Ukraine/Russie: Publication d´un entretien avec le card. Husar

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Gréco-catholiques et ministère pétrinien, le point de vue catholique

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ROME, Dimanche 17 juin 2001 (ZENIT.org) – Un quotidien russe, la « Nezavisimaja Gazeta » (« Le Journal Indépendant ») du 14 juin a consacré une page entière à un entretien avec l´archevêque Majeur des Gréco-catholiques de Lvov, le cardinal Lubomyr Husar. Une première, d´autant que cet entretien a pour titre: « La tradition byzantine et le Pontife Romain », et qu´il précède d´une semaine la visite de Jean-Paul II en Ukraine.

L´entretien aborde les questions des catholiques de rite oriental, et du rôle du pape dans l´Eglise, qui précisément soulèvent des difficultés dans l´Eglise orthodoxe russe. Le cardinal, résume l´agence Fides, évoque les persécutions de son enfance à Lvov et les années dramatiques des occupations, soviétique tout d´abord, puis nazie, et de nouveau soviétique. Il souligne le fait que de nombreux Ukrainiens, y compris la famille Husar, ont fui leur patrie pour ne pas retomber sous le pouvoir des communistes, sans devenir pour autant des collaborateurs du régime nazi.

Sur le sens de « l´union  » avec Rome », le cardinal Husar rappelle que la perspective catholique n´est pas de « réunir » tous les orthodoxes « sous » Rome, mais bien plutôt la pleine réalisation de la véritable « orthodoxie », au sens de la « plénitude ecclésiale », qui suppose l´harmonie et l´unité avec Rome.

En même temps, la réalisation de la « véritable orthodoxie » implique, continue le cardinal Ukrainien, « l´intégrité culturelle », la préservation de l´héritage byzantin des chrétiens de Kiev. Il faut comprendre le rôle de l´évêque de Rome, explique le pasteur en insistant sur un thème prégnant de la lettre apostolique de Jean-Paul II « Novo millennio ineunte », « dans le sens de la « communion » et non de la « soumission ».

« S´il y avait en Ukraine une seule Eglise du Christ, fondée par le Saint Prince Vladimir, et si elle était en relation avec le Pontife Romain, nous voudrions faire partie de cette Eglise, précise le cardinal Husar, toujours selon la même source. La dénomination juste serait : Unique Eglise Orthodoxe d´Ukraine « . D´après le cardinal, « c´est là le véritable « Uniatisme »… Nous avons toujours pensé que la conception d´union devait être comprise dans le sens que le pape agit dans l´Eglise comme l´apôtre Pierre : il a l´autorité pour unir tout le monde, non pas pour commander sur tout le monde. Son pouvoir n´est pas un pouvoir de gouvernement, mais d´unité… Je vois la divergence entre le Patriarcat de Moscou et celui de Constantinople à cause de la juridiction sur l´Estonie. Personne ne parvient à se mettre d´accord sur ces deux Eglises orthodoxes. Le pape a l´autorité pour les réconcilier. Moi, je suis ici l´évêque au nom du Christ, je ne suis pas le serviteur du pape. Le pape ne m´envoie pas d´ordres, comme si j´étais dans l´Eglise de Rome… Nous pensons, dans le cadre de notre tradition, dans laquelle le pape est symbole de l´unité… Pierre n´est pas celui qui est à la place du Christ, mais celui qui, après le Christ, assure notre unité et notre accord : les chrétiens désunis ne sont pas de vrais chrétiens ».

Le cardinal défend aussi l´autonomie de l´Eglise face aux partis politiques et désapprouve, dans ce sens, et en référence au contexte ukrainien, l´utilisation de l´adjectif « chrétien » par un parti politique. Le cardinal se réfère à la naissance, en Ukraine, de partis politiques se prétendant l´expression de l´Eglise gréco-catholique. Il ajoute : « Nous voulons que les chrétiens se trouvent dans plusieurs partis différents, conservateurs et libéraux. La seule chose que nous ne voulons pas, c´est qu´il y ait des chrétiens dans les partis communistes ».

Le cardinal estime que la visite de Jean Paul II aidera à dissiper beaucoup de malentendus historiques, en particulier ceux surgis au cours des dix dernières années. En effet, après la liberté religieuse accordée aux gréco-catholiques, des conflits ont éclaté dans plusieurs villages pour l´attribution des bâtiments ecclésiastiques que catholiques et orthodoxes se disputent. Mais plus de 1.000 églises, confisquées à l´époque stalinienne, ont été restituées sans difficulté aux gréco-catholiques.

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ZENIT Staff

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