Bangladesh: Pour les aborigènes, Noël commence au mois de septembre

90 des 100 villages ont reçu la visite d’un prêtre avant la date de Noël

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CITE DU VATICAN, Mardi 7 janvier 2002 (ZENIT.org) – Dans une paroisse du nord du Bangladesh, formée principalement d’aborigènes, Noël commence au mois de septembre, indique l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie (EDA, cf. eglasie.mepasie.org), dans le bulletin du 1er janvier N°366.

Dans le diocèse catholique de Rajshahi, situé au nord du pays, pour le P. Paul Peter Costa, curé de la paroisse de Sursunipara, les célébrations de Noël débutent dès la mi-septembre. C’est en effet à cette date que le prêtre, âgé de 40 ans et ordonné en 1994, commence la tournée des quelque cent villages dont il a la charge pastorale. Peuplés en majorité d’aborigènes Santal mais aussi de Mahali et d’Uraon, ces villages sont disséminés dans un périmètre de 25 à 30 km. autour de l’église de la Présentation du Seigneur, à Kakonhat, et abritent une communauté de 6 700 catholiques. Chaque année, le P. Costa commence dès la mi-septembre à visiter un par un les villages de sa paroisse afin que chaque groupe de catholiques ait la possibilité de participer physiquement à une messe de Noël. A l’approche du 24 décembre, le P. Costa célèbre ainsi deux messes par jour et cette année, avec l’aide d’un autre prêtre catholique venu l’épauler pour l’occasion, 90 des 100 villages auront reçu sa visite à la date de Noël.

Commentant sa vie auprès de ses paroissiens, le P. Costa se déclare extrêmement heureux de travailler auprès des aborigènes, « des gens simples et honnêtes » qui vivent selon les Béatitudes. A propos de Noël, le prêtre s’étonne toujours de la manière dont la naissance du Christ est célébrée. « Je suis surpris de les voir danser tout le jour, sans quasiment prendre une seule nourriture. Je ne vois pas de signe de tristesse ou de souci sur leurs visages mais uniquement des sourires », raconte-t-il. Aux danses s’ajoutent les chants, en particulier le kirton, une forme traditionnelle de chant religieux pour louer Dieu et qui inclue le récit de la naissance de Jésus. Selon une paroissienne du P. Costa, le soir de Noël, dans les villages où le prêtre est absent, un service religieux est organisé dans la chapelle commune, du riz et un peu d’argent sont collectés qui serviront à organiser un grand repas pour la communauté dans les jours qui suivent. Selon le P. Costa, une bonne chose ces dernières années est que ses fidèles ont pris l’habitude de ne pas boire d’alcool le jour de Noël, ne consommant les boissons qu’ils brassent eux-mêmes que le lendemain de la fête religieuse.

Le P. Costa vit auprès des communautés aborigènes depuis plus de dix ans. Avant même son ordination sacerdotale, lorsqu’il était séminariste, il a vécu parmi eux, dans la paroisse d’Andharkota. Diacre, il a appris la langue santali et la maîtrise suffisamment bien pour célébrer la messe et prêcher dans cette langue. Etant donné que le santali n’est pas une langue écrite, il a mis au point un système de transcription faisant appel à l’alphabet romain et aux caractères utilisés pour écrire le bengali.

© EDA

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ZENIT Staff

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