Grave, triste, Audience générale du 24/01/2018 © Vatican Media

Audience générale du 24/01/2018 © Vatican Media

Réédition des « Lettres sur la tribulation », avec une préface du pape François

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« Je recommande de les lire et de prier avec »

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« Je sens que le Seigneur me demande de partager à nouveau les Lettres de la tribulation, écrit le pape François. De les partager avec tous ceux qui – au milieu de la confusion que le père du mensonge sait semer dans ses persécutions – se sentent décidés à bien lutter, libres de ce statut de victime auquel nous sommes tentés de nous rendre. »
Le pape a écrit ces paroles dans la préface de l’essai « Lettres sur la tribulation », un ouvrage qui a été à nouveau publié, complété et adapté à notre temps, trente ans après sa première publication, indique Vatican News en italien du 29 janvier 2019. Le livre, sous la direction des pères jésuites Antonio Spadaro et Diego Fares, est édité par Ancora et La Civiltà Cattolica.
C’est le pape lui-même qui avait assumé la direction lors de sa première édition en 1987, à l’invitation du p. Miguel Angel Fiorito. À cette occasion, huit lettres de deux préposés généraux de la Compagnie de Jésus avaient été publiées : sept du p. Lorenzo Ricci, écrites entre 1758 et 1773 et une du p. Jan Roothaan, de 1831. Les missives se réfèrent à la « grande tribulation » due à la décision prise par Clément XVI en 1773 de supprimer l’Ordre des Jésuites, reconstitué en 1814 selon la volonté de Pie VII.
Aux huit lettres des supérieurs généraux qui se réfèrent aux tribulations du passé – pour la première fois traduites du latin dans cette nouvelle édition – l’essai propose cinq autres lettres du pape François, écrites en 2018, quatre adressées à l’Église du Chili, avec « la blessure ouverte, douloureuse et complexe de la pédophilie » et une adressée au Peuple de Dieu « pour déraciner la culture des abus ».
Dans la préface du nouvel ouvrage, le pape invite les lecteurs à réfléchir sur les documents publiés : « Je recommande de les lire et de prier avec, écrit-il. Ces Lettres sont – elles l’ont été pour beaucoup à certains moments particuliers – une véritable source de douceur, de courage et de lucide espérance. »
« Ces lettres et les réflexions qui les accompagnent, explique dans la note d’introduction le p. Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica, sont importantes pour comprendre comment Bergoglio lui-même sent qu’il doit agir en tant que successeur de Pierre, c’est-à-dire en tant que François. Ce sont des paroles qu’il dit aujourd’hui à l’Église, en se les redisant avant tout à lui-même. Et surtout, ce sont des paroles que le pontife considère comme fondamentales aujourd’hui pour que l’Église soit en mesure d’affronter les temps de désolation, de trouble, de polémiques prétextées et antiévangéliques. »
Le pape se souvient de la publication de cet ouvrage en 1987 : « Quand j’ai soumis au p. Miguel Angel Fiorito l’ébauche de la préface que j’avais écrite pour la première édition des Lettres de la tribulation, le Maître – nous l’appelions ainsi parce qu’il l’était, et il le reste aujourd’hui, étant donné la manière dont il a su former une école de discernement – me demanda de mieux développer le dernier paragraphe dans lequel je parlais de l’importance de recourir à l’accusation de soi-même. Il s’agissait du discernement et de la façon de bien faire face à la honte et la confusion qui deviennent manifestes quand le Malin déchaîne une persécution féroce contre les fils de l’Église. La réponse, explique le pape François, était de lui opposer une saine honte et la confusion que l’infinie miséricorde du Seigneur et sa loyauté font éprouver à ceux qui demandent pardon pour leurs péchés. ‘Là, il y a une grâce, me dit-il. Développez-la !’ ».
« Trente ans plus tard, constate le pape, nous sommes dans un autre contexte, mais la guerre est la même et appartient seulement au Seigneur. Ces Lettres sont « un traité de discernement à une époque de confusion et de tribulation » et leur réédition m’invite avec force, ainsi que les réflexions des autres compagnons qui sont incluses dans le livre, à continuer de m’acquitter de la charge qui m’a été donnée par mon Maître – qui a maintenant pour moi la saveur de la prophétie d’un ancien – de “développer une grâce”. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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