Audience générale du 1er février 2017, capture CTV

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Vie consacrée: les Instituts doivent être fondés sur l'Esprit-Saint, pas sur un "charisme humain"

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L’Esprit-Saint n’est pas « triomphaliste » il « porte la croix »

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Attention à certaines nouvelles communautés qui parfois ne sont pas fondées sur l’Esprit-Saint mais sur un « charisme humain ». C’est l’avertissement sans ambages du pape François dans un dialogue avec des supérieurs généraux, que L’Osservatore Romano a publié dans son édition en italien du 10 février 2017. L’Esprit-Saint n’est pas « triomphaliste », a-t-il souligné, il « porte la croix ». Pour le pape, le nombre de vocations n’est pas un critère de discernement : « L’Esprit ne fonctionne pas avec la logique du succès humain ».

Le pape a rencontré 140 supérieurs généraux de congrégations religieuses masculines, au Vatican, le 25 novembre 2016, dans le cadre de la 88e Assemblée générale de l’Union des supérieurs généraux (USG).

Durant l’échange, resté jusqu’ici privé, le pape a exprimé sa « préoccupation » pour « certains » nouveaux instituts religieux : « Je ne dis pas qu’il ne doit pas y avoir de nouveaux instituts religieux ! Absolument pas. Mais dans certains cas je m’interroge sur ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Certains semblent d’une grande nouveauté, il semblent exprimer une grande force apostolique … et puis ils échouent. Parfois on découvre même qu’il y avait des choses scandaleuses derrière ».

Et le pape de confier sa réserve : « Quand on me dit qu’il y a une Congrégation qui attire de nombreuses vocation, je le confesse, ça me préoccupe. L’Esprit ne fonctionne pas avec la logique du succès humain (…). Je me dis : ‘Très bien : nous verrons si c’est du Seigneur !’ ».

L’Esprit-Saint n’est pas triomphaliste

Il y a certes « des petites fondations nouvelles qui sont vraiment bonnes et qui sont sérieuses ». Cependant, a fait observer le pape sans citer de noms, « il y en a d’autres qui naissent non pas d’un charisme de l’Esprit-Saint, mais d’un charisme humain, d’une personne charismatique qui attire par ses talents humains de fascination ».

D’autres instituts, a-t-il poursuivi, sont « restaurationnistes » : « ils semblent donner de la sécurité mais en réalité ne donnent que de la rigidité ». D’autres encore sont « pélagiens » : « ils veulent revenir à l’ascèse, ils font pénitence, on dirait des soldats prêts à tout pour la défense de la foi et des bonnes mœurs … et puis éclate le scandale du fondateur ou de la fondatrice ».

« Le style de Jésus est différent », a affirmé le pape François : « L’Esprit Saint a fait du bruit le jour de la Pentecôte, c’était le début. Mais d’ordinaire il ne fait pas tant de bruit, il porte la croix. L’Esprit-Saint n’est pas triomphaliste. Le style de Dieu c’est la croix qui se porte jusqu’à ce que le Seigneur nous dise ‘ça suffit’. Le triomphalisme ne s’entend pas bien avec la vie consacrée ».

« Ne mettez pas d’espérance dans l’éclosion soudaine et massive de ces instituts, a exhorté le pape. Cherchez au contraire le chemin humble de Jésus, celui du témoignage évangélique ».

Le dialogue de trois heures sera publié intégralement dans le 4000e numéro de la revue des jésuites La Civiltà cattolica, le 11 février.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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