Synode des évêques, veillée avec les jeunes © Vatican Media

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Synode 2018 : les jeunes attendent une parole sur la sexualité, affirme Mgr Gobilliard

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Briefing sur les Circoli minori

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Les jeunes attendent une parole de l’Eglise sur la sexualité, a affirmé en substance Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, lors du briefing sur le Synode des évêques qui a eu lieu au Bureau de presse du Saint-Siège ce 8 octobre 2018.
Au dernier jour de travail des groupes linguistiques (Circoli minori) sur la première partie de l’Instrumentum laboris, Mgr Gobilliard a confié sa volonté de « faire vivre » le synode à l’extérieur de la salle, de parler « sans peur », car le synode « ne nous appartient pas » et « doit être transmis ». Cette première partie, a-t-il estimé, demande d’abord aux jeunes de montrer les chemins qu’ils connaissent. Et l’évêque français de souligner : « nous sommes l’Eglise avec les jeunes », il est important de ne pas se mettre « en vis-à-vis par rapport aux jeunes ».
Lors des Congrégations générales, Mgr Gobilliard a parlé de sexualité : les jeunes attendent des réponses, a-t-il assuré, et « ce n’est pas parce que certains d’entre nous ont eu un comportement scandaleux qu’il faut se taire » sur la beauté de la sexualité voulue par le Créateur. Evoquant les difficultés aussi de la sexualité, il a invité à ne pas ni iréniser ni rejeter cette réalité. Il s’agit de pouvoir en parler avec clarté.
L’évêque auxiliaire a également évoqué les révélations sur les abus sexuels commis au sein de l’Eglise, qui même si elle font « honte », sont libératrices, car elles permettent de faire la vérité et de changer les mauvaises structures dans l’Eglise.
Enfin, il a confié que l’an dernier, en rencontrant des prêtres de Lyon, le pape François avait invité à s’adresser aux personnes dans leur complexité, sans les enfermer dans des qualificatifs : pas de « divorcés remariés », d’ « homosexuels », etc, mais des « personnes », car « chacun est appelé au bonheur, à la sainteté, à la vie avec Jésus ». Il a encouragé à ne pas réduire aux « petites identités », mais à regarder les personnes : « nous faisons tous partie de ces personnes que le Seigneur veut aimer et sauver », pour Dieu il n’y a pas de catégories.
Déraciner ce qui empêche de faire la vérité
Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et président du Collège spécial d’appel dans les cas d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs – au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi – est revenu également sur le sujet : devant la tragédie des abus, a-t-il souligné, il faut « pleurer avec les victimes », faire la vérité et la justice et pour cela les pasteurs doivent se faire aider des experts laïcs. « La justice ne doit pas prendre un temps exagéré », a-t-il aussi insisté : « la miséricorde est vide si elle ne respecte pas la vérité et la justice ».
Lors de la rencontre des présidents des Conférences épiscopales avec le pape en février 2019, les évêques du monde doivent aller à la racine de ce qui empêche de faire la vérité sur les abus dans l’Eglise, dans chaque culture, comme le cléricalisme, a ajouté Mgr Scicluna : « cela concerne tout le monde ».
L’archevêque s’est réjoui que les 34 jeunes qui participent à l’assemblée synodale s’y expriment de façon très vivante. Les Pères synodaux prennent leurs réactions pour un « indicateur » dans les débats, a-t-il assuré.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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