Le cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, a immédiatement adressé au nom du pape, un télégramme de condoléances au cardinal Antonio Maria Rouco Varela, archevêque de Madrid. Les attentats de ce matin ont provoqué, selon un bilan provisoire, plus de 190 morts et plus de 900 blessés.

Jean-Paul II a voulu répéter sa "réprobation ferme et absolue de ces actes injustifiables" qui "offensent Dieu, violent le droit fondamental à la vie, et minent la co-existence pacifique" à laquelle aspirent "les communautés ecclésiales" et le "noble Peuple espagnol tout entier".

Le pape condamne ces "exécrables attentats" qui ont "avec cruauté plongé dans la douleur les familles et toute la société espagnole", au moment où ces personnes se rendaient à leur travail, dans les gares d’Atocha, de El Pozo del Tio Raimundo et Santa Eugenia.

A la nouvelle, Jean-Paul II s’est recueilli en prière et a chargé le Secrétaire d’Etat d’exprimer sa proximité aux familles qui pleurent des êtres chers.

Dans ce télégramme, Jean-Paul II encourage aussi les Espagnols à ne pas se "décourager" et à continuer à "rechercher la paix civile". Il les confie à l’Immaculée et leur accorde le réconfort de la bénédiction apostolique.

Le porte parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, lui-même Espagnol, précisait aujourd’hui au micro de Radio Vatican: "Naturellement, la première pensée du pape est pour les familles qui pleurent ceux qui leurs sont chers morts dans cet attentat, et aussi pour les blessés. Le pape souligne la cruauté de cet attentat dirigé contre des simples citoyens qui se rendaient au travail le matin, donc un attentat aveugle. Le pape condamne l’attentat en tant qu’absolument injustifiable: on ne peut offrir aucune justification à des actes de ce type, qui sont d’une part une grande offense à Dieu, et qui violent aussi les droits les plus élémentaires de la personne comme le droit à la vie, et le droit à une coexistence pacifique. C’est une manifestation d’une forme de nihilisme terrible! Nous ne devons pas oublier qu’il s’agit de l’attentat terroriste le plus grave jamais survenu en Europe. L’Europe n’avait jamais été touchée par un attentat dans de telles proportions".

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège souligne la partie du message du pape invitant "le cher Peuple espagnol à poursuivre avec constance et sans retour sur la voie de la coexistence pacifique et sereine".