Session inaugurale du Synode sur l'Amazonie, 7 octobre 2019 © Vatican Media

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Synode pour l’Amazonie : inclure un article sur l'écologie dans le Droit canon

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12e congrégation générale

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Une proposition d’inclure un nouveau canon – un article sur l’écologie – dans le Code de droit canonique a été faite au cours de la 12e congrégation générale du synode des évêques sur l’Amazonie dans l’après-midi du mardi 15 octobre 2019, indique Vatican News en italien du même jour.
Parmi d’autres thèmes de cette journée : une contribution fondamentale de la science à la protection de la création ; l’aide de l’Église aux migrants installés dans les villes ; le drame des communautés sans prêtres.
Les pères synodaux ont rappelé que « protéger l’Amazonie de la destruction des êtres humains est une responsabilité de toute l’humanité ». À cet égard, « il faut agir individuellement, collectivement et globalement ». Un nouveau canon écologique –« relatif aux devoirs des chrétiens envers l’environnement » – pourrait être inclus dans le Code de droit canonique.
Le synode a suggéré également une « coordination de scientifiques et d’universitaires au niveau mondial incluant également la contribution de l’Académie pontificale des sciences ». Les participants ont souligné que « des efforts supplémentaires » étaient attendus « dans le domaine de l’éducation afin de mieux sensibiliser à la protection de la Maison commune ».
Migrants en ville : « Être présent avec l’Évangile »
Une fois de plus, le thème des migrants, arrachés à leurs territoires et poussés dans les villes, a été au cœur des interventions des pères synodaux.
« L’indigène est un survivant » en ville, dans un « lieu de contrastes politiques, sociaux et économiques, de vide existentiel et d’individualisme exaspéré ». « Être présent avec l’Évangile est un devoir » de l’Église, ont souligné les participants au synode. « Considérant l’importance accordée à la terre dans la Bible, il est nécessaire de réaffirmer la gravité de l’arrachement d’un peuple de son territoire. »
La ville est aussi « un lieu de mission et de sanctification ». La recommandation de « promouvoir une pastorale spécifique qui prend en compte les protagonistes autochtones » a été faite.
Une « défense intransigeante » des peuples autochtones a été recommandée par le synode : « Le droit à leur culture, à leur théologie et leur religion est une richesse à sauvegarder dans l’intérêt de toute l’humanité. »
Communautés sans prêtres : « Des choix courageux » sont demandés
Le drame des nombreuses communautés sans prêtres a été encore une fois souligné au cours de la 12e congrégation – avec des interventions minutées en assemblée générale, à distinguer des travaux de groupe. Des communautés catholiques de l’Amazonie ne sont visité par un prêtre qu’une ou deux fois par an. Les fidèles « sont privés des sacrements, de la Parole, des célébrations centrales du christianisme telles que Pâques, Pentecôte et Noël ». « Il y a ceux qui adhèrent à d’autres confessions pour ne pas rester dans la condition de brebis sans berger. » « L’Église universelle ne peut rester indifférente » à cette situation : « Des choix courageux sont invoqués, ouverts à la voix de l’Esprit. »
Cependant, il a aussi été noté, qu’aujourd’hui, « la passion pour la mission dans les régions les plus reculées semble s’être affaiblie ». « L’Amazonie a besoin de missionnaires, les seuls en qui le peuple ait encore une confiance totale. »
On demande à l’Église d’être « en sortie », « en passant d’une pastorale de la conservation et à une pastorale créative » : « il existe en effet des structures dépassées, qui ont besoin de mises à jour » et d’être « animées par une conscience écologique ». « Tout cela ouvre à de nouvelles formes de services ministériels où le service des femmes et des jeunes est fondamental. »
Peuples autochtones : « plus de coresponsabilité »
Les habitants de certaines des régions les plus vulnérables de l’Amazonie se disent souvent abandonnés. Il s’agit, par exemple, « des enfants des rues » que l’Église « est appelée » à aider, « pour renforcer leur estime de soi en les empêchant de tomber dans la victimisation, un risque qui ne résout pas les problèmes ».
Cependant, il a été souligné ,également qu’ « il est nécessaire d’aider les personnes à se sentir coresponsables de la construction de leur destin ». « Les fidèles doivent donc revendiquer des droits et assumer des devoirs pour vivre avec simplicité et espérance sur le chemin du Royaume promis par Dieu à ses enfants. »
« Marcher ensemble comme une famille universelle »
L’Église est invitée à « marcher ensemble comme une famille universelle, avec la conviction que l’Amazonie n’appartient pas à des États ou des gouvernements ».
« C’est par le don de soi dans la vie quotidienne, par les laïcs, les personnes consacrées, les personnes mariées, qu’une véritable Église amazonienne, «sacrement» de la présence du Christ, prendra forme dans cette région. » À cet égard, la coordination entre les Églises locales a été encouragée, sur l’exemple du travail effectué par le Réseau ecclésial pan-amazonien, le Repam.
« La nécessité d’un dialogue interculturel inspiré par l’Esprit de Pentecôte » a également été soulignée. On a aussi lancé « une invitation » «à sortir d’une attitude d’imposition ou d’appropriation » et « d’embrasser une ‘symétrie des relations’ ». « Ce qui est impossible personnellement peut être fait ensemble. Il est urgent de construire un «nous» inclusif de tous les êtres humains, même ceux qui sont différents. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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