CITE DU VATICAN, Mardi 22 janvier 2002 (ZENIT.org) – Dans une déclaration en date du 21 janvier, les évêques catholiques de Suisse se déclarent favorables l´adhésion de la Suisse à l´Organisation des Nations Unies (ONU), qu´ils estiment être, aujourd´hui, « l´instrument le plus adéquat » pour promouvoir la paix, la justice, ou la préservation de l´environnement. « La question n´est donc plus de savoir si la Suisse doit adhérer ou non à l´ONU, mais si elle peut encore se permettre de rester à l´écart », concluent les évêques.
C´est le 3 mars prochain que les Suisses doivent se prononcer. Jusqu´ici, la Suisse a un statut « d´observateur », comme le Saint-Siège. Les évêques de Suisse ont déjà pris position à plusieurs reprises, le 8 septembre 2000 lors de la procédure de consultation du Conseil fédéral (http://www.kath.ch/sbk-ces-cvs/f/documents/prise-de-pos/004.htm), puis dans la préface signée par Mgr Amédée Grab et le Pasteur Thomas Wipf de la brochure « Les Eglises et l´ONU » de Justice et Paix et de l´Institut d´éthique sociale de la FEPS, et dans le communiqué de presse du 6 décembre 2001 de la 254ème assemblée de la CES.
« Comme nous l´avons déjà dit à plusieurs reprises, nous, évêques, soutenons expressément cette adhésion. Bien qu´imparfaite, l´ONU est aujourd´hui l´instrument le plus adéquat pour préserver et bâtir la paix mondiale, promouvoir la justice entre les peuples et trouver des solutions aux problèmes de l´humanité, comme la dégradation de l´environnement ».
Les évêques précisent le statut actuel de la Confédération helvétique: « Aujourd´hui seuls l´Etat du Vatican et la Suisse restent observateurs au sein des Nations Unies. Jean Paul II a, en 1979 déjà, expliqué pourquoi la mission purement spirituelle du Vatican empêchait celui-ci d´adhérer. Pour la Suisse il en va tout autrement. Elle est un Etat à part entière apte à faire partie de la communauté des nations. Elle trahirait sa tradition humanitaire si elle renonçait à participer aux décisions qui sont prises aux Nations Unies. « Oui, « ne repoussez pas trop loin vos frontières », mais n´hésitez pas à regarder par-dessus elles, faites vôtres les soucis des autres peuples, tendez par-dessus vos frontières une main secourable », lançait le Pape Jean Paul II au Flüeli le 14 juin 1984 en faisant référence à Frère Nicolas ».
A propos de la « neutralité » de la Suisse, les évêques catholiques précisent: Même la neutralité n´est aujourd´hui plus un obstacle. Si à ses débuts l´ONU pouvait encore apparaître comme une organisation de vainqueurs, elle regroupe maintenant l´ensemble des nations. Invoquer la neutralité pour refuser l´adhésion reviendrait à isoler davantage notre pays. La prospérité et la sécurité des habitants de la Suisse dépendent de moins en moins de ce qu´un seul petit Etat peut réaliser, mais de plus en plus de ce qu´entreprend la communauté mondiale pour la paix et l´environnement (Cf. Message des Eglises « L´avenir ensemble », Conférence des évêques suisses et Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, Berne septembre 2001, n. 217). La question n´est donc plus de savoir si la Suisse doit adhérer ou non à l´ONU, mais si elle peut encore se permettre de rester à l´écart ».
Les évêques se réfèrent à l´enseignement du concile Vatican II et des papes: « En prenant cette position, nous nous savons unis à l´enseignement de l´Eglise universelle. De Jean XXIII à Jean Paul II en passant par Paul VI, les papes ont reconnu et soutenu le travail de l´ONU dans leurs encycliques et leurs messages à l´Assemblée générale des Nations Unies. Le Concile Vatican II a recommandé la collaboration avec les organisations internationales, demandant que les fidèles « conscients de leur responsabilité humaine et chrétienne, travaillent à susciter le désir d´une généreuse coopération avec la communauté internationale » (Gaudium et Spes, décembre 1965, n. 89 § 2.) ».
Il citent le synode des évêques et le catéchisme de l´Eglise catholique: « Six années plus tard le deuxième synode des évêques souhaitait que « les Nations Unies – qui, en raison de leur fin propre, doivent promouvoir la participation de toutes les nations – et les organisations internationales soient appuyées … » (Synode des évêques, deuxième assemblée générale, novembre 1971, n. 68). Enfin le catéchisme de l´Eglise catholique constate que le bien commun universel découlant de l´unité de la famille humaine « appelle une organisation de la communauté des nations capable de pourvoir aux divers besoins des hommes… » (Catéchisme de l´Eglise catholique, octobre 1998, n.1911).