ONU : Contre la pauvreté et pour "des actes de paix courageux"

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Intervention du Saint-Siège

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CITE DU VATICAN, Vendredi 1 octobre 2004 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège demande aux Nations Unies de lutter encore davantage contre la pauvreté et de combattre pour la paix : le Secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo, a évoqué à l’ONU les conditions du développement, le conflit en Terre-Sainte, la guerre en Irak et les luttes qui ensanglantent l’Afrique.

Mgr Lajolo est intervenu mardi dernier à New York, au cours de la discussion générale de la 59e session de l’Assemblée générale des Nations Unies : il a rappelé que le Saint-Siège prenait part pour la première fois à un tel débat. Son statut vient en effet de changer à l’ONU : les droits et prérogatives du statut d’Observateur permanent, accordé en 1964 ont été re-précisés le 8 juillet dernier.

Pour ce qui est de la pauvreté et du développement, Mgr Lajolo a rappelé qu’il s’agit du « droit à la subsistance de centaines de millions de personnes, qui – quand elles le peuvent encore – survivent sous le seuil de pauvreté, et de dizaines de millions d’enfants mal nourris ou injustement privés du droit de vivre ».

« Pour mettre fin à de telles conditions inhumaines il faut, sous l’égide de l’ONU, arriver à un système commercial mondial plus flexible et plus juste », demandait Mgr Lajolo.

Pour ce qui est de la paix dans le monde, Mgr Lajolo a affirmé que le désarmement doit être « total et général ».

« Le problème des armes de destruction de masse est tout à fait différent de celui des armes conventionnelles, faisait observer Mgr Lajolo, même si celles-ci ont une place terrible dans de nombreux conflits qui ensanglantent la planète ou dans le terrorisme ».

Pour ce qui est du conflit en Terre Sainte, Mgr Lajolo faisait remarquer que « l’Eglise catholique, présente en Palestine depuis deux millénaires invite chacun à oublier tout ce qui peut détruire la confiance et à adopter un vocabulaire pacifique, en accomplissant de courageux actes de paix ».

Le représentant du Saint-Siège allait encore plus loin en disant à la fois que « la paix est fruit de la justice », et qu’il n’y a « pas de justice sans pardon, sans pardon réciproque ».

Le ministre des Affaires étrangères de Jean-Paul II insistait : « Cela réclame un courage moral bien supérieur à l’usage des armes ».

Pour ce qui est de la situation en Irak, Mgr Lajolo a rappelé que le Saint-Siège « estime nécessaire de soutenir l’actuel gouvernement dans ses efforts pour ramener le pays à des conditions normales de vie et à un système politique vraiment démocratique, conforme aux valeurs de sa tradition démocratique ».

Mgr Lajolo a déploré, à propos des conflits en Afrique, que le « Soudan, la Somalie, les pays des Grands Lacs, la Côte d’Ivoire, soient déchirés par des différends et pire encore par des luttes intestines ».

C’est pourquoi Mgr Lajolo demandait pour eux « la solidarité internationale », et « plus particulièrement de celle, naturelle, que l’Union Africaine pourrait faire valoir de manière à engager toutes les parties légitimement intéressées à négocier ».

Mgr Lajolo a abordé la question du terrorisme international en déclarant : « Le terrorisme est un phénomène aberrant, tout à fait indigne de l’homme, et qui a atteint des dimensions planétaires. Aucun état ne peut se considérer en sécurité. Au-delà du droit et du devoir de tout état à mettre en œuvre des mesures justes pour la protection de ses citoyens et de ses institutions, il est évident que ce n’est pas par une politique unilatérale que l’on réussira à [le] combattre efficacement ». Pour cela, Mgr Lajolo recommandait une « concertation multilatérale qui respecte le Droit des Nations ».

Enfin, en ce qui concerne les droits humains fondamentaux, dont le droit à la vie et celui à la liberté religieuse, étroitement liés, Mgr Lajolo a fait remarquer qu’ils vont de pair : « Ils demeurent ensemble, ou disparaissent ensemble. L’homme demeure ou disparaît avec eux ». « Le Saint-Siège estime nécessaire de protéger ces droits à tout prix », déclarait Mgr Lajolo.

Le représentant du Saint-Siège a réfuté les arguments de qui conteste le caractère universel de ces droits dans l’idée que « les droits fondamentaux garantis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne seraient que l’expression d’une certaine culture, et par conséquent tout à fait relatifs ».

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ZENIT Staff

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