Messe d’Ennio Morricone pour le pape François et la Compagnie de Jésus

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Ce devait être la Messe du bicentenaire de la restauration de la Compagnie de Jésus elle est devenue aussi, après l’élection du 13 mars 2013, la messe du pape François. Une messe composée par le fameux compositeur italien Ennio Morricone. Première mondiale le 10 juin à Rome.

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La Première mondiale de la Messe pour le pape François dirigée par Ennio Morricone aura lieu demain, mercredi 10 juin, à 18h, dans l’église romaine du Gesù, où se trouve le tombeau de Saint-Ignace de Loyola et première église des jésuites.

La messe a été composée par le maestro pour marquer le bicentenaire de la restauration de la Compagnie de Jésus et elle s’intitule donc : «Missa Papae Francisci. Anno duecentesimo a Societate Restituta».

Ennio Morricone dirigera pour l’occasion l’orchestre Roma Sinfonietta, formée de 38 musiciens et les deux choeurs de l’Académie Sainte-Cécile et de l’Opéra de Rome.

L’oeuvre est née dans le contexte du bicentenaire du rétablissement de la Compagnie de Jésus

(1814-2014).

C’est en 2012 qu’Ennio Morricone a reçu la commande de cette messe du bicentenaire. Il a tout de suite accepté le projet et la messe a été prête en quelques mois.

Entre temps le pape François, premier pape jésuite de l’histoire, avait été élu, et Ennio Morricone a voulu lui rendre cet hommage, à l’occasion de la fête de saint Ignace, en 2013. Une telle messe, c’est un hapax dans l’oeuvre de maestro.

L’événement a été rendu possible grâce au mécénat. La RAI assure le support technique.

Le rétablissement universel de la Compagnie de Jésus, 41 ans après sa suppression, en 1773, sous Clément XIV, est due au pape Pie VII, qui publie le décret « Sollicitudo omnium Ecclesiarum ». 

Les jésuites avaient été expulsés du Portugal et de ses colonies en 1759, de France en 1763 (malgré une cinquantaine d’interventions du pape Clément XIII en leur faveur), de Naples, Sicile et Parme en 1767, d’Espagne et de ses colonies en 1767. Clément XIII écrira alors au roi Charles III : « De tous les malheurs que nous avons personnellement connus aucun n’a autant blessé notre cœur paternel que la décision prise par votre Majesté d’expulser les jésuites de son royaume […] Nous témoignons devant Dieu et les hommes que la Compagnie — comme groupe —, son Institut et son esprit, est sans faute. Non seulement sans faute, mais pieuse, utile et sainte dans ses objectifs comme dans ses règles et principes. »

La Compagnie de Jésus fut cependant « supprimée » par le bref pontifical de son successeur « Dominus ac Redemptor » du 21 juillet 1773. Les jésuites étaient alors 23.000.

Les maisons et églises jésuites de Rome sont fermées et confiées à d’autres religieux. Le préposé général, le P. Lorenzo Ricci, accepte la décision pontificale. Mais il est arrêté et incarcéré au Château Saint-Ange : il y mourra en 1775.

Les évêques doivent à leur tour promulguer et appliquer le décret papal dans leurs diocèses. Paradoxalement, la Compagnie survivra dans des pays non-catholiques dont les souverains interdisent aux évêques la publication du décret pontifical : les communautés jésuites et les collèges se maintiennent en Prusse, dans la partie polonaise de l’Empire russe. A sa restauration, la Compagnie de Jésus ne comptait plus qu’environ 2.000 jésuites.

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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