© Zenit, « Rue Mère Marie Skobstov » dans le 15e arrondissement de Paris

Une sainte orthodoxe russe donne son nom à une rue de Paris

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Une « Rue Mère Marie Skobstov » inaugurée dans le 15e

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 Une rue portant le nom d’une sainte orthodoxe russe, mère Marie Skobstov, sera inaugurée à Paris, dans le 15e arrondissement. Elle est reconnue comme Juste parmi les Nations par le Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem.

L’inauguration officielle aura lieu le jeudi 31 mars à 11 h 15, mais la plaque commémorative est déjà apposée à l’entrée de la nouvelle rue située au niveau du numéro 84 de la rue de Lourmel, presque en face du numéro 77, rue de Lourmel où résidait mère Marie, annonce le site Orthodoxie.com.
Mère Marie Skobstov (1891-1945) a été canonisée – glorifiée, dit-on plus souvent dans l’Église orthodoxe – comme martyre de la foi, en 2004, par le Patriarcat de Constantinople.
Issue d’une famille aristocratique russe, elle fuit la Russie après la révolution de 1917 et elle s’installe à Paris en 1923. En 1932, elle prononce ses vœux et devient religieuse orthodoxe sous le nom de Marie, en l’honneur de Marie l’Égyptienne, la repentante du désert.
Choisie comme secrétaire du mouvement de la Jeunesse chrétienne étudiante russe, elle s’occupe d’actions sociales et missionnaires.
Grâce à des fonds qu’elle parvient à réunir, elle ouvre au 9, rue de Saxe (Paris 7
e
) un foyer pour jeunes femmes isolées qui déménage en 1935 au 77, rue de Lourmel. On y construit bientôt une petite église orthodoxe. Mère Marie donne des cours de religion, de chant psalmodique et des cours d’action missionnaire. Elle écrit aussi des icônes et des poèmes.

C’est en chrétienne qu’elle entre dans la Résistance, tout en continuant sa mission d’évangélisatrice. Elle sauve des Juifs de la déportation. En juillet 1942, elle sauve trois ou quatre enfants juifs du vélodrome d’Hiver à Paris où elle peut pénétrer grâce à son habit monastique.
Elle est arrêtée en 1943 et déportée au camp nazi de Ravensbrück, où elle meurt le 31 mars 1945, Vendredi saint dans le calendrier julien, après avoir pris la place d’une femme juive destinée à la chambre à gaz.
« À première vue, il peut sembler que le chemin qu’avait choisi mère Marie n’était pas celui par lequel s’élevaient, en se “perfectionnant” graduellement, les grands maîtres de la vie monastique, a écrit le patriarche orthodoxe russe Cyrille, dans la préface d’un livre consacré à mère Marie. Mais le monachisme authentique consiste en un renoncement à soi : “Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive.” Tant la vie que la mort de mère Marie appartiennent à ce chemin de renoncement à soi-même, de service à ceux qui sont loin ou près, d’amour agissant, compatissant et miséricordieux. »
Le Conseil de la Ville de Paris a décidé en 2013, à l’unanimité, de donner le nom de mère Marie Skobtsov à une rue de la capitale.

 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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