Enfants © Réseau mondial de prière du pape

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Mettre en œuvre les accords pour les droits des enfants, par Mgr Urbanczyk

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Discours à la conférence contre la traite des personnes (Traduction intégrale)

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Le Saint-Siège exige la mise en œuvre et la confirmation  des accords internationaux pour protéger les droits des enfants qui deviennent facilement victimes du trafic d’êtres humains et de l’exploitation.
C’est une des trois suggestions pour la protection des mineurs proposées par Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’OSCE, à la 17e conférence de l’Alliance contre la traite des personnes intitulée « La traite des êtres humains et les intérêts supérieurs de l’enfant », le 4 avril 2017. Il est intervenu au cours de la réunion sur le thème « Vers des systèmes efficaces de protection de l’enfance pour lutter contre la traite des êtres humains ».
Les accords internationaux pour « protéger les droits des enfants devraient être confirmés et mieux mis en œuvre », a affirmé Mgr Urbanczyk.
Les deux autres suggestions pour la protection des enfants qu’il a proposées concernent l’assistance nécessaire « pour s’assurer que tous les enfants sont inscrits dans leur pays d’origine » et la création de « réseaux efficaces pour lutter contre la traite ».
Le Saint-Siège suggère que les organisations internationales fournissent un soutien aux autorités locales dans l’enregistrement des enfants, « afin que ces personnes ‘invisibles’ – qui, n’étant pas enregistrées, deviennent facilement victimes de criminels – puissent éviter le risque d’être consignées à l’oubli ».
Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Janusz Urbanczyk.
MD
Déclaration de Mgr Janusz Urbanczyk
Monsieur le Président,
Le mouvement migratoire constant que nous vivons à cette époque attire notre attention sur la vulnérabilité des migrants. Parmi eux, il y a beaucoup de mineurs non accompagnés, dont le sort est l’une des tragédies les plus évidentes dont l’humanité est actuellement témoin. Trop d’entre eux sont ou risquent d’être victimes du trafic impitoyable d’êtres humains et de l’exploitation la plus abjecte et sinistre.
Nous souhaiterions offrir trois suggestions pour la protection de ces mineurs:
1) Fournir une assistance pour s’assurer que tous les enfants sont inscrits dans leur pays d’origine.
L’origine de la plupart de ces enfants est tracée dans les pays où les systèmes d’enregistrement n’atteignent pas les endroits les plus reculés. Il devient donc difficile d’enregistrer de manière efficace tous les enfants nés dans ces pays. Même les familles elles-mêmes rencontrent très souvent des difficultés objectives. En raison du manque d’éducation et d’autres conditions défavorables, elles n’essayent même pas d’enregistrer la naissance de leurs enfants.
Nous suggérons que les organisations internationales, avec l’aide des ONG qui travaillent sur le terrain, fournissent un soutien aux différents gouvernements centraux et locaux, afin d’assurer la disponibilité généralisée des bureaux d’enregistrement, afin que ces personnes « invisibles » – qui, n’étant pas enregistrées, deviennent facilement victimes de criminels – puissent éviter le risque d’être consignées à l’oubli. Cela a déjà été réalisé dans certains pays d’Afrique, grâce à des organisations liées à l’Église catholique qui, avec le soutien des autorités locales, ont obtenu des résultats positifs. Le fait d’être enregistré contribue à garantir que les droits fondamentaux sont respectés et facilite souvent l’accès à des services, tels que l’éducation et les soins de santé, qui favorisent les personnes dans leur croissance.
2) La nécessité d’accords internationaux.
Les accords internationaux visant explicitement à protéger les droits des enfants devraient être confirmés et mieux mis en œuvre. En particulier, les efforts visant à contrer les facteurs qui exposent les enfants à toutes les formes de vente, de traite et d’exploitation devraient être augmentés, aux niveaux national et international. Il est important de promouvoir des programmes d’information sur les droits de l’enfant, dans les familles, les communautés et parmi les enfants eux-mêmes. Pour protéger ces mineurs, il faut créer des conditions pour s’assurer qu’ils se considèrent tous comme protégés dans leur famille, leur contexte social et éducatif et leur pays.
3) La création de réseaux efficaces pour lutter contre la traite et l’exploitation des enfants.
Ma délégation estime que, afin de remédier à ce fléau actuel et d’assurer une protection plus efficace pour les enfants qui vivent dans des situations de marginalisation, un réseau efficace pour contrer la criminalité, le trafic et l’exploitation devrait être créé. Les histoires atroces de garçons et de filles qui sont tombés dans les filets des trafiquants appellent chacun à assumer ses responsabilités. Ces responsabilités devraient être partagées à différents niveaux. Un réseau efficace impliquant les autorités civiles, des organisations non gouvernementales nationales et internationales et des organisations internationales pourrait créer un réseau authentique et efficace de solidarité et de promotion de la dignité humaine.
Enfin, dans l’Église catholique, le réseau Talitha Kum a été créé par des religieuses au niveau international et s’est développé dans le monde entier. Il dispose d’un réseau de sauvetage, d’assistance et de protection pour les victimes, ainsi que des programmes d’information, de formation et d’éducation, et il fournit de l’aide à ceux qui rentrent dans leur propre pays. Au cours des trois dernières années, ce réseau a promu la date du 8 février en tant que Journée internationale de prière et de réflexion contre la traite des personnes. Cette journée a permis de montrer qu’il est effectivement possible d’informer, d’éduquer, de protéger, d’accueillir et de fournir un soutien grâce à un réseau positif. Le titre de cette année était emblématique et devrait être la devise qui guide le travail de l’Alliance de cette année: « Ce sont des enfants et non des esclaves ! ».
Merci, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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