CITE DU VATICAN, Mardi 12 février 2002 (ZENIT.org) - Le pape Jean-Paul II a reçu ce matin en audience les évêques d´Argentine en visite quinquennale ad limina et a insisté sur la nécessité dans la conjoncture que le pays traverse actuellement d´un "sérieux examen de conscience" de la part des responsables politiques et des administrateurs du pays.

Démocratie en danger, incertitude du lendemain, et malaise profond pour tant de familles qui "manquent même de l´indispensable", telles sont les composantes de la crise économique que traverse le pays, et qui requiert, disait le pape, un "sérieux examen de conscience sur les responsabilités de chacun" et sur les "tragiques conséquences d´un égoïsme dépourvu de solidarité, de la corruption dénoncée par beaucoup, de l´imprudence et de la mauvaise administration des biens nationaux".

Mais Jean-Paul II avait déjà prophétiquement insisté sur les mêmes thèmes dès la visite ad limina de 1995.

Ce matin, le pape Jean-Paul II recommandait de "chercher des soutiens en dehors des frontières" du pays, sans pour autant oublier que les Argentins eux-mêmes doivent être les protagonistes de la reconstruction nationale.

Surtout, à côté des solutions "techniques" indispensables, le pape recommandait "une nouvelle proposition de valeurs humaines fondamentales comme l´honnêteté, l´austérité, la responsabilité face au bien commun, la solidarité, l´esprit de sacrifice, la culture du travail".

Dans ce contexte, Jean-Paul II invitait les évêques à être des "ministres de la réconciliation", et à favoriser un climat de dialogue et de coopération entre les responsables de la vie nationale mais aussi en promouvant l´action de la Caritas, des paroisses, des institutions religieuses pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin.

"Je pense en particulier, disait Jean-Paul II, "aux retraités, aux chômeurs, et à ceux qui ont tout perdu au cours des désordres", et de cette "épreuve douloureuse".

Un discours immédiatement bien accueilli par l´ambassadeur d´Argentine près le Saint-Siège, M. Vicente Espeche Gil, qui déclarait aujourd´hui à Radio Vatican: "Nous sortirons de cette crise très grave si nous apprenons de nouveau les vertus sociales de l´austérité, de la solidarité, de la politique au service de la communauté, vertus qui, hélas, dans notre société argentine ont parfois été négligées".

Et de préciser: "Nous ne pouvons certes pas sortir de quatre années de récession d´un jour à l´autre. Mais de toute façon pour en sortir, nous devrons avoir de l´aide de l´extérieur".

Enfin, l´ambassadeur se montre rassurant: "Je ne vois pas le risque d´une anarchie ou d´une rébellion généralisée de la population. Nous assistons au contraire à une forme de participation à la politique. Le peuple a choisi la démocratie et n´entend pas changer le régime de liberté que nous avons obtenu après de grands sacrifices. Les gens sont sortis de chez eux pour dire "non" à un certain type de dirigeants, et pas à la politique. Les épisodes de violence qui hélas ont eu lieu sont soutenus par des petits groupes d´extrémistes qui représentent des intérêts qui ne sont pas ceux des Argentins".