Séminaristes de Lombardie © Vatican Media

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Séminaires : le pape aux formateurs de « suivre la méthode de Jésus avec les apôtres » (8/8)

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Dialogue avec les séminaristes de Lombardie

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Les formateurs et les enseignants sont appelés à « suivre la méthode de Jésus avec les apôtres », estime le pape François : « Jésus a misé sur le temps, sur le développement des disciples » et « il a su tolérer les erreurs ».
C’est ce que le pape a dit en répondant à la question de Don Ivan, recteur du séminaire de Côme, sur les tâches des enseignants et des formateurs des séminaires. Le dialogue du pape avec les séminaristes de Lombardie a eu lieu le samedi 13 octobre 2018, dans la salle Clémentine du Palais apostolique, au Vatican.
Le pape a mis en garde contre l’arrivisme dans l’Église. « Penser à ‘l’arriviste’, a-t-il dit : si tu ne corriges pas un séminariste qui donne des signes d’arrivisme, nous ferons du mal à l’Église. »
Il a demandé aux formateurs à apprendre aux jeunes à poser les questions : « Si un jeune ne sait pas poser des questions, a-t-il dit, il doit apprendre : c’est votre métier, celui des formateurs. Et s’il n’apprend pas, il n’est pas fait pour le sacerdoce. »
« La sagesse dans la vie chrétienne, a souligné le pape, plutôt que de donner des réponses, est de savoir poser des questions : à Dieu, à la communauté, à l’évêque, aux prêtres… Avec cela, nous irons sur cette route du temps, des processus. »
Voici notre traduction de l’italien de la réponse du pape, en italien.
MD
Réponse du pape François
Vivre le processus, c’est ne pas avoir peur. La vie se déroule toujours sous forme de processus : les enfants ne sont pas nés adultes, c’est tout un processus en devenir, c’est tout un processus de maturation ou de corruption, mais c’est un processus. Et comment aider les séminaristes et même les prêtres dans ce domaine. Suivre la méthode de Jésus avec les Apôtres ! Nous pouvons faire comme Jésus l’a enseigné aux Apôtres, comme il les faisait entrer dans le travail d’évangélisation… Penser que tous[les séminaristes] sont dans un processus. Ceux qui ont mal fait leur premier pas, si vous ne corrigez pas cela, marcheront mal toute la vie. Penser à « l’arriviste», par exemple : si tu ne corriges pas un séminariste qui donne des signes d’arrivisme, nous ferons du mal à l’Église. J’ai entendu un évêque expérimenté dire : « L’arriviste veut le meilleur, mais si tu lui offres le plus petit diocèse, il le prendra, car il fait un pas en avant : il est maintenant évêque. Mais au lieu de diriger le diocèse, il regardera l’autre, celui de son voisin et – dit cet évêque – c’est de l’adultère épiscopal : regarder l’épouse de l’autre. Jusqu’à arriver là où il veut ». L’arriviste est toujours en progression. J’ai été très touché par les paroles de saint Jean-Paul II quand le préfet de la Congrégation des évêques de l’époque lui a dit : « Donnez-moi des critères pour choisir les évêques ». Et, avec cette voix que Jean-Paul II avait [baisse le ton de sa voix] : « Premier critère : volentes nolumus ». Il voulait dire par là : Il n’y a pas de place pour les arrivistes. Service. Le saint aussi est en marche : s’en aller… jamais on n’arrive à la sainteté, on vit une vie de sainteté en marchant. Chercher à faire comme faisait Jésus : Jésus a misé sur le temps, sur le développement des disciples ; il a su tolérer les erreurs : il a toléré Pierre quand il l’a renié, il a toléré les autres qui avaient fui, car Jésus suivait les processus.
J’ai donné ces deux exemples, « l’escaladeur » (l’arriviste) et le saint, tous deux dans un processus. Je reviens en arrière : la personne rigide n’est pas dans un processus. Avec cela, vous le voyez bien : la personne rigide s’accroche à elle-même, parce qu’elle a peur ou a une maladie intérieure, un déséquilibre, pour couvrir quelque chose…, mais elle est toujours incapable d’entrer dans un processus. Au contraire, le bien et le mal sont toujours dans un processus.
Je ne sais pas, c’est un peu la synthèse de ce que je voulais vous dire. Et je vous remercie de la confiance que vous avez eue en me posant ces questions. La sagesse dans la vie chrétienne, plutôt que de donner des réponses, est de savoir poser des questions : à Dieu, à la communauté, à l’évêque, aux prêtres…, savoir poser des questions. Avec cela, nous irons sur cette route du temps, des processus. Si un jeune ne sait pas poser des questions, il doit apprendre : c’est votre métier, celui des formateurs. Et s’il n’apprend pas, il n’est pas fait pour le sacerdoce.
Merci beaucoup pour votre témoignage !
“Ave o Maria…”
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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Océane Le Gall

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