CITE DU VATICAN, Mardi 19 février 2002 (ZENIT.org) - L´engagement pour la paix au Moyen-Orient et le patrimoine chrétien de l´Europe étaient hier soi, lundi 18 février à l´ordre du jour de la rencontre annuelle, à l´ambassade l´Italie près le Saint-Siège, des autorités vaticanes et du gouvernement italien, à l´occasion de l´anniversaire de la signature du concordat avec l´Etat italien, le 11 février 1929, et de l´accord récent de modification.

Côté Vatican étaient présents le cardinal secrétaire d´Etat, Angelo Sodano, le Substitut Leonardo Sandri, le Secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Jean-Louis Tauran le sous-secrétaire à la Secrétairerie d´Etat Mgr Celestino Migliore, ainsi que le cardinal Camillo Runi, président de la Conférence des évêques italiens (CEI), le secrétaire de la CEI, Mgr Giuseppe Bertori, etla nonce apostolique en Italien, Mgr Paolo Romeo. Côté italien le président de la République Carlo Azeglio Ciampi, le président du Conseil Silvio Berlusconi, le vice-président, Gianfranco Fini, le président du Sénat Marcello Pera et le ministre pour les Biens culturels, et le sous-secrétaire de la présidence Gianni Letta participaient à la rencontre. L´entretien a duré plus d´une heure et quart.

Le Vatican a demandé en particulier au gouvernement italien de poursuivre son engagement en faveur de la paix au Moyen Orient en reconnaissant "le droit à l´existence de deux Etats" au Proche-Orient, "l´Etat d´Israël et l´Etat palestinien", a indiqué le cardinal Sodano.

Le Vatican, qui a régulièrement dénoncé les effets pervers de l´embargo contre l´Irak, a également souligné qu´une attaque contre l´Irak pourrait compliquer la situation dans la région.

Au terme de la réception le cardinal Sodano déclarait à la presse: "Nous avons demandé au gouvernement italien de s´engager comme il le fait déjà pour une paix en Terre Sainte. Sans effort de la communauté internationale, il sera difficile que les deux adversaires s´entendent".

"Nous devons arriver rapidement à mettre fin à cette situation en donnant le droit d´exister aux deux Etats, l´Etat d´Israël et l´Etat palestinien, et nous devons aider ces peuples à vivre ensemble. L´Italie a une grande mission à accomplir", a-t-il ajouté.

"Il est certain qu´une attaque contre l´Irak n´aiderait pas la situation au Proche-Orient", a poursuivi le cardinal.

D´autre part, moins d´un an après le pèlerinage de Jean-Paul II à Damas, le président syrien Bachar al-Assad, doit arriver à Rome aujourd´hui pour une visite officielle de trois jours. Il sera reçu jeudi par Jean-Paul II au Vatican, exceptionnellement puisque pendant sa semaine de retraite de carême le pape suspend les audiences. Dans cette perspective, le cardinal Sodano a exprimé son espoir que "tous les hommes de bonne volonté aident à mettre fin au calvaire" vécu par les peuples de la région. Le président syrien vient entre autres plaider pour un rôle accru de l´Europe dans un règlement du conflit au Proche-Orient.

Pour ce qui est justement de l´Europe, la rencontre d´hier soir a été pour le Saint-Siège et l´Italie l´occasion de réaffirmer ensemble la volonté de favoriser une unité de l´Europe inspirée "par les principes éthiques et chrétiens" constitutifs du continent.

"Nous avons parlé, expliquait le cardinal Sodano, de notre expérience commune au service de la famille, au service de l´école. Puis nous nous sommes arrêtés sur notre coopération pour la construction de la nouvelle Europe, inspirée par les principes éthiques et chrétiens qui ont fait sa grandeur".

Pour sa part, le président du Conseil a réaffirmé l´engagement de l´Italien sur le front de la parité scolaire, assurant qu´elle s´inscrivait "au programme" de son gouvernement".

M. Berlusconi a également réaffirmé son engagement en faveur de l´insertion d´une référence aux "racines chrétiennes de l´Europe " dans la prochaine constitution de l´Union européenne. Il s´est déclaré en harmonie sur ce point avec le Saint-Siège.

Pour ce qui est du Moyen Orient, le président du Conseil a rappelé la volonté de l´Italie de poursuivre la politique du "dialogue": "Par le dialogue on peut résoudre des situations qui semblent quasi insolubles". Et d´ajouter: "Il faut convaincre chacun de la nécessité du respect réciproque. Il faut une paix qui engage tous les pays sans opposition entre Occident et Islam".

A propos des menaces d´actions militaires des Etats-Unis M. Berlusconi a déclaré "espérer qu´il existe des marges de dialogue" avec l´Irak, ajoutant: "De toute façon, jusqu´à preuve du contraire, nous continuons la politique du dialogue".