L´adhésion de la Suisse pour un renforcement de l´ONU

Entretien avec Mgr Martin

Share this Entry

CITE DU VATICAN, Lundi 4 mars 2002 (ZENIT.org) – Les Eglises de Suisse se disent « soulagées par le oui » des citoyens de la Confédération pour l´adhésion de la Suisse à l´ONU. A l´ONU, le représentant du Saint-Siège, Mgr Martin, estime, au micro de Radio Vatican que « l´adhésion de la Suisse conduira à un renforcement ultérieur des Nations Unies ».

Le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et la Conférence des évêques suisses (CES) se disent « soulagés et heureux de la décision du peuple suisse d’adhérer à l’ONU ». Avant le référendum déjà, les deux Eglises nationales s’étaient prononcées en faveur de l’entrée de la Confédération dans la communauté des nations.

« L’engagement chrétien pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création se reflète aussi dans les objectifs de l’ONU », souligne un communiqué commun des Eglises rappelant leur déclaration: « Les Eglises et l’ONU ». « La politique étrangère de la Suisse met l’accent sur les droits de l’homme et l’engagement humanitaire. L’adhésion à l’ONU renforcera l’influence de notre pays dans ce domaine », affirment les Eglises au service des causes humanitaires grâce à L’Entraide Protestante Suisse et à la Caritas.

« Les deux Eglises attendent de la Suisse qu’elle s’engage pour que la voix des plus petits pays soit entendue et considérée à sa juste valeur dans le concert international », ajoute le communiqué.

Rappelons que douze cantons se sont en effet prononcés pour et onze cantons contre. A ce propos, Mgr Martin répond aux questions de Radio Vatican.

– Comment voyez-vous la décision de la Suisse d´entrer dans l´Organisation des Nations Unies?
– Le Saint-Siège respecte la décision du peuple dans le référendum d´hier, et pense que l´adhésion de la Suisse conduira à un renforcement ultérieur des Nations Unies, ce qui est très important pour la collaboration internationale. Nous croyons que la Suisse peut offrir une contribution particulière. C´est un petit pays et donc, elle renforcera la présence des petits pays. En outre, sa neutralité historique aidera à mettre l´accent sur l´exigence de paix, qui devra être soutenue dans le débat international. Enfin, elle poursuivra le travail qu´elle effectue déjà dans les différentes agences spécialisées de l´ONU. Personnellement, mon unique regret vient du fait de perdre de « bons voisins »: en tant qu´observateurs, en effet, nous avons toujours été à côté des Suisses. Mais nous sommes de toute façon contents qu´ils aient été promus au groupe des membres.

– Mais l´adhésion se fait à une faible majorité. Quelles étaient les peurs de la Suisse?
– Pour ce qui est du nombre des voix, la majorité n´était pas si faible. Mais le rapport entre les cantons a en effet été très équilibré. C´est le signe que la Suisse est très attachée à sa neutralité. De nombreux citoyens avaient une certaine peur de ce qu´ils appellent l´ONU « politique », en opposition à l´ONU « humanitaire ». Ils craignaient que la neutralité suisse puisse être ébréchée de l´agir des cinq membres permanent du Conseil de sécurité. Un succès aussi étroit démontre que le climat politique en Suisse, pour ce qui concerne le monde occidental, est encore plutôt conservateur.

– A la Conférence de l´Organisation mondiale du commerce, qui s´est déroulée en novembre 2001 à Doha, on a vu comment de fait la Suisse se trouve du côté des pays industrialisés. Est-ce que son entrée dans les Nations Unies ne risque pas de faire trop pencher la balance en faveur du Nord du monde?
– Je ne crois pas que la présence d´un nouveau pays industrialisé puisse déplacer les équilibres. En outre, il est vrai que dans le domaine commercial, la Suisse est plutôt enracinée au Nord, mais dans le domaine humanitaire, – je pense à la Croix Rouge, et à tant d´autres activités – la Confédération a derrière elle une longue histoire de solidarité internationale.

– Est-ce que, dans un certain sens, l´entrée de nouveaux membres change le profil des Nations Unies? Comment?
– On s´achemine vers une plus grande universalité à l´intérieur des Nations Unies. Nous le verrons dans l´Assemblée générale d´automne, lorsque la Suisse entrera dans l´ONU en même temps qu´un autre pays, lui aussi important: le Timor oriental. L´ancienne colonie portugaise aura certainement besoin d´un grand soutien et d´une grande solidarité. Son entrée dans les Nations Unies est un signe du progrès accompli ces dernières années vers l´indépendance des peuples.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel