Université pontificale du Chili © Vatican Media

Université pontificale du Chili © Vatican Media

Universités catholiques : le pape incite à chercher «des solutions de progrès civil et culturel»

Print Friendly, PDF & Email

A la Fédération internationale des universités catholiques

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Le pape François a invité à « faire de l’université catholique le lieu où des solutions de progrès civil et culturel pour les personnes et pour l’humanité, marquées par la solidarité, peuvent être recherchées avec constance et professionnalisme ».
C’est qu’il a dit ce lundi matin en recevant en audience au Vatican les participants au congrès de la Fédération internationale des universités catholiques (FIUC) qui se déroule les 4 et 5 novembre 2019 à Rome, sur le thème : « Nouvelles frontières pour les leaders universitaires. L’avenir de la santé et de l’écosystème universitaire. »
« L’interdisciplinarité, la coopération internationale et le partage des ressources sont des éléments importants pour que l’universalité se traduise en solidarité et en projets fructueux en faveur de l’homme, de tous les hommes », a déclaré le pape François.
Il a souligné qu’aujourd’hui il existe « un défi : faire une nouvelle épistémè ». « L’épistémologie traditionnelle », a expliqué le pape, considérait « le caractère impersonnel de toutes les connaissances comme une condition d’objectivité, une condition essentielle de l’universalité et de la transmissibilité des connaissances ». « Aujourd’hui, au contraire, a-t-il dit, de nombreux auteurs soulignent qu’il n’existe pas d’expériences totalement impersonnelles. » « Une nouvelle épistémè », a-t-il poursuivi, ne peut pas être créé dans un « laboratoire », elle devrait venir « de la vie » même.
« Dans cet horizon, a dit le pape, l’université a une conscience, mais aussi une force intellectuelle et morale dont la responsabilité dépasse la personne à éduquer et s’étend aux besoins de l’humanité tout entière. » « L’écosystème des universités, a expliqué le pape François, se construit si chaque université cultive une sensibilité particulière, celle que lui accorde son attention pour l’homme, pour l’ensemble de l’humanité, pour le contexte dans lequel il vit et se développe et pour tout ce qui contribue à sa promotion. »
Le pape a appelé la communauté universitaire à « surmonter l’héritage des Lumières » : « éduquer, en général, mais particulièrement dans les universités, a-t-il souligné, ne consiste pas seulement à remplir la tête de concepts ». « Il faut que les différents langages entrent en jeu : le langage de l’esprit, le langage du cœur et le langage des mains », pour que la pensée, le sentiment et l’action se retrouvent « en harmonie ».
« Croire que nous pouvons transmettre des connaissances en faisant abstraction de leur dimension éthique serait comme renoncer à l’éducation », a déclaré le pape François.
Il a aussi rappelé qu’aujourd’hui, « le système universitaire est confronté à des défis sans précédent dus au développement de la science, à l’évolution des nouvelles technologies et aux besoins de la société ». « La forte pression, ressentie dans les différents domaines de la vie socio-économique, politique et culturelle, a-t-il poursuivi, remet donc en cause la vocation même de l’université, en particulier la tâche des professeurs d’enseigner, de faire de la recherche et de préparer les jeunes générations à devenir non seulement des professionnels qualifiés dans diverses disciplines, mais aussi protagonistes du bien commun, leaders créatifs et leaders de la vie sociale et civile. » En ce sens, a dit le pape, « les universités doivent aujourd’hui s’interroger sur la contribution qu’elles peuvent et doivent apporter à la santé intégrale de l’homme et à une écologie de la solidarité ».
« La formation au leadership atteint ses objectifs lorsqu’elle parvient à investir du temps académique dans le but de développer non seulement l’esprit, mais également le « cœur », la conscience et les compétences pratiques de l’étudiant », a souligné le pape : « Les connaissances scientifiques et théoriques doivent être associées à la sensibilité du chercheur … de sorte que les fruits de l’étude ne soient pas acquis dans un sens auto-référentiel, seulement pour affirmer sa position professionnelle, mais projetés dans un sens relationnel et social. »
 

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel