L’alimentation des malades au stade végétatif : un "devoir"

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Congrès à Rome

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CITE DU VATICAN, Mardi 16 mars 2004 (ZENIT.org) – L’alimentation des malades au stade végétatif : un «devoir» dont il sera question lors du congrès organisé à partir de demain au siège de l’institut de patristique de Rome, l’Augustinianum, à deux pas du Vatican, par l’Académie pontificale de la Vie et la Fédération internationale de l’Association des médecins catholiques (FIAMC).

Un congrès difficile à financer du fait qu’il ne représentait pas un enjeu économique pour les compagnies pharmaceutiques, déplore un organisateur.

L’alimentation et l’hydratation des patients à l’état végétatif est un devoir, du point de vue éthique parce que cela leur permet de conserver ce bien qu’est la vie, et du point de vue médical parce qu’au stade actuel des connaissances scientifiques, il n’est pas possible d’établir à l’avance si ces personnes pourront ou non guérir.

Telle sera la thèse fondamentale en question lors du congrès international sur le thème «Traitements de soutien vital et état végétatif. Progrès scientifiques et dilemmes éthiques», qui a été présenté ce matin en la salle de presse du Vatican.

Le vice-président de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Elio Sgreccia, le prof. Gianluigi Gigli, directeur du département de Neurosciences de l’hôpital «Santa Maria della Misericordia» de Udine, président de la FIAMC et le prof. Alan Shewmon, Neurologue des Etats Unis, se sont prononcés contre la tendance dite «anglo-saxone» à préférer la suspension de l’alimentation artificielle de ces patients. Ils figurent parmi les 40 intervenants de ce congrès qui rassemblera 400 experts du monde entier.

Cette alimentation ne peut pas être considérée comme «artificielle», affirmaient-ils en substance, car le patient est certes affecté d’une perte de connaissance de soi et de l’entourage, mais il présente pourtant une certaine «réactivité» à certains stimulants et une activité cérébrale de base.

Il ne s’agit donc pas de patients arrivés au «stade terminal» d’une maladie, soulignait le prof. Gigli. Il citait un pourcentage d’erreur de diagnostic s’élevant à 43 % dans de tels cas. Ils faisaient aussi état de cas de guérison survenus après des années d’inconscience.

Dans certains cas, déploraient-ils, on a vu des patients mourir de faim et de soif sur la base d’une vision déontologique qui place ces malades à un niveau légèrement inférieur aux autres malades.

Les participants ont également évoqué le problème juridique lié à cette pathologie: le «principe d’autonomie» en vertu duquel une personne peut décider même par testament de ne pas vouloir recourir à l’alimentation assistée en cas de maladie.

«Cette décision de se priver des moyens nécessaires à la survie est illicite, affirmait Mgr Sgreccia, parce qu’elle est moralement analogue au suicide».

Il rappelait qu’un médecin n’est pas tenu de violer son propre code de déontologie et il ne peut être considéré comme un simple exécuteur de telles volontés.

Le Prof. gigli a également évoqué les difficultés rencontrées par la Fédération des médecins catholiques pour rassembler des fonds pour l’organisation du congrès alors que «d’habitude, il est facile de sponsoriser un congrès médical». Et pourtant, révélait-il, les maisons pharmaceutiques qui d’habitude offrent des fonds, n’ont rien accordé du moment que le cas des patients au stade végétatif «ne représentent pas un intérêt économique».

Le prof. Gigli a présenté également un CD produit par la FIAMC en italien et en anglais, et rassemblant les discours de Jean-Paul II dans le domaine de la santé et de la médecine. Il sera présenté au pape et offert aux médecins participant au congrès, comme un instrument de consultation utile.

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ZENIT Staff

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