CITE DU VATICAN, Vendredi 18 janvier 2002 (ZENIT.org) - Après "Assise 2002", on ne pourra plus jamais parler de "guerre de religion". En effet à Assise, jeudi 24 janvier, les religions de la terre s´engageront à ne jamais utiliser le Nom de Dieu pour inciter à la violence. C´est ce que révèle ce matin le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls.

Implorer le don de la paix
Ce sont en effet les représentants de toutes les religions de la terre qui ont répondu "avec enthousiasme" - souligne M. Navarro-Valls - à l´invitation de Jean-Paul II de se retrouver à Assise le 24 janvier pour prier, pour "implorer de Dieu le don de la Paix".

Renoncement solennel
En effet, l´engagement que les religions feront solennellement à Assise, à partir de 15 h 30, sur le podium installé sur l´esplanade de la basilique inférieure, consistera à ne jamais utiliser le Nom de Dieu pour inciter à la violence.

Les lumières de la paix
Cet engagement sera rédigé par les grands groupes religieux eux-mêmes et il sera lu en dix langues différentes, dont par exemple le Punjabi, choisie parce que c´est une langue commune au Pakistan et à l´Inde. Les délégués scelleront leur engagement par le geste d´allumer une à une les lampes d´un grand candélabre actuellement en cours de réalisation pour l´occasion. Le candélabre devrait ensuite être placé en la basilique d´Assise en souvenir de l´engagement des religions du monde pour la paix, indique M. Navarro-Valls.

"Justice et Paix, Pardon et Vie, Amour!"
Le premier à allumer une lampe, sera Jean-Paul II, après avoir prononcé des paroles brèves mais significatives, qui font écho à celles de Paul VI aux Nations Unies: "Jamais plus la violence! Jamais plus la guerre! Jamais plus le terrorisme! Qu´au Nom de Dieu chaque religion apporte sur terre Justice et Paix, Pardon et Vie, Amour!"

Les participants
Les délégués des religions du monde ayant assuré de leur présence à Assise sont actuellement au nombre de 142 (54 Chrétiens, 10 Juifs, 29 Musulmans, 46 pour les religions orientales, 3 pour les religions traditionnelles africaines) ainsi que 33 cardinaux et évêques, et 11 invités catholiques, représentants des mouvements ou communautés. Pour les Orthodoxes, le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier, sera présent, ainsi que les représentants de 9 patriarcats soit une délégation particulièrement nombreuse (23 personnes, soit 18 délégations sur 22 invitations lancées). Les Eglises d´Orient auront 8 représentants et le monde protestant 18 représentants (15 délégations).

A noter que les représentants de religions non-chrétiennes pourront se retrouver la veille, mercredi 23 janvier, au Vatican, dans la salle du synode, pour une sorte de "forum" informel.

En conclusion de leur séjour, Jean-Paul II conviera également ses invités, accueillis au Vatican en la maison Sainte-Marthe, à un déjeuner au palais apostolique, vendredi 25 janvier.

Les populations menacées par la violence
A noter également la présence de représentants de 11 épiscopats de populations vivant actuellement sous la menace du terrorisme et de la violence: Espagne, Algérie, Angola, Burundi, Rwanda, Nigeria, Soudan, Pakistan, Philippines, Indonésie, Sri Lanka, Colombie.

Ces chiffres reflètent la mise à jour à midi, ce 18 janvier. Mais d´autres noms peuvent s´ajouter d´ici jeudi prochain. Le pape accueillera les délégations avant de monter dans le train.

Le train du pèlerinage
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège précise également que la majorité des représentants des religions du monde ont accueilli avec le même enthousiasme l´idée de se rendre ensemble par le train dans la cité du Poverello: ce moyen de transport souligne en effet la dimension de "pèlerinage". Ils restent en effet libre de se rendre à Assise par le moyen qu´ils veulent.

Le train de la paix
Un hélicoptère de la sécurité italienne accompagnera le train sur tout son trajet. Le parcours ne prévoit aucun arrêt (le service habituel des voyageurs ne peut pas être perturbé) mais des ralentissements là où la population viendra saluer Jean-Paul II et ses invités. Pour préserver cette atmosphère de pèlerinage, les 6 wagons prévus (longs wagons d´un seul compartiment) ne comprendront pas de wagon restaurant ni de "bar". Un seul petit groupe de cinq journalistes sera admis. La télévision italienne (RAI) et le Centre télévisuel du Vatican (CTV) assureront les prises de vues qui seront diffusées en direct ou en différé.

Le train des religions
Le président italien du Conseil, M. Silvio Berlusconi ira accueillir Jean-Paul II à la gare de Sainte-Marie des Anges à Assise et participera à la matinée. Le président de la République Carlo Azeglio Ciampi participera pour sa part aux célébrations de l´après-midi, après avoir eu une rencontre personnelle avec Jean-Paul II. Le ministre italien des transports, M. Lunardi sera donc l´unique représentant du monde politique sur le train des religions pour la paix.

Les chrétiens rassemblés
La matinée prévoit un temps de "témoignages pour la paix", commun, puis un temps de prière, chacun selon sa tradition religieuse et en un lieu différent, par respect de l´identité de chacun, ce qui évite tout danger de "syncrétisme".
Les chrétiens se retrouveront en la basilique inférieure. Les autres groupes religieux dans différents lieux du Couvent franciscain.

Repas "frugal"
La journée d´Assise sera donc pour Jean-Paul II l´occasion de deux discours assez brefs, le matin et l´après-midi.
Le repas pris ensemble, "fraternellement", en fin de matinée, dans le réfectoire franciscain sera "frugal", comme le souhaitait Jean-Paul II.

Avant de quitter la ville, Jean-Paul II rendra visite aux Clarisses et aux Franciscains de Sainte-Marie des Anges. Le retour à Rome est prévu vers 19 h 45.