paul II dans une lettre publique peuvent se poser des questions face à la réussite de la manifestation", ajoute-t-il.

"De fait, constate le porte-parole de la Conférence des évêques, Xavier Pfister, initiateur de la lettre et porte-parole de l'Eglise catholique de Bâle-Ville, a confié son étonnement à la "NZZ am Sonntag", ainsi que sa réaction positive face aux paroles du pape".

"Cette visite aura-t-elle réconcilié les catholiques suisses, souvent méfiants et réticents à l'égard du centralisme romain, avec leur pape? s'interroge "Le Temps". A voir l'ambiance chaleureuse et empreinte d'émotion qui régnait sur la prairie de l'Allmend, on pourrait le croire. Et l'affluence était exceptionnelle. Le 17 juin 1984, lors de la première visite pastorale du pape, «seules» 45.000 personnes avaient pris part à la messe finale à Sion".

"Cette rencontre a été très importante car j'ai senti entre tous une grande chaleur et un rapport fantastique entre le pape et les jeunes qui selon moi pourra apporter énormément à l'Eglise suisse", déclarait par ailleurs Marc Aellen au micro de Radio Vatican.

"J'attends beaucoup de l'avenir car une rencontre comme celle-là ne suffit pas. Il faut qu'il y ait une suite. Et nous avons tellement envie de continuer avec ces jeunes et les jeunes eux-mêmes ont envie de continuer. Ils se sont rendus compte qu'ils ne sont pas seuls", commente le porte-parole de la Conférence des évêques suisses.

"Le pape pour moi et pour nous tous est un facteur d'unité, c'est un maître d'unité. C'est lui qui fait l'unité de l'Eglise. En Suisse nous vivons cette unité, malgré la grande diversité. Mais parfois on oublie l'unité et l'on met l'accent sur la diversité entre les cultures", reconnaît-il.

Marc Aellen constate aussi que la visite du pape a beaucoup touché les évêques. Il cite l'exemple d'un évêque de Suisse francophone qui "est arrivé au bureau de presse, rayonnant comme je ne l'avais jamais vu et a déclaré: "Mais regarde, tu te rends compte du nombre de jeunes, et tous dans un esprit de paix!" Je ne le reconnaissais pas. Je crois que pour les évêques ce fut un encouragement énorme".

Le discours du pape aux jeunes était truffé de slogans par lesquels il a voulu orienter l'avenir de l'Eglise en Suisse. "Ne te contente pas de discuter, a-t-il déclaré. N'attends pas des occasions qui peut-être n'arriveront jamais pour faire le bien. L'heure d'agir a sonné!"