Selon les Jésuites, les Etats-Unis pourront peut-être gagner la guerre mais ils perdront la paix. La revue se prononce clairement pour la paix et contre les politiques de guerre de l’administration du président George W. Bush.
Dans leur éditorial, les Jésuites tentent d’expliquer les raisons de leur opposition qui, du reste, est la même que celle du Saint-Siège et du pape Jean-Paul II, souligne VD.
Selon les Jésuites « si l’on peut prévoir – à cause de la disproportion énorme des forces sur le terrain – que les Etats-Unis gagneront la guerre contre l’Iraq (mais probablement ils ne s’agira pas d’une victoire éclair!) et pourront disposer des immenses ressources pétrolières, ils ne gagneront pas la paix ».
“La conséquence sera la déstabilisation de tout le Moyen-Orient et, ce qui est encore plus grave, la reprise du terrorisme contre les Etats-Unis et les Pays occidentaux qui sont leurs alliés. Il est devenu désormais évident que « le terrorisme ne peut être combattu ni vaincu par la guerre (il n’est que de penser à l’Afghanistan), mais par d’autres moyens, tels que les services de renseignement et la diplomatie ».”, explique la “Civiltà”
“La guerre préventive que M. Bush a lancé comme stratégie mondiale et qu’il veut maintenant appliquer contre Saddam Hussein, en reléguant au second plan Oussama Ben Laden, n’est qu’apparemment une guerre de défense contre des attaques possibles. En réalité, elle est une agression dangereuse parce qu’elle ouvre la voie aux « guerres sans fin », en raison même de l’immense quantité d’armes qui circulent dans le monde, y compris les armes atomiques”, observe VD.
“Sur le plan éthique, commente l’agence en analysant la “Civiltà”, la guerre préventive est moralement condamnable, sauf dans le cas d’attaque militaire en cours ou imminente. Les Jésuites épousent pleinement la thèse de l’épiscopat américain, selon laquelle d’après des faits que tout le monde connaît « l’usage de la force préventive et unilatérale contre l’Iraq est difficilement justifiable en ce moment. Nous craignons que le recours à la force en de telles circonstances ne puisse satisfaire les conditions requises par l’enseignement catholique pour invalider la forte présomption contre l’usage de la force militaire ». Surtout si l’on pense aux victimes civiles innocentes qui payeront plus que quiconque”.